Les machines de Sony sont décidément très avenantes envers les amateurs de jeux de plate-forme ces deniers mois, puisqu'après l'adorable - et non moins excellent - Puppeteer et le sympathique Ratchet and Clank : Nexus sur PS3, c'est au tour de la Vita d'accueillir une petite pépite tout droit issue des studios de Media Molecule. Nous avions déjà longuement détaillé le principe de jeu de Tearaway dans notre généreuse preview il y a un mois, mais l'heure est venue de vous expliquer pourquoi tout possesseur de PS Vita se doit de découvrir le monde de papier des créateurs de la série LittleBigPlanet.
Aussi encourageant qu'avait pu être notre premier contact avec le jeu, il n'est jamais évident de s'avancer en affirmant que la version finale ne pourra pas décevoir. Nous l'avons encore vu la semaine dernière avec Contrast, qui nous avait littéralement emballés lors de sa présentation à Cologne, et qui s'est finalement avéré en dessous de nos attentes, la faute à des mécaniques qui, bien qu'excellentes sur le papier, n'étaient pas utilisées à leur plein potentiel. Après avoir parcouru un bon tiers de Tearaway, la question était donc de savoir si la suite du titre de Media Molecule allait parvenir à se renouveler suffisamment pour maintenir l'intérêt jusqu'au bout. La réponse est oui, la découverte de ce petit bout du monde virtuel est un plaisir de A à Z, et voici pourquoi. Tout d'abord, en plus des quelques capacités que nous avions déjà mentionnées dans notre preview (acquisition du saut au bout de plusieurs chapitres, transformation en boule pour accéder à certains passages ou se débarrasser de ses ennemis, appareil photo), le personnage principal que vous aurez sélectionné (iota ou atoi) récupérera encore d'autres aptitudes dans le reste de l'aventure.
Les parois recouvertes de colle (quoi de plus normal dans un monde fait uniquement de papier) lui permettront par exemple de marcher sur les murs et de franchir certains passages autrement infranchissables. Une visite dans un laboratoire scientifique sera aussi l'occasion de récupérer un instrument de musique capable d'aspirer les objets ou de souffler de l'air. À partir de ce moment, de nouvelles mécaniques de jeu s'intègrent alors, avec des hélices à activer pour déplacer des plate-formes, des ennemis volants que l'on ne peut vaincre qu'en les aspirant et en les lançant contre un mur, etc. Tout cela apporte donc un vrai renouvellement des situations, les manières de progresser se greffant les unes ou autres pour proposer des passages vraiment bien pensés. Dans le même esprit, Tearaway parvient à pousser son concept dans ses derniers retranchements, tout particulièrement des les derniers niveaux où l'on sent bien que les développeurs se sont totalement laissés porter par leurs inspirations. En résultent des séquences à la portée narrative intéressantes, mais qui n'oublient pas pour autant de proposer un gameplay particulièrement agréable.
Associant les réflexes typiques des jeux de plate-forme d'antan aux nouvelles sensations du tactile, Tearaway exploite à merveille les fonctionnalités de la Playstation Vita. Mais, loin de ne s'en servir que dans le but d'amuser la galerie comme Little Deviants l'avait fait à la sortie de la machine, le titre de Media Molecule met un point d'honneur à les rendre totalement indispensables, tout en justifiant leur exploitation par son parti pris narratif. En effet, Tearaway ne raconte pas uniquement l'histoire du messager que vous aurez choisi de suivre, mais aussi la vôtre, être humain découvrant le petit univers de Tearaway depuis le monde qui vous entoure au quotidien – et qui semble bien étrange et effrayant pour les habitants de Tearaway. Le toucher aura donc une importance capitale dans vos interactions avec l'environnement de iota et atoi, mais ce n'est pas tout. Le jeu vous demandera aussi parfois de donner de la voix pour rendre un épouvantail encore plus effrayant par exemple, ou bien de prendre des photos pour habiller certains personnages rencontrés ou même certains décors. La fonction gyroscopique est elle aussi mise à contribution pour diverses choses, comme le déplacement de de plates-formes dans la dernière partie de l'aventure.
Si tout n'est pas toujours parfait au niveau de la prise en main, certains angles de caméra ou certaines manipulations combinées demandant un peu de patience et de doigté, dans l'ensemble, les contrôles se veulent si naturels que l'on progresse sans le moindre sentiment de frustration. Il faut dire que le nouveau titre de Media Molecule n'est pas un jeu difficile à proprement parler. Pas que la mort soit totalement exclue dans le monde de Tearaway (on viendra d'ailleurs vous rappeler combien de fois vous aurez chuté à la fin du jeu), mais le jeu ne se veut jamais punitif et vous permet toujours de reprendre à l'endroit exact où vous avez échoué (à la manière d'un simple respawn). Cela ne nous a jamais gâché le plaisir de jeu, mais il faut avoir conscience que l'essentiel du challenge tient dans la recherche et la découverte de tous les objets cachés dans les niveaux. Une récolte qui sert avant tout à satisfaire son envie du 100%, la récupération des confettis pour acquérir de nouveaux collages ou filtres (ou types de zoom) pour l'appareil photo étant finalement très accessoire. On s'amusera d'ailleurs plus à se lancer dans ses propres créations (avec toutes les dérives que cela comporte...) qu'à utiliser celles incluses dans le jeu pour décorer son personnage. Pourtant, difficile pour nous de résister à l'envie de boucler chaque niveau de jeu à 100% et d'y revenir donc, avec l'envie de découvrir tout ce qui avait pu nous échapper.
Et admirer ! On peut tout à fait rester totalement hermétique à l'univers imaginé par Media Molecule, mais le soin avec lequel les développeurs britanniques ont travaillé pour rendre crédible un monde entièrement fait de papier est assez admirable. C'est bien simple, chaque morceau du décor, chaque créature ou objet est si bien retranscrit que l'illusion est totale. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le jeu nous demande de découvrir les éléments ou personnages auxquels les textures ont disparu (reconnaissables aisément par leur couleur blanche immaculée) pour leur rendre leurs couleurs en les photographiant avec l'appareil du jeu. En effet, chacune de ces trouvailles peut ensuite être récupérée sur le site de Media Molecule pour en faire une vraie pièce d'origami. On imagine sans mal que les joueurs les plus talentueux pourraient tout à fait parvenir à recréer certains des tableaux traversés. N'allez cependant pas croire que cela indique un quelconque manque de richesse dans les environnements, qui sont au contraire bourrés de détails ! On prend donc énormément de plaisir à observer le mouvement des vagues en papier, les forêts et cavernes aux magnifiques effets de lumière, etc. La performance artistique est donc là, le caractère unique du jeu (avec sa multitude de modes de contrôle bien pensés) étant bien sûr d'autant plus souligné par l'originalité de son univers. Les bonnes nouvelles ne s'arrêtent évidemment pas là, avec une performance technique à la hauteur de la réputation de la portable de Sony.
Première constatation, l'affichage est d'une netteté à toute épreuve, et il n'est jamais terni par la moindre trace d'aliasing. Les mauvaises langues diront que l'aspect "simpliste" des graphismes n'y est sans doute pas étranger, mais encore une fois, ce serait aller bien vite en besogne et oublier la multitude de détails qui donne vie aux décors. Côté framerate, c'est le quasi sans faute, avec une animation qui n'aura faibli qu'en de très rares occasions, sans que cela n'impacte jamais la jouabilité du titre. Tearaway est aussi fluide que l'eau d'un ruisseau de montagne et il se traverse avec la même fraicheur. Et quelle bande originale ! Les mélodies se succèdent sans jamais parvenir à lasser le joueur, qui se retrouve parfois entraîné dans des rythmes celtiques qui vont crescendo jusqu'à la fin du niveau. D'autres morceaux, plus originaux, donnent une vraie personnalité sonore au titre des créateurs de LittleBigPlanet, qui prouvent donc encore une fois qu'ils savent bien habiller leurs jeux d'un univers musical unique. Une dernière précision qui ne touche ni l'aspect graphique ni la partie technique. Que les parents que vous êtes ne s'inquiètent pas pour leurs chères têtes blondes, les services de modération de Sony sont particulièrement efficaces. Nous avons tenté d'uploader une image décorée d'une création originale un brin osée et nous n'avons pas tardé à recevoir un mail d'avertissement des équipes du constructeur japonais. Aucun risque donc de voir du contenu offensant partagé sur l'espace en ligne de Tearaway.
Tous les commentaires (22)
Sinon j'ai rien compris à la PS Vita TV. :D
(je sais que certains -beaucoup- trouvent ça beau, mais moi je trouve ça moche)
Et pendant ce temps là commence à s'accumuler sur 3DS toute une floppée de jeux qui, eux, m'attirent déjà beaucoup plus. Seulement voilà... j'ai une Vita. Et moyennement envie d'acheter une console à la ramasse sur le plan technique.
Faudrait que Nintendo développe sur les machines Sony, le monde serait beaucoup plus beau. ^^
Je suis encore obligé de le placer dans ma liste d'achat futur! Avec tout ça je ne suis pas près de passer à la next gen!
Le "nouveau" Zelda...je préfère ne pas en parler n'aimant pas les 2D.
Je suis encore obligé de le placer dans ma liste d'achat futur! Avec tout ça je ne suis pas près de passer à la next gen!
Les jeux ne se périment pas, vivement que je découvre ce titre même dans x années!