Voilà déjà quelques semaines que nous n'hésitons plus à faire appel à certains spécialistes de notre communauté pour vous parler au mieux des sorties les plus marquantes du moment. Pour l'arrivée de The Banner Saga, c'est le camarade Bertha qui s'est habilement prêté au petit jeu de la review made in Gamersyde, et le bougre s'en sort diablement bien comme vous pourrez le constater. Pour découvrir son verdict affûté sur le premier RPG PC de l'année, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Oyez, oyez amis pcistes! Stoic (non, pas le père de Harold dans Dragons, mais 3 ex-développeurs de chez Bioware) nous propose de quoi poursuivre notre festin hivernal avec un jeu d'aventure textuel mâtiné de combats tactiques sur fond de mythologie viking. Une recette qui leur donne tort ?
Dans une contrée glaciale où le soleil s'est figé dans le ciel, Humains et Varls cohabitent dans une entente crispée. A la manière de l'univers de Tolkien ou d'un Mass Effect, les Humains sont vus par les Varls comme une race jeune, immature et faible. Ces derniers, quant à eux, sont de robustes géants barbus pourvus de cornes qui possèdent une longévité hors norme. Ils vont devoir (ou non) travailler à nouveau de concert car leur fléau commun, les Dredges sont de retour. Une invasion massive et destructrice de ces colosses d'obsidienne va pousser nos 2 factions à un exode afin de trouver une échappatoire à cette fatalité.
Le jeu nous fait donc suivre le destin croisé de 2 caravanes de réfugiés, l'une menée malgré lui par le rôdeur Ara.. Rook, et l'autre dirigée par le charismatique Hakon, prétendant au trône des Varls. Fuyant les Dredges, le joueur suivra les groupes au travers d' un dessin animé interactif de toute beauté. La patte artistique est d'ailleurs le produit de l'un des dessinateurs de la Belle au Bois Dormant. Cela donne lieu à de magnifiques tableaux à peine ternis par des animations un peu sommaires, le tout baigné d'une ambiance sonore juste, parfois discrète, mais qui prend aux tripes quand il le faut (Rho la chanson de fin...). On doit cette partition musicale à Austin Wintory, responsable des musiques de l'hypnotisant Journey.
Le déroulement de cette aventure est très dirigiste mais laisse cependant les rênes au joueur lors des nombreux arrêts et rencontres qu'il fera en chemin. Le joueur sera le métronome de la cadence du convoi, l'intendant du rationnement, responsable du recrutement, et surtout, devra faire des choix lourds de conséquences via un menu très austère qui contraste drastiquement avec l'écriture sans faille des dialogues. Se laisser racketter ? Ralentir pour les plus faibles ? Traverser les lignes ennemies avec des civils ? Engager n'importe qui sans avoir montré patte blanche au préalable ? Les répercussions, immédiates ou plus vicieuses ont un impact non négligeable sur vos provisions, le moral ou la santé de vous troupes. Certaines iront jusqu'à vous quitter, d'autres décéderont suite à une mauvaise accointance. Attention aux mauvaises surprises donc car le jeu vous punira lors des cut-scenes et non pendant les combats, ces derniers n'étant pas aussi simples qu'ils en ont l'air.
Au cours de leurs péripéties, Rook, Hakon et leurs compagnons d'infortune devront se battre pour vivre un jour de plus, tel Rick, Carl et.. je m'égare. Ces combats s'effectuent au tour par tour et les caractéristiques vitales des personnages se basent sur une alchimie plutôt originale. Ils possèdent tous une jauge d'armure (qui diminue les dégâts reçus) et une de santé (points de vie), celle-ci servant aussi aux dégâts physiques effectués. Les tanks auront beaucoup d'armure et il faudra attaquer cette jauge si l'on veut leur entamer leur barre de vie de manière conséquente. Chaque personnalité possédant une unique compétence spéciale (DPS, Crowd-control, Defensive), il faut bien équilibrer ses équipes avant la rixe. Ajoutez à cela une barre spéciale qui permet d’augmenter temporairement ses dégâts ou d’accroître ses déplacements et vous avez une base qui vous autorise un bel éventail de stratégies.
Ici, avoir 0 PV n'est pas pénalisant : le héros est mis KO et devra se ressourcer aux frais du convoi pendant plusieurs jours. (note : seuls vos choix peuvent tuer vos compagnons). Une victoire en combat ou en interaction sociale vous rapporte du renom. Cette monnaie vous donne accès à l'achat de niveaux pour les héros, ou de ravitaillement et d'équipement. Les amateurs de loot et de personnalisation de héros peuvent donc passer leur chemin, car tout reste très minimaliste ici. Un héros ne peut porter qu'un seul objet, ce qui est déjà mieux que rien. Vos héros pouvant monter jusqu'au niveau 5 d'expérience, je ne peux que vous conseiller de faire travailler tout le monde lors des batailles car il fort regrettable de voir celui que l'on a upgradé au maximum mourir suite à l'un de ses choix. Un certain monsieur D. , professeur d'anglais, m'a dit un jour : "C'est bien d'avoir des chouchous, mais il ne faut pas le montrer à tout le monde".
Tous les commentaires (12)
Reste un univers et une écriture maîtrisé sur le bout des ongles, un vrai régal pour les amateurs de légende nordique et un système de combat pas déplaisant. Mais retrospectivement, j'ai envie de dire: "tout ça pour ça?"
Je reconnais qu'il n'y a aucune gestion de la topographie durant les combats.
Après il y a un autre question qui se pose:
Sommes nous aussi sévères avec un jeu que l'on a kickstarté à 20 euros qu'avec une production AAA achetée plein pot en boutique?
J'ai ma réponse, mais je suis curieux de voir les avis des passionnés du site.
Merci Bertha ! :)
...
Si tous les devs s'y mettent, il va falloir avoir une sacrée imagination pour trouver des titres pour les jeux à venir. \o/
M'a l'air pas mal ce petit Banner Sage sinon :).
> Putain ce Zelda de la honte .