Suite très attendue d'un premier opus ayant redoré le blason de la série sur consoles de salon, Castlevania: Lords of Shadow 2 s'est offert à nos mains griffues le temps d'une longue preview de plus de deux heures. La suite des aventures du torturé Gabriel semble t-elle à la hauteur de la montagne de ses malheurs ? Un début de réponse, dans notre article qui ne manque pas de mordant !
Note : il est bien évidemment fortement conseillé à toute personne n'ayant pas fini le premier épisode et/ou l'épisode 3DS de ne pas lire cette preview, les événements des deux jeux étant majoritairement spoilés dans le texte qui suit.
C'est un Gabriel au sommet de sa force draculesque que le joueur incarne lors de l'épique prologue de LOS 2. Un bon moyen d'introduire efficacement le système de combat, à la fois très proche de celui du précédent opus et également bien différent sur certains points, mais nous y reviendrons plus tard. Son château malmené par une armée de soldats fanatiques bien décidés à réduire la bâtisse en miettes à coups de gigantesque golem mécanique, Gabriel n'a pas d'autre choix que de livrer bataille dans une séquence à l'esprit très God of Warien. Phases de plateformes et combats sur le golem toujours en mouvement, cutscenes dynamiques, seules les proportions humaines du boss affronté diffèrent du cahier des charges des aventures du grec survolté. Comme de bien entendu, ce Gabriel du passé surpuissant laissera vite la place à son homologue "actuel" en bien plus piteux état, tel que la fin du précédent jeu nous l'avait montré. Pris en charge par le mystérieux Zobek qui lui permettra de recharger ses batteries pour retrouver un aspect plus présentable, Gabriel n'aura pas d'autre choix que d'accepter de collaborer avec lui pour contrecarrer les plans d'un Satan préparant son grand retour dans le monde des hommes. Confronté aux hordes du Malin dans le présent et au sanglant esprit courroucé de son château dans le passé, Gabriel aura fort à faire avant de pouvoir accéder à la récompense promise par Zobek : la fin de son existence éternelle.
Si l'introduction profite d'une mise en scène efficace et énergique, la narration de LOS 2 se montre par la suite plus inégale et même assez maladroite lors de certaines séquences. Ainsi, les événements de Mirror of Fate sont racontés lors d'une cinématique certes riche en informations indispensables, mais donnant à la fois l'impression d'être trop longue et de survoler son sujet. Il est malgré tout difficile de jeter la pierre à Mercury Steam, qui a au moins eu la décence de ne pas oublier les non possesseurs de 3DS afin d'éviter que ceux-ci ne se retrouvent totalement perdus face au scénario de LOS 2. De même, les cutscenes se situant dans l'époque moderne convainquent moins que celles du passé, et donnent un étrange côté haché à la narration. Rien de dramatique toutefois, mais le sentiment de passer du coq à l'âne en un claquement de doigts peut se montrer assez déstabilisant, surtout en début d'aventure.
Du côté du gameplay, le jeu conserve le système de double magie de son prédécesseur, à quelques nuances près. En effet, le "fouet" sera ici l'arme de base, tandis que la magie bleue absorbant la vie de l'adversaire équipera automatiquement Gabriel de la Void Sword. La magie rouge offensive, quant à elle, sera réservée aux Chaos Claws ; bien évidemment, Gabriel sera dépourvu de ces deux items passé l'introduction, et devra les retrouver après moults péripéties. On retrouve également les orbes à absorber grâce au focus, et il faudra à nouveau enchaîner les attaques sur ses adversaires sans se faire toucher afin de pouvoir remplir ses jauges de magie. Au rayon des nouveautés, la nature vampirique de Gabriel le rend bien plus mobile que par le passé, ce qui se traduira à l'écran par des affrontements bien plus frénétiques. En effet, les roulades de l'ex-chasseur de suceurs de sang ont été remplacées par des esquives (très) rapides, rendant le gameplay des combats bien plus souple et agréable qu'auparavant. Autre changement, et non des moindres, la disparition des angles de caméras fixes, remplacés par une caméra libre bien plus pratique lors des phases d'action. Enfin, la gâchette droite sera consacrée aux armes secondaires, du lancer de dagues à celui de chauve-souris, en passant par l'utilisation de potions de santé. Avec la possibilité de changer d'arme instantanément en plein enchaînement et le système de contre et de parade toujours présent, LOS 2 bénéficie donc de combats bien plus agréables et techniques que son prédécesseur.
Une profondeur accrue visible aussi dans la progression du personnage ; si Gabriel pourra toujours dépenser ses points d'expérience dans l'achat de coups spéciaux, ceux-ci seront désormais divisés en arbres de compétences, chacun d'entre eux étant unique pour chaque arme. De plus, "maîtriser" un enchaînement - en gros, l'utiliser un certain nombre de fois sur les ennemis - permettra d'augmenter la puissance de l'arme auquel il est associé, encourageant ainsi à varier ses combos en combat. Les phases de plateformes se sont en revanche montrées moins variées que sur le premier LOS, le fouet n'y étant plus mis à contribution. Une petite régression compensée par des niveaux bien plus ouverts et complexes qu'auparavant, et où des allers-retours seront indispensables pour dénicher tous les secrets cachés au fil des nouvelles compétences acquises. Et d'allers-retours, il en sera plus que jamais question dans LOS 2. Les pérégrinations de Gabriel le pousseront en effet à alterner régulièrement entre l'époque moderne et son château du passé, en passant par des portails générés par l'esprit de son jeune fils Trevor. L'occasion de quelques séquences d'infiltration très light et peu passionnantes lors des phases contemporaines, légèrement rehaussées par la possibilité amusante de se transformer en rat. Une nouveauté hélas bien trop limitée et dirigiste au final.
Ce n'est malheureusement pas non plus sur le plan esthétique que les parties urbaines brilleront. Le laboratoire exploré par Gabriel lors de notre session souffrait d'un design terne et générique au possible, accentuant encore l'inintérêt de ces passages. Fort heureusement, le château de Dracula se montrait bien plus convaincant visuellement, dans la droite lignée de l'excellente direction artistique du premier opus. On regrettera juste des ambiances et décors moins variés que précédemment. En effet, si la direction artistique gothique de LOS 2 reste toujours aussi brillante, on déplorera en effet qu'elle reste cette fois cantonnée au château, et nous prive d'atmosphères dans l'esprit des marais et autres forêts torturés du précédent LOS. Techniquement, et c'est une excellente nouvelle, la fluidité a été revue à la hausse, mais le rendu général paraît légèrement moins détaillé et léché qu'auparavant ; le prix à payer pour un jeu plus fluide et une caméra libre ?
Terminons ce premier tour d'horizon avec la partie sonore du soft. Les excellents doubleurs originaux de Zobek et Gabriel ont rempilé pour cette suite pour notre plus grand plaisir, et le reste du casting se montre parfaitement à la hauteur des deux principaux protagonistes. Aucune faute de goût ne sera non plus à déplorer au niveau des musiques, dans l'esprit du premier épisode et aux mélodies réussies quel que soit le registre, ambiances ou combats. Le seul point noir auditif reste ces curieux bruitages lors du ramassage de points d'expérience et la perte de la jauge de focus. Décalés, minimalistes et bien trop bruyants, ceux-ci semblent étrangement tout droit sortis d'un vieux jeu 8-bits... peut-être un hommage aux opus NES de la série ?
Tous les commentaires (11)
Vu qu'il me semble que tu as un bon PC, tu peux peut-être tenter de choper le premier pour pas cher, je crois qu'il n'a pas les soucis de fluidité de la version console ^^
Parce que oui, si tu lis, tu risques de bien te bousiller l'intrigue du 1.
Tu oublies Mirror Of Fate HD sorti fin Octobre sur PS360. ;)
Sinon c'est vrai que certains points refroidissent un peu, comme la variété des décors, ça ne m'avais point choqué sur la démo car elle était très courte, mais là...
Bref, l'achat est toujours largement envisagé pour moi mais je vais peut être attendre 2 ou 3 tests avant de foncer.
Par contre, je suis moins critique que Skiwi sur la narration. C'est vrai que le résumé est un peu lourd - signe qu'il y a tout de même des choses à raconter - mais le reste m'a bien plus. Il y a pas mal de petits références, une tension et une méfiance plus accentuée que dans le 1 (forcément) entre Dracula et Zobek
Le premier m'avait bien plus, malgré certaines choses qui m'avait pas mal énervé (un QTE en particulier m'avait rendu fou), et la caméra fixe était pas super bien placé par moment (et j'avais toujours un peu de mal à jauger les distances), mais ce problème ne sera plus présent dans cette suite et tant mieux.
@GTB : je suis presque client de te conseiller de ne rien lire du tout, au cas où ^^"
J'espère juste qu'on sera pas uniquement enfermé dans le château avec l'autre monde, je veux voyager bordel, comme dans le 1 ! ^^