Il y a quelques jours, nous étions conviés au campus Microsoft pour venir essayer un titre qui avait fait sensation lors de son annonce, j'ai nommé, Ori and the Blind Forest. Développé depuis maintenant cinq ans par Moon Studios, un indépendant composé d'une équipe talentueuse ayant la particularité d'être répartie aux quatre coins du globe. Après deux à trois heures de découverte sur une démo en trois parties, voici nos premières impressions sur cette exclusivité Xbox One et PC. L'attente est-elle justifiée ou over-hypée ?, c'est ce que vous allez découvrir dans les lignes qui suivent.
Ori, la petite créature blanche que nous incarnons est un esprit gardien qui fût recueilli et élevé par une sorte d'ours de la forêt. Malheureusement, leur paisible existence va couper court et Ori va brusquement être séparé de sa mère adoptive. Le petit être fébrile va dès lors devoir se débrouiller, mais il ne va pas rester seul et faible bien longtemps.
Dès les premières secondes de jeu, la première chose qui ressort est l'excellente réactivité des commandes. Les déplacements du petit bougre sont légers et les sauts réagissent instantanément. Commence alors l'exploration de ce monde peu hospitalier qui, après quelques séquences de plateforme classiques mais efficaces, nous amène à un vieux tronc d'arbre creux illuminé d'une aura bleue et gardé par une étrange entité. Cette dernière nous aide à plusieurs reprises, en commençant par nous octroyer notre première capacité, le Spirit Flame. Il s'agit d'une attaque fort utile lançant de petites flammes autoguidées (à condition de rester dans un rayon raisonnable), permettant de s'affranchir d'obstacles et d'ennemis multiples, dont la destruction est l'occasion de récupérer de petites sphères colorées de 3 sortes. Les orangées représentent une source d’XP, les bleues remontent la jauge d'énergie et les vertes sont liées à la jauge de vie.
Focalisons nous maintenant sur l'énergie qui recèle une particularité des plus originales ; lorsque votre jauge contient au moins une sphère remplie, vous pouvez, en maintenant la touche B, placer un checkpoint à l'endroit où vous vous situez. L'intérêt semble limité sur le début d'aventure, relativement grand public, cela devient nettement plus utile, voire indispensable après plusieurs heures, quand certains passages se corsent ostensiblement. Il faut également savoir que notre parcours est régulièrement bloqué par des portes (spirit gates) ne s'ouvrant qu'à condition d'avoir collecté un certain nombre de pierres. Celles-ci deviennent de moins en moins aisées à amasser, obligeant parfois la traversée de passages d'une seule traite. Mais que les moins acharnés se rassurent, la difficulté d’Ori monte en douceur et la marge de progression étant élevée, il n'est pas rare de se voir franchir des obstacles qui pouvaient paraître insurmontables de prime abord.
Les amateurs du genre devant trépigner, nous allons d'ores et déjà répondre à la question qui brûle les lèvres au sujet du style d'Ori. Un savant mélange de plateforme et d'exploration, saupoudré de puzzles où la collecte de nouvelles capacités est nécessaire à la progression, où l'XP permet d'améliorer diverses compétences, et où la carte recèle de secrets en tous genres dont certains nécessiteront certainement quelques allers-retours avant d'être découverts ; vous l'aurez compris, nous sommes bel et bien en présence d'un Metroidvania. Parmi les capacités, on trouve l'inévitable double saut, le saut mural (qui sert aussi bien à bondir entre les parois qu'à escalader un mur abrupt) ou moins banal, l'attaque bash. Lorsque qu'Ori se trouve à proximité de certains éléments (centre d'une liane, tir ennemi…), le maintient de la touche Y va ralentir le temps et faire apparaître une flèche qu'il faudra orienter dans la direction voulue avant de s'y voir propulsé. Non seulement il est possible d'enchaîner ce déplacement singulier, mais en sus il possède la subtilité d'envoyer les projectiles hostiles à l'opposé de la direction choisie.
Complexe à expliquer sur le papier, mais cette aptitude s'avère très utile pour détruire certains obstacles, récupérer des items cachés et résoudre des puzzles qui viendront parfois tirailler vos méninges. L'expérience accumulée sert à débloquer bon nombre d'atouts représentés sur un arbre divisé en trois catégories. Pour n'en citer que quelques uns, on trouve le tir chargé, la respiration subaquatique ou encore l'aimant à sphères. Dispersés dans les niveaux, on rencontre également des fontaines qui régénèrent énergie et vitalité ainsi que des stèles qui dévoilent la carte du niveau en cours, à condition d'y fixer les fragments requis. Bien entendu, les boss sont présents, et nous avons pu par exemple affronter une vicieuse plante qui servait vraisemblablement de tutoriel caché pour apprendre à maîtriser l'attaque bash. Dans un autre registre, sur la dernière partie de cette démo, nous étions accompagnés par une sphère flottante qui, une fois prise en mains, changeait la gravité et nous laissait parcourir les parois et autres plafonds en y inversant les commandes. Assez surprenant sur le moment, cet aspect venait renforcer la sensation de variété et d'originalité que le jeu dégageait.
Si pour beaucoup, jeu indé rime avec graphismes désuets, sachez qu'Ori est visuellement somptueux. Il semble délicat de rester insensible face à notre petit acolyte aux animations soignées. Les décors proposent souvent des arrières plans saisissants aux effets de lumière subtils, le tout étant appuyé par un framerate constant et une direction artistique irréprochable venant accentuer la féerie dégagée. Nous sommes même restés bouche bée face à la majestueuse chouette géante qui mettait fin à la deuxième séquence particulièrement haletante de cette démo. La partie sonore n'est pas en reste, entre des bruitages convaincants et les différents thèmes musicaux rencontrés qui mêlaient sublime et mélancolie. La durée de vie annoncée fluctue entre la petite dizaine et la quinzaine d'heures, en fonction notamment de la dextérité et de la pertinence du joueur, ce qui semble tout à fait honorable pour le genre. Il faudra cependant s'en assurer avec la version complète qui débarque cette semaine sur PC et Xbox One. Mauvaise nouvelle, la version Xbox 360 n’est pour le moment plus conviée à la fête.
Tous les commentaires (17)
A combien est il vendu?
Sinon bonne preview qui semble confirmer tout le potentiel du jeu !
Mais au final, c'est superbe et je me souviens avoir eu de très bonnes impressions la première fois que j'en ai entendu parler.
A surveiller.
Visuellement, c'est superbe ;)