C'est souvent le cas depuis quelques années avec la série Assassin's Creed, terminer le jeu à temps pour la levée de l'embargo n'est jamais une sinécure, même quand on a droit à plus d'une semaine pour s'acquitter de la tâche. On vous propose donc ce que l'on s'évertue à appeler une pre-review basée sur notre expérience du jeu (une trentaine d'heures sur les versions Xbox One et PS4), qui n'est donc pas à considérer comme une opinion définitive sur Assassin's Creed Odyssey. Compte tenu de toute la matière sur laquelle elle se base, nous pensons cependant qu'elle a tout à fait sa place pour vous guider dans votre futur achat (ou non). Bonne lecture !
Si par hasard vous l'ignoriez, Odyssey n'est pas développé par l'équipe habituelle en charge des Assassin's Creed, mais par le studio d'Ubisoft Québec, qui avait déjà eu la charge de l'épisode Syndicate. L'information pourrait très bien être accessoire, mais il se trouve que ces deux titres partagent quelques points communs, à commencer par les personnages principaux qu'ils mettent en scène. Si l'on excepte l'opus Liberation sorti sur Vita (puis remastérisé sur Xbox 360, PS3 et PC), c'est en effet Syndicate qui, pour la première fois, a proposé d'incarner un personnage féminin dans un épisode canonique de la série. Le joueur alternait entre Evie Frye et son frère Jacob dans une aventure qui avait su renouer avec une écriture assez intéressante de ses personnages principaux. Si Syndicate n'a pas forcément convaincu tout le monde à sa sortie, il reste un épisode globalement plus abouti que Unity du point de vue du gameplay. Odyssey entend bien aller plus loin que son homologue londonien en proposant au joueur de choisir entre deux protagonistes, Kassandra ou Alexios, ce dès les premières minutes de jeu. Il est donc désormais possible de vivre dans les sandalettes d'une femme libérée (et délivrée) du début à la fin de l'aventure, ce que nous avons d'ailleurs fait sans la moindre hésitation. Précisons tout de même que nous ne sommes pas encore parvenus à atteindre le dénouement du jeu, car comme à l'accoutumée on le verra, il faudra en passer des heures avant d'espérer voir défiler le générique de fin. C'est donc armés de nos 25/30 heures sur la version Xbox One X (et entre 5 et 10 heures sur PS4 pro) que nous nous apprêtons à vous livrer une nouvelle bataille des mots, tout cela pour vous expliquer en quoi Assassin's Creed Oydssey gagne à être connu, mais aussi en quoi il peut agacer/lasser.
Tout commence sur l'île de Kephallonia, où la belle Kassandra coule des jours heureux sous la tutelle d'un certain Markos. Pourtant, la jeune femme n'a pas toujours eu une vie facile, séparée de ses parents aimants alors qu'elle n'était qu'une enfant, suite à des raisons que l'on taira par respect pour vous, très chers lecteurs. Descendante de Léonidas (le célèbre roi de Sparte, pas le chocolatier belge), elle était pourtant destinée à accomplir de bien belles choses. Entraînée par son père sous l'œil bienveillant de sa mère, Kassandra n'aura hélas jamais pu achever sa formation, mais n'en sera pas moins devenue une mercenaire hors pair. C'est le dénommé Markos qui l'a recueillie à son arrivée sur l'île, lui qui a vu en elle un potentiel indéniable pour l'aider dans ses gentilles petites magouilles. L'entourage proche de la demoiselle en armure ne se limite cependant pas à ce drôle de personnage, dont la voix originale et le style n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Roman Bellic, le cousin de Niko dans GTA IV. Kassandra peut aussi compter sur Phoibe, une orpheline que Markos a également pris sous son aile après la mort de ses parents. Tout ce joli petit monde va toutefois voir son quotidien assez rapidement bouleversé, et après quelques services rendus à droite et à gauche, une mystérieuse rencontre va amener Kassandra à quitter sa terre d'accueil pour se lancer dans une véritable odyssée. Un voyage qui va la mener par delà les mers, et qui vous fera arpenter l'entièreté du monde grec en 430 avant Jésus Christ. Même sans avoir pu terminer l'histoire principale, nous pouvons déjà vous dire que ce nouveau volet a su soigner ses personnages principaux pour les rendre attachants. Kassandra est souvent drôle, parfois malgré elle, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds (hello Connor !), mais surtout, elle reste très humaine. Ses relations avec les autres sont plutôt bien écrites, et la plupart de ses interlocuteurs ont bien souvent quelque chose d'intéressant à lui raconter.
On regrette néanmoins la maladresse avec laquelle Ubisoft Québec a quelquefois mis en scène certaines séquences censées être fortes du point de vue émotionnel. Celles que nous avons pu voir sont parfois tombées complètement à plat, ce qui est d'autant plus dommageable que ces cinématiques ont pour but de mettre en avant la sensibilité et les failles de la jeune femme. À côté de cela, le studio a pourtant réussi à faire du bon travail dans les nombreux échanges que nous avons pu découvrir, ce qui a fini par effacer les quelques déconvenues que nous avons pu ressentir de temps à autre. D'une manière générale, l'aventure principale reste agréable à parcourir, même si certains rebondissements demeurent encore assez prévisibles (mais peut-être est-ce intentionnel après tout). On voyage énormément, on croise de nombreuses personnalités variées, et l'impression de participer à une véritable odyssée n'a jamais été aussi bien retranscrite. L'écriture des missions secondaires n'est certes pas toujours inoubliable, mais ces quêtes ont le mérite de rendre le monde plus vivant et plus crédible, et elles savent aussi proposer quelques jolies surprises. Bien sûr, Assassin's Creed ne serait plus Assassin's Creed sans ses séquences dans le présent, toujours autant en retrait dans cet épisode à première vue. On y joue toujours le rôle de Layla Hassan, ex-employée d'Abstergo bien décidée à ramener l'ordre des Assassins sur le devant de la scène. Épaulée par le docteur Victoria Bibeau, elle peut aussi compter sur une équipe de spécialistes mise en place pour l'occasion. On a beau se douter que ces passages feront probablement l'objet d'une ou deux séquences de vrai gameplay (comme dans Origins), nous n'avons pour le moment eu droit qu'à de courts intermèdes narratifs pendant lesquels il est possible de converser avec les membres de l'équipe, ou consulter les nombreux mails/fichiers disponibles dans l'ordinateur portable de la jeune femme.
Sans aller jusqu'à faire trop de plans sur la comète, le smart phone du futur nous permettra certainement de profiter d'un affichage tête haute en temps réel, de manière à incruster moult informations dans le monde qui nous entoure. C'est plus ou moins ce que vit déjà Layla à chaque fois qu'elle entre dans son Animus de poche et qu'elle enfile l'Oculus Rift 5.0 qui vient avec. Si le HUD du jeu est disponible en plusieurs versions (complète, light, minimale), qu'il reste entièrement paramétrable et désactivable, il ne change pas fondamentalement de celui du précédent volet. On retrouve donc la boussole en haut de l'écran, indispensable maintenant que la mini map n'est plus. L'accès à la carte via le menu devient néanmoins plus important qu'auparavant, grâce à l'inclusion d'un mode exploration, qui vise à rendre l'expérience un peu moins guidée. En discutant avec ses interlocuteurs, Kassandra peut en effet obtenir de précieuses informations sur les lieux où elle doit se rendre, ces indices lui servant ensuite à repérer la zone où se trouve son objectif. Sur le papier, la promesse est intéressante, mais dans les faits, on procède toujours de la même manière et la recherche n'est jamais bien compliquée (surtout quand l'objectif se trouve sur l'un des nombreux points d'interrogation représentant les lieux encore inconnus). L'effort reste louable néanmoins, surtout à une époque où le joueur lambda est particulièrement habitué à suivre bêtement un marqueur de quête sans jamais se donner la peine de chercher. Ceux qui ont pratiqué Origins seront en terrain connu pour le reste, les points de synchronisation ayant pour intérêt essentiel de débloquer l'accès au voyage rapide et de décupler les capacités d'observation hors normes d'Icarus, l'aigle apprivoisé de Kassandra. Le monde de ce nouvel Assassin's Creed regorge évidemment d'activités en tous genres, de marchands, de donneurs de quêtes, mais l'affichage à l'écran reste heureusement suffisamment digeste pour ne pas venir ternir le plaisir de la balade.
Les missions sont en revanche si nombreuses dans le journal de quête que l'on finit par s'y perdre un peu à un moment ou à un autre, avec des niveaux conseillés pour les réussir et des récompenses qui varient entre argent, expérience, armes ou armures. Conséquence logique de cette avalanche de quêtes, on nous demande souvent de jouer les garçons de course ou les mercenaires (ce que l'on est ceci dit), ce qui peut parfois lasser quand ce que l'on nous raconte ne s'avère pas spécialement intéressant. La rencontre avec certains personnages (principaux ou non) viendra cependant régulièrement ragaillardir les aventuriers un peu échaudés. Pour ne rien vous cacher, si à certains moments, nous avons pu ressentir une certaine lassitude, nous avons quasiment toujours repris goût au jeu dans les heures qui ont suivi. La découverte de nouveaux lieux, les nouvelles rencontres, le sentiment de liberté, tout cela fonctionne encore parfaitement bien avec nous. Il faut dire que l'on reste rarement les bras croisés à ne rien faire dans ce nouveau volet. Une grotte ou une tombe à explorer, un animal légendaire à chasser, une mission secondaire à terminer, un peu de plongée sous-marine pour dénicher un trésor englouti protégé par des requins, un navire ennemi à attaquer, un dirigeant à faire tomber en lui coupant les vivres petit à petit, un mercenaire ou un membre d'une secte à éliminer etc. Odyssey, c'est finalement l'enfant légitime de Black Flag et d'Origins, un titre où la sensation de liberté est telle que l'on ne sait plus où donner de la tête tellement il y a de choses à faire. Amorcé dans l'épisode précédent, le virage RPG de ce nouveau volet ne fait plus aucun doute, ce qui explique sans doute en partie cette recrudescence de missions, et qui justifie l'abondance de dialogues dans le jeu. Des conversations qui demandent d'ailleurs d'être un minimum attentif, comme la fois où nous avons dû utiliser les informations qui nous avaient été données peu de temps avant pour occuper un PNJ pendant que notre coéquipier vidait sa maison. À la moindre erreur de notre part, l'homme coupait court à la conversation et découvrait le larcin, la pression sur nos épaules se faisant d'autant plus sentir que notre temps de réponse était toujours limité dans le temps.
Au delà de cet exemple, il faut aussi souligner la volonté dont ont fait preuve les développeurs d'Ubisoft Québec pour donner au joueur l'impression de vivre sa propre histoire. Si cela peut sembler classique pour tout amateur de RPG, cela n'en reste pas moins un petit bouleversement dans la série créée par Patrice Désilets en 2007. Ainsi, il est désormais possible de préférer certaines répliques à d'autres, pour s'adonner un peu plus aux joies du role play dans son sens littéral. En certaines occasions, les décisions que vous prendrez auront également un impact sur votre entourage ou les habitants du monde, qu'il s'agisse de l'histoire principale ou non. Citons un exemple sous couvert de nos balises spoiler pour illustrer cela. Au début de l'aventure, alors même que Kassandra n'a pas encore quitté Kephallonia, une mission secondaire donne le choix de sauver une famille menacée de mort par un prêtre désireux d'éviter la propagation d'une terrible maladie. Les pauvres se disent bien évidemment en parfaite santé, et la petite Phoibe est celle qui vous a demandé d'aider son amie et les siens. Autant d'éléments qui font pencher la balance dans un sens évidemment. Pourtant, sachez que les sauver ne sera pas sans conséquence pour l'île, puisque vous apprendrez un jour qu'un mal terrible la ronge. Restera ensuite à décider si un voyage jusque là bas pourra confirmer vos craintes. On pourrait certes reprocher aux missions de reposer un peu trop souvent sur les mêmes schémas (retrouver quelqu'un ou quelque chose, enquêter dans une zone à la recherche d'indices, infiltrer un camp, etc.), mais c'est un mal bien difficile à éviter quand on propose une telle orgie d'activités dans un RPG. Pour motiver le joueur, il faut donc lui proposer une carotte digne de ce nom, et celle-ci tient en partie en un concept qui a déjà bien fait ses preuves : le loot. Comme dans Origins, on trouve régulièrement des pièces d'équipement et des armes pour habiller son personnage de la tête au pied, quitte à y perdre un peu en cohérence quand une cagoule en tissu de niveau 20 protège mieux qu'un casque en métal de niveau 18. On prend toutefois plaisir à faire évoluer le look de Kassandra ou Alexios tout en gagnant en puissance. Il est possible bien sûr possible d'améliorer ses armes et armures en passant chez le forgeron, voire même de leur ajouter des perks spécifiques, mais les trouvailles régulières que l'on fait tendent à rendre cet aspect plus secondaire qu'il ne le devrait. Ainsi, l'upgrade ne sera jamais pertinent très longtemps, même s'il évitera de se précipiter sur la première arme/tenue de catégorie supérieure découverte. Bonne nouvelle au passage, le niveau requis pour les missions progresse avec celui du joueur, on ne se retrouvera donc jamais avec un total de points d'expérience trop important par rapport à ses adversaires.
On ne surprendra personne en vous disant que le système de combat de ce nouvel Assassin's Creed reprend les bases de son prédécesseur, mais vous le savez si vous avez un peu suivi la communication autour du jeu, il le modifie aussi en partie. Pour commencer, contrairement à Bayek, Kassandra et Alexios ne peuvent s'équiper d'un bouclier, ce qui les oblige à se reposer sur l'esquive (qui déclenche un court ralenti quand elle est bien placée, et qui n'est plus limitée en utilisation), la roulade, le contre (un nouveau mouvement efficace et assez facile à placer) et le tout nouveau panel d'attaques spéciales dont ils disposent. Et c'est là l'addition essentielle de ce nouvel opus, cette implémentation de coups parfois un peu surréalistes qui ajoutent un certain nombre de possibilités offensives. Pour les attaques de mêlée, il est ainsi possible d'assigner jusqu'à 8 touches de raccourci là où les tirs spéciaux dédiés à l'arc se limiteront à 4. Vous en connaissez déjà une partie, mais on va évidemment citer l'indispensable coup de pied spartiate qui a déjà fait la renommée de cet épisode, et l'attaque qui permet de faire tomber du ciel une pluie de flèches sur ses adversaires. L'utilisation de ces capacités dépend de la jauge d'adrénaline qui se remplit au fur et à mesure des coups que l'on donne, et elles sont bien sûr soumises à un cooldown plus ou moins long. Ce nouveau système fonctionne bien mécaniquement, on y gagne un peu en variété d'attaques, mais il ne faudra pas y chercher une quelconque once de réalisme. L'un des pouvoirs permet même de se redonner un peu de vie éviter de tomber trop rapidement au combat. Ces compétences (comme les autres, plus passives) sont regroupées dans un arbre découpé en 3 parties (chasseur, guerrier, assassin), chacune pouvant être améliorée plusieurs fois pour plus d'efficacité (avec cependant un blocage des paliers lié au niveau d'expérience global). Si vous ajoutez à cela les capacités liées à l'histoire principale (don d'observation d'Icarus, possibilité d'assommer ses ennemis - pour les enrôler ensuite sur votre bateau -, absence de dégâts en sautant de grandes hauteurs à la manière du héros de la série Mordor, etc.), inutile de dire que vous avez là un second ingrédient essentiel pour donner au joueur envie de s'accrocher et d'avancer, le sentiment de progression. Moins percutant, l'aspect infiltration du jeu souffre toujours d'une intelligence artificielle bien trop laxiste, tout particulièrement dans un jeu où la furtivité n'est de toute façon pas une obligation pour ceux qui n'y arrivent pas (Blim ?). En dehors de la facilité avec laquelle on peut les berner, on se demande tout de même pourquoi les gardes qui découvrent les corps ne sonnent jamais l'alarme et se contentent d'aller gentiment jeter les cadavres de leurs camarades en dehors de l'enceinte du fort qu'ils protègent. L'hygiène sans doute...
Quand vous ne serez pas sur terre à arpenter le sentier de la guerre (à ce titre, les fameuses scènes de combat entre armées dévoilées à l'E3 font uniquement partie du contenu facultatif lié au conflit entre Athènes et Sparte, votre implication pour aider un camp ou l'autre n'ayant pas d'incidence sur le scénario principal et l'Histoire avec un grand H - si vous en doutiez), vous pourrez aussi vous adonner aux joies de la bataille navale. Les déplacements en bateau font donc leur grand retour après le dépaysant Black Flag, avec des embarcations plus imposantes que celles que l'on avait l'habitude d'utiliser dans Origins. Une fois votre navire récupéré, vous pourrez donc voguer sur les flots plutôt calmes de la mer Égée et vous attaquer aux bandits ou aux soldats qui vous auront regardé de travers. Compte tenu du contexte historique, il ne faudra pas vous attendre à pouvoir faire parler la poudre, mais malgré un léger manque de peps, les flèches (enflammées ou non), les javelots et les attaques frontales en mode Burnout fonctionnent à merveille. Il est toujours possible de se mettre à couvert pour éviter de perdre trop d'hommes lors des attaques ennemies, et une fois le navire adverse suffisamment touché, la séquence d'abordage peut commencer. Rien d'extraordinaire à mentionner à son égard, si ce n'est parfois la sale manie qu'a le personnage principal à plonger dans l'eau au lieu de sauter sur le bateau, mais il est toujours amusant de donner des coups de pied spartiate à ses ennemis et de les voir se faire dévorer par les requins attirés par l'odeur du sang. Puisque vous disposez d'un équipage, vous pourrez utiliser les resources récoltées et quelques Drachmes pour renforcer vos capacités offensives ou défensives. Vous pouvez même assigner des lieutenants engagés au préalable (parmi les soldats croisés ou les PNJ rencontrés) pour vous aider pendant les abordages. L'exploration est également facilitée par la simplicité avec laquelle on peut récolter des objets flottants sans être obligé de passer à côté (on peut aussi le faire sans descendre de cheval quand on est sur la terre ferme). Si les déplacements en bateau sont sans doute un peu moins obligatoires que dans Black Flag, ils n'en restent pas moins un atout de charme pour tous les amateurs de grands espaces, qui vibreront de toute leur âme à chaque fois que l'équipage entonnera un chant marin pour accompagner le passage des dauphins et des baleines. Il est juste un peu regrettable que la mer Égée ne soit pas le théâtre de véritables tempêtes, car même au beau milieu d'un orage, les vagues resteront bien sages si on les compare à celles de Black Flag, qui n'hésitait pas non plus à recouvrir le pont du bateau d'eau de mer pour rendre ces passages encore plus immersifs.
Mais si certains détails graphiques manquent à l'appel par rapport à ses ancêtres, Assassin's Creed Odyssey n'est pas loin de proposer une véritable orgie visuelle à tous les autres niveaux. Immense, le terrain de jeu est aussi splendide la quasi totalité du temps, avec des paysages magnifiques baignés dans une lumière qui ne l'est pas moins. Les lieux que nous avons traversés semblent tous suffisamment uniques pour donner l'impression de voyager aux quatre coins du monde grec, même si vous allez immanquablement croiser une tripotée de temples et de cerisiers en fleurs. Si l'unité géographique des îles grecques a imposé un minimum de retenue aux développeurs, la variété est malgré tout de mise, avec des zones boisées aux couleurs automnales, des plages paradisiaques que l'on croirait tout droit sorties de Pirates des Caraïbes, et des villes mythiques comme Athènes ou Sparte. Inutile de dire que le touriste qui sommeille en vous devrait largement y trouver son compte, même si la proximité historique avec Origins implique parfois une certaine ressemblance architecturale. Ce détail mis à part, Odyssey fait le tour de force de proposer l'épisode le plus grand et détaillé de la série, tout en s'appuyant sur une direction artistique chatoyante de toute beauté. Souvent critiqué, le rendu des visages fait un bond en avant, avec un travail minutieux sur les regards qui rend les personnages autrement plus crédibles et vivants que par le passé. Tout n'est certes pas encore parfait, mais quel progrès à ce niveau depuis ces dernières années ! Comment ne pas regretter donc que les animations n'aient pas elles aussi profité d'un bon ravalement de façade. Les déplacements ont bien fait l'objet d'un peu de changement, mais ce n'est pas forcément à notre goût. Le personnage y gagne certes en réactivité, mais cela se fait au détriment de l'un des gros atouts de la série par rapport à la concurrence, l'impression de contrôler un avatar qui possède un certain poids. Difficile aussi de ne pas reprocher le manque d'impact des coups portés en combat, ce qui pourrait pourtant leur donner une tout autre dimension. De même, on ne dirait pas non à une fluidité accrue du parkour, qui souffre toujours de quelques animations maladroites et de contacts avec le décor parfois hasardeux.
Nous ne pouvons malheureusement pas évoquer la version PC, que nous n'avons pas reçue, mais sur Xbox One X et PS4 Pro, le framerate n'est pas forcément irréprochable en toutes circonstances. Sur la console de Sony, les ralentissements nous ont cependant semblé plus notables, mais comme souvent, on finit par s'en accommoder à l'usage. N'allez pas croire pour autant que les possesseurs de la dernière machine de Microsoft sont à l'abri de ces petits problèmes, puisqu'ils surviennent aussi de temps en temps. Pas de quoi hurler au scandale, surtout qu'on les remarque surtout quand on déplace la caméra très lentement pour admirer le panorama. La qualité d'image nous a paru proche sur les deux consoles concurrentes, mais nous n'avons pas poussé le vice jusqu'à aller compter les pixels pour nous en assurer. D'une manière générale, quel que soit le support, on en prend plein les yeux, sans devoir subir de vilaines traces d'aliasing, et c'est bien cela le plus important. On s'excuse par contre de ne pas pouvoir vous en dire plus sur les versions PS4 et Xbox One de base, que nous n'avons pas eu le temps de télécharger pour les essayer. Pour terminer sur la partie technique, la coutume veut que l'on aborde le travail réalisé sur la bande son du jeu. Côté musique, nous avons apprécié les différents morceaux composés pour l'occasion, dont certains sont dans la droite lignée de ceux d'Origins, avec une couleur musicale qui rappelle parfois un peu Jesper Kyd. Détail sympathique sur l'OST que nous nous devons de vous préciser, le menu des options permet de choisir la fréquence avec laquelle la musique se déclenche pendant les phases d'exploration, voire même de la désactiver pour profiter des bruitages ambiants. Ces derniers respirent les vacances, comme vous pourrez l'entendre dans notre vidéo Cartes Postales : chant des oiseaux, bruit de ressac ou de la brise maritime quand elle fait claquer les voiles du bateau, etc. Comme toujours, la série Assassin's Creed laisse le choix des langues et des sous-titres (notre version de test nous a cependant demandé de télécharger la VF pour un poids raisonnable d'environ 2 Go). En anglais, on y gagne les accents à couper au couteau de tous les personnages là où en français l'adaptation tend vers un produit un peu plus lisse (comme la plupart des VF en somme). Dans l'ensemble, dans une langue comme dans l'autre, en dehors de certaines répliques un peu surjouées des passants, le travail des acteurs est solide et ne vient jamais nuire à l'immersion.
Tous les commentaires (42)
Chapeau d'avoir pu y consacrer tant de temps en une semaine pour livrer un avis en tout cas. Et comme d'hab bravo pour le texte (petite faute de frappe après la réf sur Blim cela dit sur le "oeut").
Je retourne jouer à Spider-Man sur lequel je suis depuis 1 mois alors que tout le monde semble avoir été capable de le finir en 3 jours... :lent:
Votre test me donne envie même si le côté énorme rpg me fait très peur puis ces animations ...
La vidéo carte postale envoie du bois, merci ! Magnifique l'eau et le ressac sur la plage.
Pour read dead je vais rêver d'une version pc plutôt !
Notamment quand on arrive à l'est de la map.
Notamment quand on arrive à l'est de la map.
Sinon, merci pour cette couverture du jeu. L'aspect RPG plus poussé me faisait peur mais pour tout le reste je suis enthousiasmé. J'avais adoré Origins pour son environnement, la baffe visuelle et la classe de Bayek.