Aragami avait agréablement surpris son monde à sa sortie initiale en octobre 2016 (eh oui déjà !), même si nous avions rencontré quelques situations cocasses en jouant en coopération avant son arrivée officielle. Quatre ans plus tard voilà Aragami 2, dont le développement a véritablement commencé en 2018 et a dû subir les aléas de la pandémie actuelle. En effet, l'équipe de Lince Works aura dû passer près de la moitié du temps de développement en travail distanciel. Précisons également que s'il s'agit bien d'une suite, cet épisode est conçu pour être apprécié même si l'on n'a pas pu goûter aux joies du premier. Ceci étant clarifié, il est temps de passer à notre verdict !
Avant toute chose, il n'est pas forcément inutile de rappeler que les Aragami sont des guerriers qui font partie de l'élite mais qu'ils sont hélas des êtres rongés par un mal qui consume leur âme jusqu'à leur faire perdre toute conscience de ce qu'ils ont été. L'Aragami est capable de maîtriser un pouvoir que l'on nomme l'essence de l'ombre, qui lui donne justement la capacité de contrôler l'obscurité. Utilisés par les Akatsuchi pour les aider dans leurs nombreuses conquêtes, les Aragami aspirent à des lendemains meilleurs et veulent se soustraire à leur contrôle. Regroupés dans un village, ils décident de tout faire pour libérer leur clan de la malédiction qui les accable. Vous jouez le rôle de l'un de ces guerriers qui, à chaque retour au village, pourra augmenter des capacités grâce aux points d'expérience acquis et faire quelques emplettes à la boutique du coin. C'est là qu'il trouvera de nouvelles tenues (qui ne confèrent aucun bonus particulier), de l'équipement (bombes fumigènes, shurikens, fléchettes empoisonnées aux effets divers et variés, etc.) et même des bonus passifs à équiper (comme augmenter sa furtivité de 10 %, tout en perdant 10% d'efficacité en attaque en contrepartie, ou augmenter la régénération de la jauge d'endurance, etc.). C'est également au village que l'on se verra confier les nombreuses missions qui vont nous amener à infiltrer les camps ennemis, avec malheureusement l'étrange idée de nous faire retourner tant de fois aux mêmes endroits que l'on a vraiment l'impression de tourner en rond. Pour enfoncer le clou, on nous y envoie pour y faire peu ou prou la même chose : cible(s) à abattre (une, deux, dix voire même vingt-quatre lors d'une mission spécifique) ou à kidnapper, récupération (ou destruction) de ressources, informateur à contacter. Au sein d'une mission, on vous demandera aussi assez régulièrement d'écouter des conversations pour obtenir des informations supplémentaires.
Comme dans le premier épisode, l'approche furtive est largement mise en avant, mais nous le verrons plus tard, le jeu intègre également un système de combat. Là où Aragami 2 essaie un peu de se démarquer de son prédécesseur, c'est en n'obligeant plus son personnage principal à se déplacer dans l'ombre pour progresser. Bien sûr, en restant dans la pénombre, le héros est moins facilement repérable (il peut même devenir totalement invisible quand il ne bouge pas et qu'il reste collé le long d'un mur), mais grâce à son don de téléportation (le shadow dash) qui lui permet d'agripper des rebords (pas trop) éloignés et à son dash plus classique, il se déplace avec bien plus de liberté que son prédécesseur. En effet, plus besoin de rester dans le noir (relatif) du décor pour utiliser les pouvoirs que l'on débloque dans l'arbre de compétences accessible au dojo du village. Cela confère au héros une mobilité accrue, mais dans le même temps, cette contrainte ajoutée au premier épisode lui donnait un peu sa singularité et elle était justifiée par l'univers imaginé par le studio. Désormais, l'Aragami que l'on contrôle n'est finalement pas si différent des personnages principaux des jeux Arkane comme Dishonored ou Deathloop plus récemment. Le plus ennuyeux finalement, c'est que malgré les bonnes sensations ressenties quand on se déplace et que l'on abat ses cibles par surprise, une routine s'installe bien trop vite pour le bien du jeu. Le fait de devoir retourner sempiternellement aux mêmes endroits participe grandement à cette impression, mais le level design ne fait pas grand chose pour éviter cela d'une carte à l'autre. Ainsi, vous allez passer beaucoup de temps sur les toits ou dans les herbes hautes, à assommer ou tuer vos adversaires dans le plus grand secret, ce qui rend la progression très facile pour le joueur un minimum méthodique. La taille conséquente de certaines zones (quand elles sont rendues totalement accessibles au joueur du moins - parfois une sorte de brouillard vous bloque l'accès à certaines parties) est plutôt à ranger du côté des qualités de cette suite, le jeu n'indiquant la localisation de l'objectif qu'une fois que vous en êtes suffisamment près. Seulement voilà, quand cela fait déjà cinq fois que vous explorez les lieux, difficile de ne pas grincer des dents à l'idée de les arpenter une énième fois de fond en comble.
Pourtant, le jeu essaie de proposer des types d'ennemis un brin plus variés que dans l'épisode précédent. Les archers ont laissé la place à des mages capables de lancer des boules de feu, on trouve les gardes en patrouille qui se déplacent et ceux qui ne doivent absolument pas quitter leur poste (et le rappellent oralement à chaque fois que vous leur passez sous le nez et qu'ils réalisent qu'ils ne peuvent pas s'éloigner trop pour vous suivre...) et il y a même des tenues un peu plus variées. Au final cependant, pas de grands bouleversements. L'IA n'est pas toujours très finaude, mais elle peut néanmoins vous repérer si vous n'êtes pas assez attentif, ce qui vous laisse deux options. La première est la fuite, car si vous parvenez à briser la ligne de vue et à vous cacher, vous pourrez attendre que la tempête passe pour mieux revenir à la charge. La seconde est l'affrontement, qui reste gérable à condition de ne pas tenter de combattre plusieurs adversaires à la fois. Le système de combat fonctionne plutôt bien, mais il est difficile de gérer les foules malgré la présence d'un contre qui se déclenche en appuyant sur la touche Y (ou triangle) dans le bon timing. Le joueur et ceux à qui il doit faire face sont soumis à la contrainte d'une jauge d'endurance qui diminue quand on bloque une attaque ou que l'on tente une esquive. Pour cette raison, il est important de savoir bien placer ses parades pour prendre rapidement l'avantage. Il existe des potions pour accroître vos capacités offensives ou défensives de manière temporaire, ce qui peut servir quand on ne vous donne pas d'autres choix que d'affronter un ennemi. Heureusement, la majeure partie des combats est parfaitement évitable. Entre les bruitages hyper dynamiques et les vibrations de la manette, le feedback est plutôt bon, mais il est peu probable que vous vous risquiez aux joutes au katana si vous n'y êtes pas contraint. Aragami 2 délaisse en effet le système de checkpoint du précédent pour donner au joueur deux chances de mourir avant l'échec de la mission. À chaque mort, l'Aragami est ramené au début de la zone sans que cela ne réinitialise pour autant ses actions passées (les guerriers qui vous ont tué restent d'ailleurs sur le qui-vive pendant quelques minutes supplémentaires). Nous n'avons pas trouvé cela très pénalisant, une bonne chose en règle générale, sauf que là, comme la difficulté de base n'est pas très élevée et qu'elle n'est absolument pas modifiable, attendez-vous à assez peu de résistance si vous restez furtif. Ceci étant dit, comme l'aventure nous semble trop longue pour son propre bien, ce n'est pas forcément un défaut...
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Bon ben pas grave je vais retourner jouer les ninjas sur l'ile d'Iki ^^, on verra pour le 3ème opus.