Pour célébrer comme il se doit le retour de l'une des séries culte de la génération précédente, nous vous proposons non seulement des vidéos haute qualité de la version PS4 (dont les extraits suivent ceux des nos vidéos PC de BioShock et BioShock 2), mais également un bel article dédié. Construit à la fois à partir de morceaux choisis de nos reviews de l'époque, mais aussi de plusieurs ajouts inédits, cette critique devrait vous permettre de vous faire un avis éclairé sur l'intérêt de BioShock: The Collection. Techniquement, l'apport du 1080p/60fps est indéniablement appréciable en termes de confort de jeu, mais le framerate continue cependant d'être accroché de temps en temps dans les second et troisième volets.
Voilà 10 ans que BioShock premier du nom a débarqué sur Xbox 360, à une époque où Eloniss et LeFourbe fréquentaient encore assidûment les forums d'Xboxyde à la recherche de posts à "bouletiser". Alors que la génération débutait à peine, et que l'on attendait encore l'arrivée de la PS3, le jeu développé par Irrational Games s'est imposé comme une valeur sûre du jeu de tir, grâce à son univers et son atmosphère pour commencer, mais aussi grâce à ses mécaniques de jeu originales. En s'appuyant énormément sur sa narration, qu'elle se fasse de manière classique, par le biais de dialogues, ou de façon plus originale, grâce aux enregistrements audio (issus de System Shock) ou à l'environnement lui-même, BioShock immerge littéralement le joueur dans un monde totalement inédit qu'il est difficile de quitter. Glauque, dérangeant à souhait, mais surtout totalement hypnotique, ce premier épisode réussit à happer le jouer dès les premières secondes de jeu, grâce à une introduction purement contemplative qui compte encore aujourd'hui parmi les plus grands moments du jeu vidéo. À noter d'ailleurs que cela deviendra une marque de fabrique de la série, même si, à notre avis, c'est surtout l'introduction de BioShock Infinite qui parviendra à succéder dignement à la magistrale séquence de découverte de Rapture.
À la sortie de BioShock, tout reste encore à apprendre pour le joueur. Le système de plasmides, qui octroient au héros des pouvoirs aussi extraordinaires qu'inquiétants, le hacking des différentes machines (qu'elles soient marchandes ou létales), les rencontres avec les habitants de la ville sous-marine, etc. Les affrontements incessants contre les chrosômes, qui peuvent surprendre le joueur à chaque instant, même dans une zone nettoyée au préalable, les difficiles combats contre les protecteurs des Petites Sœurs, tout dans BioShock rappelle à quel point il est dangereux de s'y aventurer. Si certains éléments du scénario sont sans doute un brin convenus, voire attendus, le travail des développeurs pour donner vie à la décadente Rapture et ses habitants en perdition est, aujourd'hui encore, remarquable. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si la conclusion du troisième et dernier volet revient où tout a commencé. Avec une durée de vie dépassant largement les 20/25 heures, certains avaient peut-être trouvé le temps un peu long sur la fin, mais il s'agissait dans la majorité des cas de joueurs n'ayant pas réussi à terminer le jeu d'une traite, ce qui les avait obligés à y revenir plus tard. Grossière erreur, BioShock se savoure sans la moindre interruption video-ludique, pour en mesurer toute la force et l'impact.
Bioshock 2 vous place dans le scaphandre d'un Big Daddy, ce dont on avait fait la courte expérience à la fin du premier opus. Histoire de ne pas donner l'impression au joueur qu'il incarne un personnage anonyme, c'est à travers le masque du premier Big Daddy de l'histoire de Rapture que vous allez vivre cette plongée en eaux troubles. Mis hors service dans des circonstances révélées au cours de l'introduction du jeu, notre homme de cuivre va se réveiller dix ans plus tard pour partir à la recherche d'Eleanor Lamb, la petite sœur dont il était autrefois responsable. Dix ans pendant lesquels la ville fantasme d'Andrew Ryan aura poursuivi sa décadence, dix ans d'absence qui amèneront bien évidemment leur lot de questions sur le tourbillon d’événements qui a eu lieu entre-temps. Soutenu par le docteur Tenenbaum (qui signe donc ici son grand retour pour des raisons expliquées dès le début du jeu) et Auguste Sinclair, le héros ne manquera pas de croiser toute une galerie de personnages tous plus inquiétants et dangereux les uns que les autres, même pour un Big Daddy.
Les premières heures de jeu dévoilent un scénario assez convenu, en plantant le décor avec la nouvelle femme à abattre. C'est en effet assez logiquement que Ryan et Fontaine laissent la place à Sofia Lamb, une fanatique de plus que le joueur va apprendre à connaître au travers des fameux enregistrements audio disséminés un peu partout, mais aussi via quelques échanges vocaux par radio. Le jeu se base sur une construction très similaire au premier épisode, avec un objectif principal - une personne à trouver et affronter en général - à atteindre par niveau, et la montée en puissance du héros. Big Daddy ou non, les plasmides seront donc bien au rendez-vous, sans oublier l'arsenal de rigueur de tout protecteur qui se respecte. La bonne idée de ce second volet (reprise dans Infinite) est de permettre au joueur d'utiliser en même temps ses armes et ses pouvoirs, ce qui dynamise énormément l'action. Au delà de cela, Bioshock 2 ne prend aucun risque par rapport à son prédécesseur, et c'est sans doute un choix à double tranchant.
D'un côté, les fans de la première heure seront sans aucun doute ravis de retrouver un univers et une atmosphère si bien retranscrits, sans perdre pour autant les mécaniques de gameplay qui avaient fait le succès du jeu en 2007. Mais il y aura également ceux qui ne verront finalement là qu'une copie carbone de l'original, et qui n'en démordront pas, malgré ses qualités évidentes. Le jeu alterne donc entre phases d'exploration et combats nerveux et difficiles, et bien que linéaire dans sa structure, il permet tout de même d'explorer à peu près librement chaque niveau, à la recherche de précieux items ou bien d'indices pour progresser. Les combats demanderont une approche réfléchie pour ne pas finir en charpie et, bien avant de rencontrer sa première Grande Sœur, il ne sera pas rare d'avoir recours aux Vita Chambres (désactivables), tant le moindre papy de Rapture fait de la résistance. Un art qu'ils mettent d'ailleurs un "poing" d'honneur à vous inculquer très rapidement.
Le premier Bioshock demandait au joueur de faire le choix cornélien de sauver les Petites Sœurs, ou bien de récolter l'Adam qu'elles avaient amassé, en leur ôtant la vie au passage. On prend les mêmes et on recommence dans Bioshock 2, puisqu'une fois débarrassé du protecteur de la petite fille génétiquement modifiée, vous pourrez, soit l'adopter, soit la tuer pour récupérer la limace sous-marine qui a été placée dans son corps pour collecter l'Adam. Si vous décidez de vous occuper de la Petite Sœur, elle vous guidera alors aux cadavres (deux par enfant) contenant encore de l'Adam et votre tâche consistera alors à la protéger le temps que l'opération se termine. Attendez-vous à des assauts massifs de chrosômes en furie, qui vous donneront du fil à retordre si vous n'êtes pas bien équipé en seringues d'Eden et en munitions, ou carburant pour la foreuse.
Une fois le travail terminé, vous aurez une seconde fois le choix de la tuer pour récupérer le fruit de ses efforts, ou de la sauver et lui rendre sa vie de petite fille normale. Quelle que soit votre décision, à partir de là, tout se complique, puisqu'une Grande Sœur débarquera de fort mauvaise humeur pour vous démontrer pourquoi il ne fait jamais bon de se mêler des affaires de Rapture. Si les combats contre les Big Daddies étaient déjà pour le moins compliqués, ce nouvel adversaire devrait vous apprendre très vite la notion d'humilité, tant ses déplacements rapides et ses attaques puissantes ont vite fait de vous mettre KO. Pour se rendre la vie un peu plus facile, il est heureusement toujours possible de pirater les diverses machines de Rapture, celles-ci allant du simple distributeur à la caméra ou la tourelle de défense. Cette fois, il est par contre possible de le faire à distance, à l'aide d'une sorte de petit pistolet. Le système de piratage diffère également de celui de Bioshock, aussi faut-il oublier les casse-têtes de plomberie pour accueillir un simple jeu de réflexe où le joueur doit appuyer au bon moment sur un bouton.
L'Adam et les plasmides sont évidemment toujours au centre du gameplay et des préoccupations du joueur, et si leur utilisation ne change pas fondamentalement, les choix possibles pour orienter les pouvoirs de son personnage sont toujours aussi importants, et conditionneront la manière dont vous aborderez les différentes situations. Tout aussi vital dans un milieu aussi hostile, l'amélioration des capacités via des fortifiants spécifiques est suffisamment motivante pour créer le dilemme chez le joueur qui sera tenté de tout acquérir. Jusqu'où serez donc vous prêts à aller cette fois ?
1912. Pour effacer une mystérieuse dette, le détective Booker DeWitt est chargé de retrouver Elizabeth, détentrice d'un puissant pouvoir lui permettant d'ouvrir des portails vers des dimensions parallèles et prisonnière de Columbia, ville indépendante perchée à des centaines de kilomètres au-dessus du sol. Dirigée par le père Comstock, prophète autoproclamé aux tendances mystiques sauvagement fanatiques, et peuplée par une communauté religieuse intégriste, la cité céleste recèle de dangers que Booker devra braver pour ramener Elizabeth à bon port... et en apprendre davantage sur son passé tourmenté. Toujours doté d'une narration en temps réel, le nouvel épisode de BioShock bénéficie d'un scénario de grande qualité surprenant à plus d'un titre. Assaisonné de dialogues d'excellentes factures et brassant des thèmes aussi variés que la religion, le racisme ou le patriotisme, le titre d'Irrationnal Games profite de plus de personnages charismatiques et travaillés, dont l'attachante Elizabeth ou les drôlatiques Rosalind et Robert. Riche en moments forts tels l'arrivée dans Columbia ou la première rencontre avec l'effrayant Songbird, BioShock Infinite bénéficie donc d'une histoire parfaitement rythmée et gorgée de thématiques multiples ; assurément l'un des - nombreux - points forts du jeu !
Du côté du gameplay, les bases du premier opus sont reprises, à savoir un habile mélange entre exploration et action. Il faudra en effet fouiller un maximum pour récupérer de quoi régénérer ses jauges de santé et de toniques (qu'on ne peut plus stocker comme auparavant), mais aussi de rares potions offrant un bonus permanent aux points de vies, aux cristaux de magie ou au bouclier protecteur. Rappelant les fortifiants génétiques de combat du premier épisode, des pièces d'équipements peuvent être récupérées pour octroyer à Booker des compétences spécifiques, telles l'augmentation des coups critiques ou des dégâts au corps à corps. Un bouclier à la Halo fait également son apparition, mais on regrettera ses effets d'activation et de désactivation particulièrement laids. Les combats à l'arme à feu, plus vifs grâce à l'agilité accrue de Booker par rapport au protagoniste du premier Bioshock, sont toujours brefs mais intenses, et il faudra faire attention à une jauge de vie fondant comme neige au soleil face à des adversaires nombreux et agressifs.
Une bonne gestion de l'arsenal sera aussi de mise, les petites poches de Booker ne pouvant contenir que deux armes au maximum. Les exécutions au corps à corps ont également gagné en variété et en souplesse, avec des finish particulièrement violents où les décapitations succèdent aux brise-nuques et étranglements divers. Quant aux fameux toniques, ils dépendent toujours d'une jauge de cristaux à restaurer régulièrement, et nous tairons sciemment leurs pouvoirs pour conserver au maximum la surprise de leurs effets dévastateurs. Armes comme toniques sont de surcroît améliorables moyennant finances, une autre bonne raison d'explorer le plus possible chaque coin et recoin de Columbia, le prix élevé des différentes améliorations incitant à dénicher le plus de précieuses pièces d'argent possible. L'aerotram apportera lui aussi son lot de sensations fortes ; sorte de réseau ferré reliant les différents "archipels" de Columbia, il permettra à Booker de voyager à (très) grande vitesse d'un lieu à l'autre, et offrira d'originales phases de combats haut perchés, ainsi que la possibilité d'envoyer valser le malheureux qui aura eu la mauvaise idée de se trouver sur le lieu d’atterrissage de notre héros.
Elizabeth aura également sa part active dans le gameplay, puisqu'elle accompagnera Booker la majeure partie du temps. Si il n'est nullement nécessaire de la protéger durant les combats, la jeune femme pourra vous trouver occasionnellement des deniers pour renflouer vos finances, voire même vous fournir de quoi vous soigner pendant les affrontements. Elle pourra également crocheter des portes aux serrures spécifiques menant à de précieux bonus, à condition toutefois de lui procurer le nombre de crochets nécessaires à l'opération. À vous donc de bien fouiller les zones traversées pour dénicher ces précieux passe-partout. Enfin, le pouvoir dimensionnel d'Elizabeth se révélera lui aussi précieux en combat, et permettra de faire apparaître un mur protecteur ou même une tourelle de tir devant vos ennemis médusés. Il conviendra par ailleurs d'éviter de tirer sur tout ce qui bouge ; la population de Columbia ne sera pas forcément agressive à votre égard, et se montrer pacifique pourra finalement se montrer plus payant que recourir à l'extermination systématique.
Maintenant que nous vous avons donné notre avis sur chacun des épisodes de cette trilogie, on termine avec un bilan plus général consacré à la compilation elle-même.
Tous les commentaires (10)
Hormis cela je suis complètement d'accord, retourner dans l'univers bioshock avec cette qualité (pour les non adeptes de la master race) est un grand plaisir, perso je me régale!
Ceci dit, l'autre fois je parlais de Bioshock qui aurait pu être refait sous UE4 ... et bien un p'tit malin a partiellement refait le pavillon médical :
https://www.youtube.com/watch?v=HQTBKK_xwgo&featur...
C'est là que je me dis que UE3 à UE4, bien que plus propre au niveau des textures et de l'éclairage, ça ne casse pas des briques, tant la direction artistique est sublime et intemporelle.