Deuxième gros FPS de l'année 2011, Bulletstorm signe surtout le retour de People Can Fly, les géniteurs du célèbre Painkiller. N'ayant visiblement pas peur d'affronter de plein fouet un Killzone 3 très en forme, le jeu sort donc cette semaine et l'occasion pour une nouvelle review signée Gamersyde était trop bonne pour la laisser passer.
À ceux qui pensaient que Bulletstorm ne proposerait qu'un jeu d'arcade où seul le score final de fin de niveau compterait, détrompez vous. Si l'art et la manière de tuer sont bien évidemment au centre du gameplay du jeu (ce que nous verrons plus en détails tout à l'heure), People Can Fly a tout de même tenu à créer un véritable mode campagne et l'histoire qui va avec.
Bon attention, il ne s'agit pas non plus de venir concurrencer Bioshock et marcher sur ses plates-bandes puisque les personnages de Bulletstorm sont certainement plus proches des caricatures que sont Marcus Fenix et Dom Santiago que des personnalités torturées du jeu de 2K Games. Gros bras et gros mots sont donc de rigueur dans cette aventure bourrée de testostérone, une aventure qui ne lésine pas sur les moments forts et les répliques cultes :
"Go fuck yourself! You shit piles give chase, I will kill your dick!"
"What? What does that even mean? You're gonna kill my dick? I'll kill your dick! How about that?"
Après un prologue très encadré qui permet en fait de poser les bases de histoire, le joueur se retrouve catapulté dans un monde très hostile où son imagination et son inventivité vont pouvoir être mises à contribution. Le scénario ne gagnera certainement pas un Oscar, mais il est suffisamment rythmé pour se laisser suivre en fil rouge tout au long des 7/8 heures nécessaires pour boucler le mode campagne (en mode normal et sans traîner).
Ce n'est d'ailleurs qu'une fois sur la planète des Creeps que tout le système de scoring fait sa première apparition, le début du jeu se vivant plus comme un FPS tout ce qu'il y a de plus banal. Pas inutile cependant, car cela permet de cerner vite la personnalité du personnage principal, une grande gueule très portée sur la bibine. Je vous laisse d'ailleurs découvrir les dix premières minutes (enfin plutôt treize) de l'aventure avant de passer véritablement aux choses sérieuses.
Comme les diverses vidéos promotionnelles l'ont suffisamment démontré, Bulletstorm prend toute sa dimension grâce à une idée toute simple : donner au joueur un nombre assez phénoménal de moyens pour se débarrasser de ses ennemis et le laisser tester diverses combinaisons pour créer les combos ultimes. En plus d'être d'une violence assez radicale, les rixes deviennent aussi vite très drôles et bien évidemment jouissives, et on a tout de suite envie de varier au maximum les plaisirs.
Plus que de la frime, ces exécutions stylées permettent surtout d'engranger les points qui serviront de monnaie d'échange pour obtenir de nouvelles armes, des améliorations, ou tout simplement des munitions. Au joueur donc de combiner les pièges environnementaux, le fouet, la paire de rangers et l'une des nombreuses armes à feu pour faire monter le compteur au maximum et s'entraîner au passage pour le mode Echo (celui là même qui était proposé dans la démo jouable, mode où le but est d'obtenir le score le plus élevé).
En bon jeu grand spectacle qu'il est, Bulletstorm n'oublie pas non plus de nous servir quelques séquences choc pour éviter que la monotonie s'installe, comme par exemple cette séquence sur rail qui verse dans une démesure encore plus importante que ce qu'on peut voir dans les autres jeux du genre. Un autre passage tout aussi extravagant nous donnera le contrôle d'une sorte de Rancor télécommandé que Grayson devra diriger à l'aide d'un boîtier, lui demandant tantôt de nettoyer la zone des ennemis en présence, tantôt de dégager le passage pour progresser dans le niveau. Je vous laisse le soin de découvrir le reste par vous-mêmes, mais sachez que le (grand) spectacle est au rendez-vous.
Techniquement, on ne sera pas étonné de retrouver l'Unreal Engine d'Epic pour donner vie au monde dévasté de Bulletstorm. On pourra par contre être surpris par la profusion de couleurs qui l'habille, les joueurs étant maintenant presque résignés à l'idée de traverser des univers grisâtres et monochromes. Pour ne rien gâcher, les environnements se paient aussi le luxe d'offrir une variété bienvenue, avec une alternance entre des passages en extérieur et en intérieur : une ville abandonnée, des cavernes mal fréquentées, un parc d'attraction des horreurs, j'en passe et des meilleurs.
Le design général est très bon pour peu que les gros malabars en armure ne vous filent pas trop de boutons sur la manette. L'univers traversé est donc indubitablement réussi grâce à des décors somptueux et grandioses et il est de plus suffisamment original pour ne pas trop donner l'impression de déjà vu. On fermera donc les yeux sur certains détails un peu plus grossiers, les traces d'aliasing, ainsi que les quelques bugs dus à une maîtrise moyenne du moteur ou les rares baisses de framerate.
La bande son est également soignée, avec une VO bien dans le ton et une VF que certains trouveront trop franchouillarde. Avec des répliques bien trouvées et un humour qui fait mouche, pas de quoi faire la fine bouche, Bulletstorm ne se prend pas au sérieux et offre un vrai divertissement comme on n'en fait plus assez à notre époque. Du coup, on ne fera pas trop cas de l'IA un peu limitée qui sert plus de chair à canon qu'autre chose. Tout étant bon dans la viande, on ne lui en voudra donc pas de ne pas faire preuve d'un sens tactique élevé.
Tous les commentaires (21)
J'espére qu'il va vite baisser pour que je puisse le prendre en échange d'un de mes titres.
Ca faisait longtemps que je n'avais plus eut envie de finir un jeu en long en large et en travers. ce jeu est jouissif.
Un vrai plaisir. Très beaux décors (certains me rappellent Bioshock), et très bonnes voix françaises (à part la synchro assez moyenne).
Tout comme pour la démo, intéressant d'y revenir plusieures fois et chercher à faire de meilleurs scores, le plus originalement possible.
Le jeu tourne à 30 images / seconde.
Petite astuce: si vous avez un « fluidificateur » d'image (type true motion ou flow motion) sur votre TV, ça change tout -> les jeux tourne à 60 i / s.