La boucle est bouclée. Après l'excellent portage du septième épisode de la série, la 3DS accueille Dragon Quest 8 : l'odyssée du roi maudit, faisant ainsi le lien avec l'opus 9 sorti huit ans plus tôt sur sa grande sœur à double écran. Jusqu'ici pas loin du sans-faute sur la portable de Nintendo, la série de Square Enix va t-elle poursuivre son parcours parfait avec ce nouveau portage fort attendu ? Voyons cela sur l'heure !
Qui n'a jamais rêvé d'incarner un preux chevalier volant au secours d'une belle princesse, mandé par un noble roi ? C'est précisément cette expérience que propose Dragon Quest 8, à ceci près que la belle princesse en question est une jument et le noble roi une créature située entre le gobelin et le crapaud. Victimes d'une malédiction (d'où le titre) du redoutable sorcier Dhoulmagus, ces deux membres de la famille royale ne pourront compter que sur vous, héros sans nom et sans voix, et Yangus, malfrat repenti et bourru, pour sauver leur royaume désormais pétrifié. Mais peut-être pourrez-vous agrandir votre équipe au gré des rencontres que vous ferez lors de votre épopée, et ainsi augmenter vos chances de vaincre le démoniaque sorcier...
Avec son histoire simple et efficace ainsi que ses personnages attachants, Dragon Quest 8 est on ne peut plus éloigné des enjeux cosmiques et autres protagonistes torturés des Final Fantasy, vieux rivaux de la série d'Enix. Et il faut bien avouer que, malgré ou peut-être justement à cause de ce classicisme parfaitement assumé, on se laissera facilement happer par la trame de cet épisode, où l'humour souvent présent se mariera à merveille avec la direction artistique du toujours fidèle Akira Toriyama. Quoi de plus normal, avec une telle ambiance, de sauvegarder dans des églises, restaurer la santé de ses personnages à l'auberge, et s'aventurer dans de labyrinthiques donjons. Classicisme, encore et toujours…
À l'époque de sa sortie sur Ps2 en 2004, Dragon Quest 8 était donc un J-RPG au système de jeu old-school, qui se distinguait par son vaste monde ouvert – oui, c'était une exception à l'époque – doté d'un magnifique rendu en cel-shading. Huit ans plus tard sur 3DS, le jeu de Level-5 s'offre une légère touche de modernité en supprimant les combats aléatoires, mais garde son gameplay tour par tour à l'ancienne et sa progression tout en leveling forcené. Une jouabilité d'un autre temps néanmoins agrémentée d'un système de compétences par paliers synonyme de choix cruciaux, d'un chaudron d'alchimie permettant moult recettes, ainsi que de la possibilité de recruter des monstres spéciaux après les avoir trouvés puis vaincus sur la map du jeu. Bref, malgré une interface austère et des combats raides comme la justice, il y a largement de quoi s'occuper pour l'amateur d'optimisation acharné.
Si le système de jeu reste globalement inchangé, il en va tout autrement pour l'aspect visuel ; Dragon Quest 8 3DS est en effet bien moins clinquant graphiquement que son homologue Ps2. Les éléments du décor auront en effet souvent tendance à apparaître au dernier moment et souffriront de textures assez vilaines. Fort heureusement, les protagonistes jouissent quant à eux d'une modélisation tout à fait acceptable. Autre déception, à l'instar du portage de son prédécesseur, DQ8 n'offre pas les versions symphoniques de ses excellentes musiques, pourtant encore une fois bien présentes sur la version japonaise du jeu. Il faudra donc se contenter encore une fois d'une version midi de l'OST. Pour se consoler, on pourra se réjouir des ajouts exclusifs dont bénéficie ce portage 3DS : avec deux personnages jouables supplémentaires, des séquences de jeu dévoilant des pans inédits de l'histoire du héros et de son antagoniste, un donjon bonus bien costaud et des costumes en prime, DQ8 voit son contenu de base déjà conséquent encore plus enrichi, pour une durée de vie flirtant avec la centaine d'heures. Suffisant pour faire replonger l'aficionado de la série ayant déjà retourné l'original sur Ps2 dans tous les sens ? S'il/elle est un vrai fan, nous sommes tentés de dire que oui !
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