23 ans, c’est beaucoup et peu à la fois selon le point de vue, mais c’est précisément le temps qui nous sépare entre la sortie de Final Fantasy VII sur PlayStation et ce Final Fantasy VII Remake sur PlayStation 4. Depuis l’E3 2015 et son annonce durant la conférence Sony, Square Enix nous a régulièrement montré son RPG via des images ou des vidéos, jusqu'à cette démo sortie début mars et très bien reçue par les joueurs. Après avoir terminé l’aventure, il est désormais temps de vous donner notre avis sur l’un des épisodes les plus attendus de la série.
En son temps, Final Fantasy VII avait fait l’effet d’une petite bombe dans le paysage vidéoludique. En effet, le réalisateur Yoshinori Kitase ne s’était à l’époque pas contenté de nous délivrer un J-RPG lambda mais avait exploité les capacités techniques de la PlayStation pour produire de très nombreuses cinématiques, tout cela afin de développer une histoire très sympathique liée à des personnages hauts en couleur. Ce fut également pour de nombreux joueurs la découverte du genre, car même si les séries des Dragon Quest, des Seiken Densetsu ou autre Phantasy Star étaient déjà connues par un public de connaisseurs, les JRPG n’étaient pas encore aussi populaires en France à cette époque. Le succès aussi bien critique que commercial de Final Fantasy VII aura ainsi déclenché le développement d’autres jeux dans le même univers, comme Dirge of Cerberus: Final Fantasy VII ou Crisis Core: Final Fantasy VII, mais aussi des films avec Final Fantasy VII Advent Children et Last Order: Final Fantasy VII.
Longtemps espéré, voire même rêvé par les nombreux fans de l’opus original, le remake est donc apparu en 2015 pendant l’E3, durant cette mémorable conférence Sony qui aura vu le constructeur japonais dégainer The Last Guardian, Horizon Zero Dawn, Shenmue 3 et donc ce fameux Final Fantasy VII Remake. Nous devons avouer qu’en tant que (très) grand fans de l’original, nous étions alors extrêmement impatients de pouvoir découvrir ce titre tant attendu. C’est donc sur PS4 Pro que nous avons réalisé ce test et découvert cette nouvelle vision du jeu signé Yoshinori Kitase, Tetsuya Nomura et Naoki Hamaguchi, notre premier contact avec le jeu durant la Gamescom 2019 ayant fortement attisé notre désir, avant que la démo sortie sur le PSN ne nous conforte sur le potentiel du titre : graphismes superbes, jouabilité lors des combats très instinctive et punchy, cinématiques au rendu excellent, la hype était encore montée d’un cran mais comme souvent, nous nous refusions de ne trop y céder par peur d’être déçus du résultat final.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore l’histoire de Final Fantasy VII, en voici un bref résumé. L’action se déroule sur Gaïa, une planète dont la ressource vitale nommée Mako est exploitée par la très puissante entreprise Shinra. Cette énergie Mako est extraite du sol de la planète afin de produire de l’électricité par exemple, mais cela n’a évidemment pas que des bons côtés. En effet, cette surconsommation entraîne un affaiblissement inexorable de Gaïa, qui risque d'être bien lourd de conséquences. C’est alors qu’entre en scène Avalanche qui, pour sauver la planète, va déclencher une série d’événements pour empêcher Shinra d’exploiter sans vergogne les ressources de Mako. Le jeu débute alors que Barret Wallace, chef d’une des sections d’Avalanche, a planifié la destruction du réacteur Mako du secteur 7 de Midgar, une cité très industrialisée qui montre la puissance de la Shinra. Incarnant le mercenaire Cloud Strife, vous allez de prime abord rencontrer quelques membres d’Avalanche : Biggs, Wedge mais également Jessie, puis reviendrez après votre mission aux côtés de Tifa Lockhart, amie d’enfance de Cloud.
Nous ne sommes alors qu’aux prémices du scénario et n’en dévoilerons pas plus pour ceux qui n'auraient jamais eu l'occasion de découvrir l’œuvre originale, mais l’une des premières inquiétudes était apparue lors de l’annonce de Square Enix de nous délivrer ce Remake sous la forme d’épisodes, ce premier opus se concentrant seulement sur les événements survenus à Midgar. Cette énorme ville construites sur deux niveaux composés des secteurs les plus riches dans les hauteurs et de bidonvilles sur sa partie inférieure avait-elle suffisamment de contenu pour nous proposer une expérience palpitante de bout en bout, sans s’éparpiller dans des pans d’histoire inintéressants et des quêtes exaspérantes pensées pour rallonger artificiellement la durée de vie ? Au fur et à mesure de notre progression, nous avons été particulièrement rassurés sur ce point et n’avons jamais souffert de cette sensation de remplissage que l’on peut parfois ressentir dans les autres JRPG.
Tout d’abord, un soin particulier a été apporté aux différents lieux que nous traversons, des bidonvilles du Secteur 7 en passant par les réacteurs Mako, le souci du détail est visible et si l’on aura remarqué quelques soucis de texture qui semblent ne pas se charger (certainement un bug qu’on imagine corrigé dans un futur patch), le rendu global est excellent et la bonne utilisation du HDR rajoute une petite touche très agréable au tableau. Ensuite, si la progression se veut globalement linéaire avec des aires qui ne sont pas très ouvertes, elle se fait de façon très naturelle et on a toujours envie de progresser pour découvrir la suite de l’aventure. Pas de trace de lassitude ni d’envie d’aller plus vite donc, et si nous avons terminé la majorité des quêtes et découvert bon nombre de choses à collecter durant notre premier run, il nous aura fallu environ 35 heures de jeu pour voir les crédits défiler.
Il nous reste cependant quelques secrets à découvrir ainsi qu'à parcourir les 18 chapitres dans le mode difficile qui apparaît une fois le jeu terminé : l’utilisation d’objets durant les combats y est interdite et certains items ne sont pas accessibles dans les difficultés inférieures, ce qui implique que vous devrez passer par là pour terminer le jeu à 100%. Nous avons choisi de parcourir le jeu en mode normal et la difficulté est plutôt bien équilibrée, avec quelques passages qui nécessitent un peu plus d’attention pour ne pas mordre la poussière contre certains ennemis plus costauds, mais rien d’insurmontable pour autant. Le mode facile étant quant à lui "vraiment très simple, on ne le conseillera qu’aux joueurs désirant découvrir l’histoire du jeu sans perdre trop de temps durant les combats. Pas indispensable pour voir le bout de l'aventure, il a tout de même le mérite d’exister et de permettre à tout le monde d’y trouver son compte. Un mode classique est également disponible, mais nous ne l’avons pas trouvé très convaincant et nous vous conseillons donc de privilégier la nouvelle approche du gameplay.
Les combats justement, représentaient l’une des autres craintes des joueurs vis-à-vis de ce Remake. JRPG au tour par tour très classique, il semblait plus compliqué de sortir un jeu avec ce système de combat très statique aujourd’hui, et le résultat nous semble au final plutôt pertinent. La jauge d’ATB - pour Active Time Battle - est toujours présente, et c’est elle qui va vous permettre de déclencher les sorts magiques qui consomment vos Points de Magie mais aussi les compétences liées à vos armes. En effet, chaque arme possède une compétence spécifique que vous devrez apprendre lors des combats, et le déclenchement de ces actions vous fera utiliser une ou deux barres d’ATB. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois maîtrisée à 100%, une compétence pourra être utilisée même si vous changez d’arme. Durant les combats, et en attendant de remplir votre jauge ATB, vous pourrez tout de même vous déplacer à votre guise sur le champ de bataille et frapper avec des attaques simples en utilisant votre arme, ce qui les rend donc assez dynamiques et rythmés.
Les magies sont liées aux fameuses Matérias, ces objets ressemblant à de grosses pierres précieuses et qui proposent tout un tas de capacités à vos personnages. Aux simples magies de Feu, Glace, Foudre ou Vent, s’ajoutent un tas d’autres possibilités comme l’ajout de points de vie ou de magie, la possibilité de voler un objet à un adversaire durant un combat, ou encore de déclencher des sorts de soin. Vos Matérias gagnent en expérience au fur et à mesure de vos victoires, et vont ainsi augmenter leur puissance et vous donner accès à d’autres possibilités. Vos armes disposent elles aussi d’un système d’amélioration en utilisant des Points d’Aptitude gagnés lors des combats : en les dépensant, vous débloquerez des capacités comme l’amélioration de votre attaque physique, de votre résistance magique, l’ajout d’un slot de Matéria ou l’augmentation de votre nombre de points de vie. Pour ceux qui ne veulent pas perdre de temps dans les menus, une option d’amélioration automatique de vos armes existe, puisqu'il suffit simplement d'appuyer sur une touche (triangle en l’occurrence).
De nouvelles Matérias peuvent également être obtenues auprès de Chadley, un enfant qui vous donnera des quêtes un peu particulières lors de vos combats. Par exemple, une des nouveautés lors des affrontements est intitulée l’état de choc, cela immobilise un ennemi après lui avoir asséné de nombreux dégâts. Une fois en état de choc, l'adversaire est complètement à votre merci et vous lui infligerez des dégâts plus importants. Chadley vous demandera donc de faire des Rapports de Combats pendant lesquels vous devrez par exemple infliger l’état de choc un certain nombre de fois pendant un affrontement, ou encore analyser un nombre donné de vos opposants. Il pourra également vous faire combattre dans des missions VR contre des Espers, ces derniers étant tout simplement le nom des invocations disponibles dans le jeu - ces puissantes créatures qui vont vous aider face à vos adversaires. Ainsi, une jauge d’invocation se remplit au fur et à mesure et vous pourrez donc appeler ces puissantes créatures en renfort lorsque cette dernière sera complète.
Les Espers se battent d’eux-mêmes pendant quelques instants, jusqu'à ce que la jauge d’invocation se vide complètement. Vous pourrez toutefois leur ordonner d’exécuter certaines compétences spéciales en vidant les jauges ATB de vos différents personnages. À la fin de l’invocation, et en guise de cadeau de départ, une dernière attaque - spectaculaire pour les yeux mais aussi dévastatrice pour les points de vie des adversaires - se déclenchera. Plusieurs invocations sont disponibles et on vous laisse le plaisir de les découvrir, mais Ifrit est de retour par exemple, et les effets très réussis accompagnant son arrivée et son départ ajoutent encore un bon point au rendu des combats. Attention cependant, les invocations ne sont disponibles que lors des combats les plus difficiles contre les ennemis les plus coriaces, inutile donc de penser invoquer votre énorme allié pour occire de pauvres rats d’égouts.
En dehors des combats, l’exploration des différents environnements est agréable et, même si nous parlions de la linéarité de cet épisode un peu plus haut, les différents lieux que vous découvrirez possèdent tous une atmosphère et une ambiance qui leur sont propres. En plus des quêtes annexes, vous découvrirez quelques mini-jeux disséminés dans quelques chapitres. Basés sur votre habileté et votre dextérité, ils ne disposent pas d’une profondeur de jeu exceptionnelle mais permettent toutefois de varier quelque peu les plaisirs. Durant l’aventure, même si vous contrôlerez Cloud dans la majorité des cas, vous serez parfois aux commandes d’Aerith, de Barret ou de Tifa, et bien que cela reste assez bref la plupart du temps, on apprécie généralement ces passages qui ajoutent quelques moments intéressants en compagnie des différents protagonistes phare de ce Remake.
Vous aurez aussi le plaisir de rencontrer Red XIII qui, même s’il était annoncé comme un personnage non-jouable par les développeurs, vous accompagnera bien durant les dernières heures de jeu au cours de vos explorations, mais aussi durant certains combats. Vous croiserez également des Chocobos durant votre aventure, et pourrez même débloquer un moyen de transport rapide pour vous déplacer à plusieurs endroits de la map. En ce qui concerne le final (fantasy) du jeu, on ne vous en dira absolument rien car nous ne voulons évidemment pas gâcher votre plaisir, mais sachez tout de même que ce Remake dispose d’une "véritable" fin qui amène cependant logiquement vers une suite potentielle. Après avoir arpenté Midgar pendant ces quelques heures en compagnie de Cloud et de ses amis, on peut vous dire que l'on espère très fortement ne pas devoir patienter de nouveau 23 ans pour en voir la suite…
Tous les commentaires (26)
Je m’attelle à la lecture de votre test déjà :)
Merci Davton !
Ça donne clairement envie ^^
Plus qu'à attendre ma commande qui n'est pas prête d'arriver je pense...
Déjà preco en tout cas.
Merci pour ce test :)
Merci pour toutes ces vidéos !
Le pré-chargement est disponible en Europe au fait.
Merci pour toutes ces vidéos !
Alors là je ne sais quoi faire...alors que j'ai de plus en plus de mal à finir les jeux solo, qui se ressemblent tous. Je suis positivement surpris, je m'attendais à un demi ratage.
Le gros plus dans cette version c'est l’apparence de Cloud est la même en explo, que en combat. Gamin j'avais beaucoup de mal avec cet écart d'apparence, et surtout le mini Cloud (des phases d'explo) qui apparaissait aussi dans certaines cinématiques-vidéos..
Sinon j'avoue que je trouve le remaking musical aussi bluffant que le visuel. Ces réarrangements sont dingo de maitrise et de respect des compos de Uematsu. Chapeau!
j'ai envie de me laisser tenter par ce jeu, mais suite à la démo, j'ai bien peur que ça ne soit pas pour moi.
En effet, j'ai quitté avant la fin de celle-ci tellement je trouvais l'affrontement contre le boss long et chiant. Alors peut être que je m'y prenait mal. Je ne sais pas.
J'ai envie qu'il me plaise pourtant, mes amis m'ont tellement rabâché les oreilles avec l'original. L'univers et la bande son ont l'air super chouettes !
Peut être attendre une version next gen/PC ?
Le problème de textures de FF7 remake sur PS4pro est du à un manque d'optimisation dans le streaming des textures, c'est dernière présentent en plusieurs qualités affichent tardivement le meilleur modèle, ça créer un goulet d'étranglement au niveau du bus vidéo, ça peut se corriger de différente manière comme de baisser la résolution d'affichage et/ou mettre une Vsync adaptative.
Le jeu n'a jamais été annoncé comme faisant 100 go mais occupant 2 BlueRay non 4K et 90go de donnée, ça prend effectivement deux disques même si le dernier n'est pas plein.
Square-Enix à adapté la qualité des textures avec le peu de mémoire vidéo des PS4pro, maintenant, il y à des astuces de programmation pour ne pas avoir ce retard d'affichage, mais ce n'est pas un fixe de 1 go qui transformera les textures faites pour la pro en meilleure textures.
La Xbox-OneX ayant plus de mémoire vidéo que la PS4pro - (5.5 go / 9 go) et un plus gros bus mémoire 256/320 go/s, il est possible que lors de la sortie conjointe avec la version pc, on est la meilleure version console mais encore faut-que l'éditeur trouve un intérêt à retoucher toutes les textures au lieu de balancer les textures PS4pro dans une plus grande résolution. Niveau marché intérieur; le marché du jeuxvidéo au Japon sur pc et surtout sur xbox est minimaliste et on parle en plus que des Japonnais ayant une One-X.
Pour finir, la prochaine génération de console embarquera des BlueRay 4K de 100go, est-ce que l'éditeur va se casser le derrière à resortir sur PS5 FF7 remake sur deux disques et près de 150go de textures réellement supérieur à la version PS4pro, pas sur que ça soit rentable et une priorité, mieux vaut pour lui finir la suite du remake, surtout si la version ps4pro actuelle installé sur le SSD de la console règle totalement le retard d'affichage des textures.
et tu me fera pas croire que la ps4pro n'est pas capable de faire mieux alors que RDR2, God of War, horizon dawn ou Uncharted 4 sont bien au dessus alors qu'ils sont sortie des années avant…
en plus ici ont ne parles pas des te textures qui s'affichent en retard mais bien de textures qui ne s'affichent pas du tout
la console n'est pas le problème, c'est surtout les devs qui ne la maîtrise pas entièrement malheureusement