Nintendo débute l’année 2023 avec une nouvelle exclusivité et nous allons aujourd’hui vous donner notre avis sur Fire Emblem Engage, le nouvel épisode de la série développé par Intelligent Systems. Habitué de la licence ou curieux de nature, pro du tactical RPG ou néophyte, vous êtes tous les bienvenus pour la lecture de notre review.
Depuis la sortie de Fire Emblem: Shadow Dragon & the Blade of Light sur Famicom en 1990, la série Fire Emblem a su traverser les époques et est apparue sur de nombreuses générations de consoles Nintendo. Pour ceux qui ne connaissent pas la licence, les Fire Emblem sont des tacticals RPG au tour par tour dans lesquels vous déplacez vos troupes sur un terrain composé de cases, chaque unité ayant ses propres forces et faiblesses. Traditionnellement assez hardcore avec ses personnages pouvant mourir définitivement lors d’un combat, la série tente depuis d’attirer une audience un peu plus large, et c’est avec Fire Emblem: New Mystery of the Emblem en 2010 qu’un mode "casual" à fait son apparition : il permettait aux personnages morts d’être ressuscités à la fin d'une bataille, et donc d’éviter une trop grande frustration suite à un mauvais choix du joueur. Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle, et nous vous détaillerons un peu plus tard les différentes options disponibles avant le lancement de votre partie.
Dans Fire Emblem Engage, l’aventure se déroule sur le continent d’Elyos, composé de quatre royaumes (Firène, Brodia, Elusia et Solm) qui entourent la terre sainte de Lythos, également foyer des Dragons divins. Il y a mille ans, une effroyable guerre se déclencha entre le Dragon divin et le Dragon déchu et c’est à ce moment que des héros d’autres mondes ont été appelés : les Emblèmes. En plaçant leurs pouvoirs dans différents anneaux, ils ont pu donner un avantage non négligeable aux différentes nations participantes aux combats, et permirent d’emprisonner le Dragon déchu : Sombron. Depuis, la vie est bien plus paisible sur Elyos, mais des signes étranges se manifestent depuis peu dans le monde avec l’apparition des Aberrations, signe d’un possible retour de Sombron. Votre périple commence à ce moment, en vous donnant le choix d’incarner un personnage masculin ou féminin qui se réveille après un sommeil de 1000 ans. Même si vous avez perdu la mémoire, vous apprendrez rapidement faire partie de la descendance des Dragons royaux, les seuls êtres capables d’invoquer les fameux Emblèmes.
Si vous avez suivi un minimum les différentes informations que Nintendo a communiquées via des trailers notamment, vous aurez peut-être remarqué quelques visages familiers parmi les Emblèmes. C’est évidemment voulu, puisque les Emblèmes sont des protagonistes des épisodes précédents de la licence, comme Marth, Sigurd, Celica ou encore Roy. Pour parvenir à vaincre Sombron, vous allez donc partir à la recherche des 12 anneaux d’Emblèmes disséminés sur Elyos, et cette quête ne sera bien entendu pas une sinécure. On est donc à fond dans la nostalgie, et les fans de Fire Emblem devraient particulièrement apprécier leurs apparitions, d’autant qu’ils apporteront bien plus qu’une simple présence à l’écran lors des cinématiques. Et même si le scénario se veut assez classique, quelques petits twists bien sentis devraient sans peine vous apporter l’envie de découvrir la suite des événements. Différents évènements vont également vous procurer toutes sortes de sentiments : joie, peine, colère ou rancœur sont au programme, le tout formant un bon cocktail qui saura délivrer ses réponses au fur et à mesure.
La progression dans l’histoire se fait par chapitre, chacun correspondant à une bataille contre des ennemis divers et variés. En déployant vos unités sur ces fameuses cartes composées de cases, vous pourrez les déplacer à votre guise dans un format au tour par tour. Ennemis au sol, volants, attaquants au corps à corps ou à distance, vous allez découvrir les nombreuses subtilités de gameplay mais surtout apprendre à gérer l’avantage des armes. En gros, les épées sont efficaces contre les haches, les haches le sont face aux lances, et les lances ont un avantage face aux épées. Il existe également les arts (techniques de combat à main nue) qui auront la priorité sur les arcs, les tomes de magie et les dagues. Si vous engagez le combat avec une unité ayant l’avantage sur son adversaire, vous pourrez briser sa garde et donc lui assener des coups sans risquer la moindre riposte puisqu’ils ne pourront pas parer ou esquiver vos offensives, ni même déclencher une contre-attaque. C’est une des composantes principales des combats de Fire Emblem, et il faudra donc planifier vos déplacements en étudiant au maximum les ennemis qui vont se placer en travers de votre chemin, sans quoi vous risquez fort de mordre la poussière très rapidement.
Le schéma reste donc le même pour chaque bataille : on déplace nos unités une par une, on donne un ordre spécifique, puis la phase du joueur prend fin et laisse la place à la phase ennemie. Durant certaines batailles, il y aura toutefois quelques éléments à prendre en compte qui vont quelque peu modifier notre façon de jouer, un élément bienvenu pour éviter une redondance du gameplay. Certains combats vous demanderont par exemple de remporter la victoire en un nombre limité de tours, d’autres auront des zones sombres qui vont vous empêcher de voir la totalité du champ de bataille. Dans ce dernier cas, seules les zones autour de vos personnages ou de torches disséminées çà et là seront visibles, il faudra donc vous déplacer pour découvrir si un adversaire est tapis dans l’ombre mais aussi allumer un maximum de sources de lumière pour y voir plus clair. Des éléments d’attaque pourront aussi être utilisés, comme des balistes qui possèdent une grande portée, les artilleries magiques ou encore les canons, mais leur nombre d’utilisations reste limité pour éviter d’écraser tout le monde. Certaines zones de la carte pourront aussi vous octroyer un avantage ou un malus, mais cela sera également valable pour vos opposants : il sera par exemple plus compliqué de traverser des cases avec de l’eau pour les unités terrestres alors qu’une unité volante pourra la survoler sans problème.
Revenons maintenant sur l’utilisation des Emblèmes en combat : en attribuant un Emblème à un de vos personnages, vous bénéficierez dans un premier temps d’un boost sur certaines statistiques (Points de vie, Force, Vitesse, Esquive …) de façon permanente, et vous pourrez aussi déclencher une fusion pendant un combat qui vous permettra d’utiliser des capacités spéciales, mais aussi des armes inaccessibles autrement. Cette fusion ne durant que quelques tours, il faudra l’utiliser à bon escient et choisir le moment adéquat pour vous donner l’avantage, notamment en utilisant une Attaque de fusion, une compétence spéciale très puissante utilisable une seule fois seulement pendant une fusion. La plupart de ces compétences seront offensives, mais vous pourrez aussi par exemple déclencher un soin sur la totalité de vos troupes grâce à l'un des Emblèmes. Enfin, un peu comme vos personnages qui vont gagner en expérience, un niveau de lien est visible entre un Emblème et l'un de vos personnages : lorsque ce niveau progresse, un dialogue spécial aura lieu, et vous débloquerez de nouvelles capacités et améliorations pour les différents protagonistes. Nous n’allons évidemment pas vous détailler celles qui sont disponibles avec les Emblèmes, mais sachez cependant que les possibilités sont assez nombreuses et vont vous permettre de façonner vos combattants à votre guise.
Après chaque bataille, vous aurez le loisir d’explorer librement la carte sur laquelle vous venez de combattre afin de discuter avec vos alliés ou ramasser des objets au sol. Ces phases sont clairement optionnelles et vous pourrez passer à la suite rapidement, mais elles offrent toutefois un peu de diversité et donnent également la possibilité de récupérer des fragments de lien. Ces derniers servent à créer des anneaux de lien, des versions beaucoup moins puissantes des anneaux d’Emblèmes, ou encore à s’entraîner avec un Emblème pour faire progresser le niveau de lien. En quittant l’exploration, vous pourrez accéder à la carte du monde pour choisir une nouvelle destination, qui pourra être le chapitre suivant, ou découvrir des chapitres spéciaux. Ces annexes sont facultatives et vous n’aurez donc pas l’obligation de les terminer, mais elles pourront tout de même être intéressantes à bien des égards, notamment pour la progression de vos Emblèmes. Vous aurez aussi accès à des escarmouches sur des cartes que vous avez déjà terminées - des soldats ennemis ou des Aberrations y feront parfois une brève incursion. Là encore, c’est totalement facultatif, mais cela vous permettra d’obtenir plus d’expérience pour vos troupes, ou de trouver des objets supplémentaires.
En plus de la carte du monde, vous aurez accès à Somniel. Ce lieu spécifique représente votre QG, et vous pourrez profiter du temps entre chaque bataille pour vous adonner à différentes activités. Vous aurez accès à plusieurs échoppes qui s’ouvriront au fil de votre progression : une armurerie, un magasin, une forge, une boutique mais aussi une brocante. Chacun de ces lieux vous proposera différents services et objets à acheter, notamment la forge qui fera évoluer vos armes en échange de quelques écus (la monnaie principale sur Elyos) et de matériaux. Vous pourrez également améliorer les liens entre vos différents personnages et améliorer leur niveau de soutien pour profiter de bonus de caractéristiques lorsque ces mêmes unités seront dans des positions adjacentes sur le champ de bataille. Il y a encore tout un tas de choses réalisables à Somniel comme la pêche, organiser un repas avec d’autres personnages pour tisser des liens, visiter la salle des Emblèmes pour hériter de techniques spéciales ou créer des anneaux de lien, utiliser l’arène pour entraîner vos alliés lors d’un combat amical, adopter des animaux (que vous pourrez trouver lors des explorations post-bataille) dans votre ferme afin d’obtenir des objets en cadeau, ou encore visiter la Tour des épreuves.
Cette Tour des épreuves vous donnera accès à des batailles très spécifiques comme l’épreuve de Tourmente, qui vous demandera de terminer plusieurs cartes d’affilée avec une difficulté choisie au préalable. Puis, l’épreuve de relais vous donnera la possibilité de faire équipe avec des joueurs en ligne pour affronter vos adversaires à tour de rôle. Reste l’épreuve du Multivers, un mode qui vous permet d’affronter d’autres joueurs en ligne sur des cartes créées par la communauté. Cette composante multijoueur est au final plutôt agréable et donne accès à des récompenses inédites. On ne va donc évidemment pas s’en plaindre car cela rajoute encore du contenu à un jeu qui en déborde déjà. En effet, il nous aura fallu 80 heures bien tassées pour voir les crédits défiler, alors que nous avions encore à peine effleuré la partie multijoueur et que l’arrivée de futurs DLC devrait nous faire revenir sans peine sur le jeu. On peut donc imaginer dépasser allègrement la centaine d’heures sans aucun mal, surtout si l’aspect compétitif vous intéresse.
Vous devriez quoi qu’il arrive en avoir pour votre argent, car même si la partie relation avec vos différents alliés est plus en retrait par rapport à Fire Emblem : Three Houses, elle reste toutefois assez intéressante pour avoir envie de découvrir les personnages et leurs caractères (tous très différents). Mais surtout, le focus a semble-t-il été plus orienté vers les combats et les différentes cartes, que l’on trouve globalement d’une excellente qualité. Et n’ayez crainte si vous pensez que Fire Emblem n’est pas fait pour vous côté challenge : vous pourrez dès le départ choisir entre une difficulté Normale, Difficile ou Expert, tout en sélectionnant un mode spécifique pour la gestion des unités après la bataille. Le mode débutant verra les unités perdues revenir dans la bataille suivante, alors que le mode classique demandera beaucoup plus d’attention, puisqu’une unité qui subira une défaite sera perdue à tout jamais.
Pour finir, il reste à juger la plastique du jeu et là encore, il s'agit d'une belle progression par rapport à Fire Emblem : Three Houses. Les décors sont bien plus jolis et beaucoup moins alliasés, alors que la gestion des couleurs se veut bien plus vive et beaucoup moins terne qu’auparavant. On peut également presque faire une croix sur les (nombreuses) chutes de framerate du premier épisode sorti sur Switch, puisque Fire Emblem Engage maintient quasi systématiquement les 30 FPS que cela soit en mode portable ou docké. On pourra juste remarquer de brefs ralentissements lors de la transition entre la vue champ de bataille et la vue combat notamment, mais rien de très dérangeant en soi. On aura aussi globalement apprécié le character design, même si certains personnages pourront sembler un peu trop stéréotypé par rapport aux productions que l’on peut voir habituellement, dans des animés notamment. La partie sonore a aussi bénéficié d’un soin particulier avec des doublages en anglais ou japonais, et quelques thèmes musicaux très réussis. Mention très bien au dynamisme des morceaux durant les combats, avec des partitions qui vont s’étoffer et devenir plus épiques lorsqu’un combat a lieu, pour revenir à un côté plus tranquille lorsque la phase de stratégie reprend ses droits.
Tous les commentaires (7)
Et merci pour la preview même si aujourd’hui il ne doit rester que 2 3 joueur Nintendo sur le site :/
J’ai essayé « FE : Three Houses », j’ai vite laissé tomber. Pourtant, j’aimerai aimer ces jeux, ils ont l’air passionnants et riches, mais je m’y ennuie très vite… J’ai bien conscience que c’est une question de goût, que ça vient de moi, car le jeu présenté a l’air top !
Merci pour la review en tout cas, je suis désolé qu’il n’y ait pas plus de commentaires.
Je tenais à apporter le mien : je n’avais rien mis car je sais que ce n’est pas mon style de jeu.
Mais si l’auteur de ce test très bien écrit a fait l’effort de rédiger un texte complet et fourni, alors je me dois de l’honorer : j’ai tout lu, et bien que je n’apprécie pas le genre, j’ai beaucoup apprécié ta review.
On remercie Nintendo et les indies pour nous sortir encore de grands tactical