Attendu depuis des années, Gears of War 4 arrive enfin avec ses gros sabots, avec un peu d'avance pour les possesseurs de l'édition ultime. Comme avec Forza Horizon 3, Microsoft donne un petit avantage aux plus fortunés, mais nous pensons également aux autres, plus raisonnables, qui attendront la sortie officielle la semaine prochaine. Voici donc notre avis sur la campagne solo de ce quatrième volet. Davton n'ayant pu offrir le soutien escompté pour que nous puissions aussi traiter l'aspect multijoueur du jeu, nous attendrons le retour exhaustif de Miguel pour mettre à jour notre article dès que possible.
Note : Pour la mise en ligne de la review ce matin à 9h00, nous n'étions autorisés à vous montrer que le mode Horde 3.0 et le multijoueur. Aussi avons-nous décidé d'attendre le déblocage de l'Ultimate Edition en Australie pour vous proposer du contenu du mode solo, capturé en mode Hardcore, sur PC et Xbox One.
À l'évidence, Gears of War 4 entend dès le départ faire plaisir aux fans de la première heure, ceux qui attendent avec ferveur le retour de la licence depuis le troisième opus. Le prologue divisé en 3 parties revient en effet sur 3 événements majeurs liés à la trilogie originale, et laissent le joueur les découvrir à travers les yeux d'un simple soldat COG. Guerres Pendulaires, Jour de l’Émergence, siège des portes d'Anvil, la petite leçon d'histoire fait office de tutoriel rapide, avant de laisser le joueur entrer dans le vif du sujet. Bien que sympathique au demeurant, cette introduction, qui se veut assez solennelle dans le ton, peine à emballer autant que les ouvertures des 3 épisodes qui ont fait la légende Gears of War. D'entrée de jeu, on comprend que ce quatrième volet ne va jamais vraiment oser se risquer à faire évoluer la formule éprouvée qui a fait le succès de la franchise. Un atout autant qu'une faiblesse à nos yeux, malgré un final en apothéose qui aura su nous surprendre, au moment où nous nous y attendions le moins.
À ceux qui voudraient déjà sauter sur l'occasion pour enterrer une fois pour toutes la série née de l'imagination d'Epic Games, attention tout de même, car bien que très (très) classique dans son déroulement, la campagne principale de cette suite gagne en intensité acte après acte. Mieux, alors que l'on n'y croyait presque plus, le dernier acte ose sortir un peu des sentiers battus dès son troisième chapitre. Jouissif. Mais plutôt que d'épiloguer sur la fin du jeu, revenons au reste de l'aventure. Après une mise en place un brin longuette des nouveaux protagonistes, dans des environnements qui n'atteignent malheureusement pas la majesté des décors passés, le titre de The Coalition trouve son rythme et ne lâche plus la pression jusqu'à son dénouement. Il existe bien quelques rares moments de calme entre deux séquences d'action frénétique, mais contrairement à Uncharted 4, Gears of War 4 ne s'embarrasse pas de longs passages d'exposition propices à la contemplation. Ici, il est question de massacrer du monstre à la chaîne dans la joie et la bonne humeur, et non de vous laisser admirer le travail des artistes du studio.
L'arrivée de nouveaux adversaires donne à cet épisode un goût un brin différent, même si, en dehors de certaines créatures bien spécifiques - très réussies d'ailleurs -, la manière de les appréhender ne vient jamais bousculer les habitudes des vieux briscards que nous sommes. Si les premiers ennemis pourront surprendre celui qui n'aurait pas suivi la communication de l'éditeur, ils suivent la logique de ce monde nouveau, débarrassé de la menace locuste depuis déjà 25 ans. On découvre peu à peu que tous les survivants n'ont pas accepté de suivre les règles imposées par les dirigeants en place, et que la menace ne vient donc plus des profondeurs de la terre, mais de l'ordre établi. Bien que différents en apparence des armées de Locusts, ces ennemis flambant neufs fonctionnent cependant de la même manière, pour la plupart du moins. Les décors sont donc toujours meublés d'éléments divers pour se mettre à couvert, comme pour permettre à l'habitué de retrouver ses marques plus facilement. Au delà de l'impression de vivre une légère relecture de Binary Domain, on ne sera donc pas spécialement surpris par les premiers échanges de coups de feu entre JD Fenix et ses adversaires.
Certains ennemis poussent néanmoins le joueur à rester mobile. On pense par exemple à ces robots-boules très véloces qui ouvrent leur carcasse pour déployer une attaque électrique, obligeant le joueur à s'en écarter précipitamment, ou à leur asséner un coup de pied bien placé pour les envoyer paître. Vous vous en doutez cependant, ces adversaires n'ont pas d'autre but que de servir d'amuse-bouches afin de mettre le joueur suffisamment en appétit pour être prêt quand les choses sérieuses vont commencer. Il faudra néanmoins attendre le début de l'Acte 3 pour réellement faire face à une menace bien plus grande, entraperçue à la fin de l'Acte 1, le temps d'une scène cinématique clef. Ce nouveau bestiaire a beau partager quelques points communs avec son illustre prédécesseur, il est également constitué de monstruosités plus originales, qui feront l'objet d'affrontements très dynamiques. Il sera en effet obligatoire de rester en mouvement, tout en utilisant à bon escient l'esquive et les protections offertes par le décor pour éviter les attaques les plus puissantes, sous peine de mordre la poussière très rapidement. Heureusement, vous serez toujours accompagné d'un ou plusieurs compagnons dirigés par l'IA (voire d'un ami), qui se chargeront de vous relever. Bon point, vous pourrez réellement compter sur eux pour venir à votre secours au plus vite, et vous éviter une mise à mort brutale.
Leur aide ne sera d'ailleurs pas de trop pour survivre à ce qui vous attend, tant The Coalition n'a pas lésiné sur les assauts massifs. Efficaces pour venir nous secourir, soutien honnête quand il s'agira d'affronter des patrouilles, voire même de tenir un siège, ils nous auront agacé à une seule occasion dans toute l'aventure solo. Alors que JD et ses compagnons devaient faire face à un boss aussi imposant qu'énervé, ces derniers se sont révélés inutiles dès la seconde phase, où il fallait viser des points précis du corps du monstre. On peut aisément comprendre que les développeurs ont souhaité laisser au joueur le rôle du héros, mais compte tenu du nombre d'adversaires accompagnant le boss, dont certains étaient lourdement armés, la tâche n'eut rien d'aisée en mode Hardcore. Il nous aura donc fallu recommencer la scène à plusieurs reprises, même s'il est bon de préciser que le jeu a la bonne idée de proposer un checkpoint à la fin de la première phase. Heureusement, il s'agit là de la seule séquence où l'illusion d'avoir des coéquipiers utiles s'est doucement effacée pour laisser place à une certaine frustration, celle de ne pas avoir un ami de chair et d'os pour nous épauler.
Même lors des 3 phases de siège issues du mode Horde et de Gears of War Judgment, ils nous ont semblé suffisamment à la hauteur pour ne pas que cela finisse par nous gâcher le plaisir de la séquence. Ces passages, où il faut survivre à plusieurs vagues d'ennemis, tout en fortifiant la zone avant l'assaut suivant, sont pourtant très animés, et demandent un certain sang froid pour les passer sans encombre. En plus de vos camarades en armure, vous pourrez compter sur des tourelles (automatiques ou non) et divers pièges à placer intelligemment dans le périmètre. Ces mesures défensives vous seront données en échange d'espèces trébuchantes, limitant dès lors le nombre d'éléments utilisables. Cet argent vous sera fourni avant chacune des vagues, vous permettant d'investir dans ce qui vous semble le plus utile, et de tout placer stratégiquement, en fonction de la topographie des lieux. Il est même possible d'acheter quelques munitions ou armes si les réserves que vous trouverez autour de vous ne suffisent pas à votre bonheur. Il s'agira cependant de la seule incartade de cet aspect pécuniaire dans le jeu solo, qui ne possède aucun système économique à proprement parler. Un choix quelque peu étrange tant il semble déconnecté du reste de l'expérience, mais qui n'a cependant aucune conséquence néfaste sur l'expérience globale.
Gears of War a beau rester Gears of War, The Coalition a pris soin de proposer un maximum de variété dans la campagne principale du jeu. On le voit assez rapidement de par les différents types d'ennemis présents sur le champ de bataille, qui invitent le joueur à user de stratégies spécifiques en fonction des situations. Bien à l'abri derrière un élément du décor, il faudra parfois plonger en arrière pour éviter un monstre bondissant ou galopant, tout en prenant garde aux autres, qui pourraient profiter de l'occasion pour vous faire exploser d'une flèche bien placée. L'arrivée régulière de boss, qui deviendront ensuite des adversaires réguliers, va aussi dans ce sens, puisqu'elle ponctue de manière fort habile l'avancée dans l'histoire. Ces combats sont toujours impressionnants la première fois, intimidé que l'on peut être face à un monstre que l'on ne connaît pas, et qui est généralement bien plus imposant que les héros. Les rencontres suivantes ne sont pas moins grisantes, dans le sens où ces créatures hors normes sont souvent accompagnées d'autres ennemis, plus classiques, et d'une manière générale, le nouveau bestiaire est une indéniable réussite. On retrouve également ce souci de varier les plaisirs dans certains scènes de l'aventure, que nous allons évoquer pas plus tard que maintenant.
Parmi eux, les tempêtes électro-magnétiques, déjà présentées maintes fois lors des salons. En plus de permettre d'utiliser le décor à son avantage, en détruisant des barrières qui libèrent de lourds objets sur les ennemis, elles imposent au joueur des contraintes supplémentaires. En effet, les bourrasques de vent n'ont pas qu'une influence sur les cadavres de vos cibles, qui s'envolent comme des fétus de paille, puisqu'elles dévient aussi les grenades. Il est donc obligatoire de prendre en compte la modification des trajectoires, sous peine de gâcher vos précieuses réserves. Lors d'une scène particulièrement mouvementée où les héros tentent de traverser un barrage, il faudra même prendre cette donnée en compte pour utiliser une vieille catapulte. Tempêtes électro-magnétiques oblige, vous devrez également apprendre à éviter les arcs électriques qui détruisent tout sur leur passage. Le jeu propose également des passages au gameplay bien spécifique, dont nous préférons ne pas trop parler ici. Pas toujours exceptionnel ludiquement parlant, ils soignent leur mise en scène et sont donc plutôt sympathiques à découvrir dans l'ensemble. On en profite pour mentionner encore une fois les deux derniers chapitres du jeu, pas subtils pour un sou, mais tellement jubilatoires. On en oublierait presque l'inévitable redondance (ou redite) qui s'installe dans les heures qui précèdent.
Maître étalon de la Xbox 360, la série Gears of War était aussi celle qui utilisait le mieux l'Unreal Engine 3, ce qui n'avait rien d'étonnant évidemment. Alors que son successeur se fait plus discret sur la génération actuelle, en dehors de certaines productions indépendantes du moins, on attendait de voir comment The Coalition allait mettre à profit la version 4 du moteur. Sans aller jusqu'à parler de déception, les premières impressions sont assez mitigées, quand on découvre le jeu à travers la première séquence du prologue. La scène, qui se déroule de nuit (une grande constante dans cet épisode d'ailleurs), n'impressionne pas outre mesure. Les effets de particules sont soignés, les textures réussies, mais le rendu global, presque clinique, n'est pas aussi tape-à-l’œil qu'on l'aurait souhaité. Le passage suivant dans la ville ensoleillée redonne le sourire cependant, grâce notamment à la magie de ce qu'Epic Games avait appelé à l'époque, la beauté détruite (destroyed beauty pour les intimes). La dernière partie du prologue, limitée dans sa zone de jeu, séduit tout autant, l'ambiance Seigneur des Anneaux n'étant pas pour rien dans ce ressenti. S'en suit un acte 1 essentiellement situé dans une sorte d'usine à la construction très géométrique, un acte d'ouverture qui ne voit son salut qu'à son dernier chapitre, quand on y découvre un campement humain isolé au charme indéniable.
La suite de l'aventure alterne entre les zones extérieures et intérieures, aux atmosphères un peu trop similaires, l'essentiel des chapitres du jeu se déroulant en pleine nuit. On note d'ailleurs un sérieux changement de direction artistique depuis la première présentation du jeu à l'E3 de juin 2015. À l'époque, le jeu arborait des teintes très sombres, l'obscurité enveloppant les deux héros pour souligner la menace lancinante qui rôdait autour d'eux. Un an et demi plus tard, Gears of War 4 a certes gagné en détails, mais il a aussi troqué sa nuit noire pour une ambiance plus bleutée, moins oppressante donc. Loin de nous l'idée de critiquer ce choix, la version actuelle proposant tout de même de beaux panoramas, mais il eut été intéressant de jouer plus avec les contrastes à certains moments de l'aventure, en voilant la lune grâce à quelques nuages par exemple. Le retour de la lumière du jour se faisant attendre jusqu'au dernier acte, cela aurait sans doute permis de proposer plus de variations dans l'atmosphère du jeu. Plus regrettable, la fameuse beauté délabrée se fait plus discrète dans cet épisode, bien que présente par petites touches. Côté personnages, en dehors des cheveux de JD particulièrement ratés, Gears of War 4 fait bien les choses, avec des visages suffisamment expressifs pour rendre certaines cinématiques assez marquantes. La jeune et jolie Diaz n'a rien à envier à la Cameron des jours anciens, et le travail sur les regards rend les personnages plus humains que par le passé.
Rien à dire par contre sur le framerate de la version PC, imperturbable en Ultra et Insane (pour les 2 options qui le permettent) avec notre GTX 1080, à condition cependant de se limiter au 1080p. En vous contentant des réglages Ultra, le 1440p ne devrait poser aucun problème aux joueurs équipés de cartes récentes, et les nombreux réglages disponibles devraient de toute façon permettre à chacun d'obtenir un bon compromis entre performances et graphismes. L'outil de benchmark inclus dans le jeu est à ce titre très détaillé dans les informations qu'il donne. Précisons que toute notre review et les vidéos qui l'accompagnent sont basées sur notre expérience de jeu avant la mise à disposition des drivers officiels Nvidia. Tout cela est donc de très bon augure pour la sortie du jeu sur PC, en espérant bien sûr que les retours des joueurs le confirment. La version Xbox One, bien que limitée à 30 images par seconde dans le mode campagne (60 en multi), est de très bonne facture, même si l'affichage et certains effets y sont moins précis. Enfin, un mot rapide sur les contrôles, très classiques, que l'on aurait aimé un peu plus souples pour autoriser des esquives plus dynamiques. Il arrive encore que le personnage vienne se coller à la paroi la plus proche alors que l'on souhaitait juste l'écarter d'un ennemi, mais les habitués de la série n'y prêteront guère attention. Reste que l'on pouvait objectivement espérer un mieux à ce niveau 10 ans après le premier épisode.
Tous les commentaires (33)
Finalement, c'est dorénavant Rocksteady qui gère le mieux l'Unreal Engine.
J'ai remarqué que les passages en pleine tempête les éléments du décor qui volent de partout sont animés de façon bizarre, du genre framerate divisé par 2. On avait un peu un cas similaire sur Halo 5.
Le motion blur a disparu? à la présentation de l'e3 ça rendait bien notamment les phases où le décor part en cacahuète, Gears of war 3 l'implémentait ça donnait un sacré cachet.
Le reste m'a l'air satisfaisant, du pur Gears à première vue, peut être trop...
Bon ce que vous dites sur la version PC rassure même si on va attendre de voir les retours sur les PC plus modestes.
Sur PC toujours concernant le splitscreen c'est bien géré ? Pas de baisse de fps ou ?
Joli jeu de mot ^^ Surtout quand on sait ce qui se cache sous la balise spoiler ;)
Sur PC toujours concernant le splitscreen c'est bien géré ? Pas de baisse de fps ou ?
Car quand je vois l'optimisation catastrophique de FH3 sur PC, il y a de quoi avoir de grosse craintes...
Car quand je vois l'optimisation catastrophique de FH3 sur PC, il y a de quoi d'avoir de grosse craintes...
Les problèmes de FH3 ne sont pas dûs à un souci de config à la base, c'est une mauvaise utilisation des CPU. Du coup, tout le monde souffre de pertes de fps.
D'ailleurs, un "Windows Store uniquement" aurait pu trouver sa place dans les points négatifs.
D'ailleurs, un "Windows Store uniquement" aurait pu trouver sa place dans les points négatifs.
La VSync peut-être désactivée depuis plusieurs mois sur les jeux UWP.
Le remboursement existe aussi, même après quelques heures de jeu.
Concernant le prix, tu veux parler du prix de BF1 ? :D Sacrément cher son édition Ultimate avec le Premium Pass, 130€ en démat, mais je l'ai quand même pris au prix fort, vu le temps que j'ai passé sur le 3, le 4 et la beta de BF1, je sais que ça sera vite rentabilisé. Sans parler des prix de Steam en dehors de promos, ils sont tous cher.
Si Gears 4 ou Forza arrivent sur Steam un jour, ça sera dans une version sans Xbox Live, isolée, comme l'est QB, car c'est une sorte de premier jeu "Play Anywhere" avec sa synchro des sauvegardes et succès, chose que ne fait pas la version Steam qui est à part.
La VSync peut-être désactivée depuis plusieurs mois sur les jeux UWP.
Le remboursement existe aussi, même après quelques heures de jeu.
Concernant le prix, tu veux parler du prix de BF1 ? :D Sacrément cher son édition Ultimate avec le Premium Pass, 130€ en démat, mais je l'ai quand même pris au prix fort, vu le temps que j'ai passé sur le 3, le 4 et la beta de BF1, je sais que ça sera vite rentabilisé. Sans parler des prix de Steam en dehors de promos, ils sont tous cher.
Vos vidéo du solo (ce qui m'interesse dans gears) m'ont redonnée un peu de joie !
Le fait que j'ai arrêté de regarder au milieu de la deuxième pour pas me spoil doit être un signe. ^^
La semaine prochaine je vais tronçonner joyeusement sur PC et bobox !
(une idée du poid du jeu sur PC et xbox ?)
Merci pour l'info !
Habitué à la fibre et ayant récemment déménagé à la campagne avec une connection moisi, je redécouvre l'enfer des DL interminable. 20go ça passe, mais 70 ça va faire long!
Edit : aujourd'hui il vient de passer à 44...j'aurais du me décider plus tôt.