Après une démo très prometteuse, Ghostrunner est arrivé entre nos mains dans sa version finale et ils nous en a mis plein les dents. Amateurs de cyberpunk et de jeux qui demandent une exigeante précision, le jeu des Polonais de One More Level est fait pour vous !
Dernier refuge de l'humanité, la tour du Dharma est née d'un cataclysme mondial dans le but d'éviter aux derniers survivants le destin funeste de tous les autres. Cette tour, vous allez devoir la gravir dans la peau d'un Ghostrunner, une sorte de garde du corps chargé par l'Architecte, responsable de cet édifice de plus d'un siècle, d'arrêter Mara, le Maître des clefs. Tué par cette dernière malgré l'intervention du personnage principal, ensuite laissé pour mort, l'Architecte avait heureusement pris les devants pour assurer sa survie sous une forme plus numérique. C'est lui qui, entre autres, va vous guider dans le monde réel et dans le cyberspace (les Ghostrunners ont cette particularité de pouvoir évoluer dans ces deux plans), un soutien qui est d'autant plus nécessaire que vous avez perdu la mémoire - et une partie de vos capacités accessoirement. S'il n'est pas toujours aisé de suivre la narration du jeu, l'exigence du gameplay demandant une bonne concentration, nous avons beaucoup apprécié cet univers cyberpunk et ce qu'il avait à nous raconter. Le doublage en anglais est très solide, le jeu est entièrement sous-titré en français mais l'absence de VF audio risque de rendre les dialogues qui se déroulent pendant les phases de gameplay un peu plus difficiles à suivre pour les anglophobes. Du côté de la bande originale, il n'y a rien à redire, elle est parfaitement dans le ton et rythme bien les phases de jeu. À cela il faut ajouter l'excellent boulot réalisé sur la partie visuelle, avec des passages vraiment marquants (mais aussi d'autres qui le sont moins), même sans devoir activer le RTX. On précise d'ailleurs que cette technologie est particulièrement gourmande dans Ghostrunner, même avec le DLSS réglé en mode performance (on nous donne le choix entre ce dernier, un mode qualité et un mode plus équilibré). Pour tout vous dire, même avec une échelle de résolution à 50% en 4K, notre RTX 2080 Ti ne nous a pas garanti un 60 fps constant. Pas de quoi crier au scandale à priori, même si on aurait aimé que les performances soient plus irréprochables. Puisque l'option RTX est toujours affublée du sobriquet "expérimental", il n'est pas impossible que l'on constate des améliorations à l'avenir, mais pour le moment, on préfère vous dire clairement à quoi vous en tenir.
Avant de pouvoir affronter Mara en espérant que cette seconde rencontre ne se termine pas une nouvelle fois dans un bain de sang, il va vous falloir escalader la tour du Dharma tel un alpiniste du futur. Heureusement, les Ghostrunners disposent d'un minimum de ressources leur permettant de courir le long des murs, d'utiliser un grappin ou un système de rails aériens, d'éviter ou de contrer les projectiles adverses, ou encore de figer le temps quelques secondes au cours d'un saut (pour justement s'écarter de la trajectoire d'une balle), voire d'actionner des panneaux à distance pour les faire pivoter. Puis, 4 capacités spéciales viendront étoffer les possibilités offensives du héros, qui n'aura décidément plus grand chose à envier au Corvo de Dishonored à la fin de l'aventure. À cela il faut aussi ajouter l'utilisation de power-ups parfois disponibles sur votre chemin, donnant au Ghostrunner la capacité d'évoluer plus rapidement que ses adversaires (qui semblent alors bouger au ralenti), de lancer des shurikens (utiles en attaque à distance mais aussi pour interagir avec des interrupteurs) ou de sauter particulièrement haut pour atteindre des zones autrement inaccessibles. Mais ce n'est pas tout, car en progressant dans l'histoire, on pourra également profiter d'améliorations à équiper via un système de grille sur laquelle on peut placer des kits d'upgrades matérialisés par des formes inspirées de Tetris (que l'on peut faire pivoter). Cela oblige à faire des choix, la place disponible étant limitée, entre des aptitudes liées à la mobilité (cooldown réduit pour le dash, possibilité d'en enchaîner deux consécutifs, etc.) ou à la défense/attaque (possibilité de renvoyer les balles d'un coup de katana par exemple).
La force de Ghostrunner est de parvenir à régulièrement renouveler les types d'ennemis ou les possibilités d'évolution dans les niveaux, obligeant à s'adapter sans cesse et à ne pas se reposer sur ses lauriers. Adversaires armés de pistolets, de fusils mitrailleurs, protégés d'un bouclier ou non, ninjas bondissants attaquant à mains nues ou au sabre, drones, vous allez en voir de toutes les couleurs. Mais surtout, vous allez mourir. Énormément. Voire même encore plus. Les niveaux ont beau être assez courts quand on les traverse en ligne droite, l'obligation de refaire certaines séquences rallonge obligatoirement l'expérience. Ainsi, il n'est pas rare de se faire envoyer ad patres une bonne centaine de fois avant de voir le bout d'un niveau, soit parce que l'on aura eu besoin de temps pour parfaitement maîtriser un affrontement (il suffit d'être touché une fois pour mourir), soit parce qu'un passage de plateforme un peu plus long nous aura coûté la vie à plusieurs reprises. On garde en tête un niveau exclusivement consacré aux acrobaties où l'on doit atteindre le haut d'une salle, avec des lasers dans tous les sens, y compris sur les murs… Heureusement que le jeu propose régulièrement des checkpoints salvateurs car ce passage a de quoi donner quelques sueurs froides. Pourtant, malgré les hurlements qui s'échappent parfois quand on arrive au summum de la frustration, impossible de ne pas y revenir pour surpasser les obstacles. On peste un peu sur certaines imprécisions du gameplay, parfois liées à la manette, mais Ghostrunner procure de telles sensations qu'on lui pardonne tout. Et puis comme le jeu permet de reprendre immédiatement après un échec, à la manière d'un Trials, on évite les coups de sang qu'un écran de chargement un brin longuet aurait pu occasionner. Tout juste pourrait-on lui reprocher le léger manque de vitesse de la course de son héros, notamment quand on reprend juste après un checkpoint.
Tous les commentaires (11)
(Pour être un peu chiant : je vois que tu parles du gamplay au gamepad VS clavier souris:
Ce que tu dis est vrai mais pour moi ça reste largement moins pénalisant que sur du Doom Ethernal ou sur du RDR2)
En revanche je trouve le rythme peut-être un peu trop rapide pour moi (j'ai plus l'âge pour ces conneries^^), je m'attendais plus à du Mirror's Edge. Un niveau de difficulté pour diminuer la vitesse d'action pourrait être une bonne idée.