Pour ne pas vous laisser sans un verdict final sur Burning Shores, le DLC du superbe Horizon Forbidden West, nous avons pris le temps de le terminer (y compris la majeure partie du contenu annexe) et de rédiger quelques lignes à son sujet. Pour les amateurs de belles images, on vous propose également plusieurs galeries, mais attention d'éviter la dernière qui dévoile le boss final (déjà aperçu dans les trailers officiels cependant). La seconde illustre l'un des petits points négatifs que nous évoquons dans notre critique express.
Disponible exclusivement sur PlayStation 5, Burning Shores ne promettait pas uniquement de prolonger l'aventure d'Aloy pour quelques heures, mais également de voir à quel point les développeurs de Guerilla Games allaient pouvoir pousser un peu plus la machine. Au sommet de la communication du studio, les nuages, superbes et réalistes à souhait en effet. Ceci étant dit, il convient de relativiser quelque peu cette jolie avancée visuelle dans le sens où, même à dos de monture volante, il n'y a quasiment aucune raison de s'en approcher suffisamment pour profiter des tunnels cotonneux qu'ils proposent. En dehors d'une quête annexe qui nous y amène (si l'on décide d'écouter les conseils d'Aloy, qui s'interroge sur la présence d'éclairs en leur sein), Burning Shores ne nous incite jamais vraiment à aller les voir de près et c'est un peu dommage. Cela n'enlève cependant rien à leur splendeur quand on les observe de la terre ferme, la différence avec ceux du jeu de base se faisant d'ailleurs nettement sentir quand on retourne sur les terres interdites. Au-delà de cet aspect, le visuel reste très proche de ce que l'on connaissait dans Forbidden West, d'autant plus qu'en dehors des coulées de lave et des quelques bâtiments iconiques, la côte de Los Angeles du jeu ressemble tout de même beaucoup à celle de San Francisco dans le jeu. Pour le coup, Frozen Wilds offrait un dépaysement plus marqué par rapport aux zones de Zero Dawn... Inutile de bouder son plaisir toutefois, Burning Shores fourmille de détails et on dirait même que le monde a été pensé pour être admiré du ciel. On imagine qu'il sera d'ailleurs difficile de faire mieux visuellement du côté des mondes ouverts cette année.
Si du côté des performances, il n'y a strictement rien à redire quel que soit le mode graphique choisi, le bilan technique n'est pas parfait pour autant. Nous l'avions déjà regretté dans notre review du jeu original, mais même si des mises à jour avaient peut-être fini par atténuer le problème, le pop-up des éléments du décor ou des ombres peut parfois être très brutal dans Burning Shores. Cela n'arrive malheureusement pas seulement quand on se déplace dans les airs, ce qui aurait pu se comprendre, mais aussi sur l'eau. À pied, il n'est pas exclu que cela se produise de temps en temps (surtout au niveau des éclairages) mais dans notre expérience, ces petits désagréments sont restés plus marginaux. Nous avons également remarqué divers bugs d'affichage dans les décors plus éloignés, qui donnent parfois l'étrange impression d'être percés. De même, il nous est arrivé de tomber sur des PNJ aux déplacements un peu erratiques, ou même sur un travailleur Quen qui transportait péniblement (ce que l'on a supposé être) une grande amphore invisible avant de le voir se pencher tout aussi difficilement pour remplir un récipient. Rien de dramatique au regard du reste, mais ces petits soucis de finition sautent immanquablement plus aux yeux dans un monde aussi superbement réalisé. Dernier élément qui continue de nous chagriner un peu, les déplacements (à pied ou pendant les phases d'escalade) n'arrivent jamais à être aussi agréables que dans d'autres jeux du genre, et Aloy bute régulièrement sur les anfractuosités du terrain, quand elle n'est pas tout simplement bloquée par des barrières invisibles totalement anachroniques. On est bien conscient qu'il s'agit de choses parfois délicates à gérer dans des paysages très rocailleux, mais on aimerait que le prochain volet s'améliore à ce niveau pour rendre la navigation plus souple et agréable.
Narrativement parlant, Burning Shores se déroule juste après la conclusion de Forbidden West, ce qui implique que vous devrez d'abord terminer l'aventure principale avant de pouvoir vous y lancer. Si c'est déjà le cas, une fois le DLC installé et votre dernière sauvegarde chargée, vous recevrez un appel de Sylens, qui vous donnera rendez-vous afin de vous lancer aux trousses du dernier Zenith encore en vie. La courte conversation avec ce personnage iconique joué une dernière fois par le regretté Lance Reddick est évidemment très touchante, de même que celle qui clôture l'aventure. Cette dernière dévoile d'ailleurs un pan de la personnalité de Sylens que l'on ne soupçonnait pas et qui nous fait d'autant plus regretter le décès soudain de l'acteur. Une fois les Côtes Embrasées rejointes, Aloy rencontre immédiatement une guerrière Quen appelée Seyka avec qui elle va se lier d'amitié très rapidement. La trame principale de ce DLC ne demandant pas plus de cinq heures en ligne droite pour la terminer, la relation entre les deux aventurières évolue certes un peu rapidement, mais l'écriture soignée fait que l'ensemble reste crédible et agréable. N'attendez pas une avancée cruciale sur le scénario de Forbidden West bien sûr, ni rien de véritablement original sur le traitement de l'intrigue (qui est un enchaînement de clichés), mais pour un DLC tarifé à 19.99€, on aurait tort de crier au scandale.
La présence de missions annexes souvent très sympathiques vient rallonger la durée de vie et inciter à l'exploration de la map, qui mérite tout de même d'être découverte dans sa globalité pour les panoramas qu'elle propose. On y croise même une vieille connaissance qui se trouve de nouveau en bien fâcheuse posture. Et puis il y a ces transmissions radio à suivre à dos d'Aile-Hélion (puis d'Aile-d'Hydros - capable de plonger sous l'eau), ces figurines à collectionner avec à la clef un quizz dont les réponses se trouvent dans leur description (dommage que l'une d'entre elle ait été mal traduite et empêche la résolution de l'énigme en français - voir notre seconde galerie). Bref, le contenu est largement suffisant pour le prix demandé et on aimerait bien que tous les DLC de ce genre puissent faire l'objet du même soin chez tous les éditeurs. Quelques nouvelles créatures ont aussi été ajoutées pour l'occasion, dont le boss final qui donne lieu au combat le plus impressionnant (et le plus brouillon aussi parfois) de la licence. Il est d'ailleurs probable qu'il n'ait pu être implémenté si le DLC avait été prévu sur PS4. Maintenant, il faut avoir conscience que l'expérience proposée ici ne change absolument pas de celle du jeu de base, et que l'ajout sympathique du bateau est plus accessoire qu'autre chose. En effet, sachant que l'on peut se déplacer bien plus rapidement par la voie des airs, il y a peu de raisons de prendre la mer. La tour de surveillance située près du campement des Quens empêche bien toute exploration aérienne au début, mais comme elle est mise hors d'état à l'issue de la première mission principale du DLC, cette contrainte ne dure pas bien longtemps. Après, libre à vous de faire un usage plus intensif de cette sympathique embarcation pour voyager tranquillement en profitant du paysage marin.
Tous les commentaires (9)
J'y jouerai via une promo dans quelques mois pour patienter avant le 3, goûter à ces nuages inutilement magnifiques et me faire ce boss final qu'on veut affronter depuis le premier!
Ça donne méchamment envie de craquer pour la PS5… un jour ! 😇
Je trouve dommage que l'on retrouve si rapidement le vol car il rends l'exploration à mon sens moins intéressante, je me suis forcé à en faire une bonne partie à pieds du coup.
Je trouve aussi le combat final bien que super impressionnant un peu bordélique et j'aurais apprécié en faire une grosse partie à dos de machine volante, à mon sens vu la taille du bestiaux, ça aurait eu du sens et cela nous aurait un peu dépaysé.
En ce qui concerne la partie scénaristique, oui c'est un peu rapide et ça n'apporte rien au personnage... Après effectivement ça ne me dérange pas non plus mais ce n'était en rien nécessaire.
Maintenant j'ai vraiment hâte de voir un vrai épisode PS5 et pas juste de beaux nuages, et d'ailleurs la partie météo à été complétement annulée dans ce DLC, à part un gros nuage de tempête, plus de pluie ou autre, dommage.
Il ne me semblait pas que mise à part dans la tempête j'ai eu de la pluie, mais du coup je dois me tromper.