On profite du calme estival de cette première quinzaine d’août pour vous parler d’un accessoire Playstation 4 que l’on doit à Nacon, ex Big Ben Interactive. Si vous vous demandez si les manettes vendues autour de 100€ méritent votre attention alors que Sony se refuse toujours à proposer son propre pad pro, ce petit moment de lecture est fait pour vous. Sinon, vous pouvez reprendre une activité normale.
Tester du matériel est toujours un exercice difficile et si nous l’avons fait à quelques reprises sur Gamersyde, ce fut toujours avec les plus grandes précautions et une approche résolument tournée vers le consommateur lambda. Volant, casque ou manettes ont parfois eu droit à un petit coup de projecteur sur le site, mais nous ne nous sommes jamais risqués à nous lancer dans des tests de matériel trop pointu, de façon à nous assurer un contenu à la hauteur de nos connaissances et de vos attentes. Il y a quelques mois, Nacon nous a proposé de nous essayer à un pad aux ambitions claires, proposer aux joueurs PS4 un contrôleur offrant des options de personnalisation visant à venir titiller le modèle d’ergonomie qu’est la version Elite de la manette Xbox One, le tout pour un prix un peu plus modique (99€ tout de même). Ayant déjà eu l’occasion de prendre en main le Nacon Alpha Pad GC 400ES il y a (déjà) 6 ans, nous nous sommes dit “Pourquoi pas !” Sans surprises avec une manette dans cette gamme de prix, le packaging s’avère très soigné, jusque dans la boîte elle-même, très agréable au toucher. L’intérieur du carton dévoile une petite documentation papier ainsi que la mallette qui renferme évidemment le fameux pad. Une fois ouverte, on y découvre le Revolution Pro Controller 3 confortablement installé dans son compartiment de rangement, le câble USB-C de 3 mètres nécessaire pour le connecter à la console (ou au PC) et une petite boîte cartonnée dans laquelle on trouve 6 poids (de 10, 14 et 16 grammes) qui vont permettre de lester la manette à sa convenance. Enfin, Nacon a été jusqu’à ajouter un chiffon microfibre de couleur grise pour que les plus maniaques d’entre vous puissent effacer toutes les traces laissées par leurs doigts après chaque utilisation.
Côté prise en main, deux choses sautent assez rapidement aux yeux. Tout d’abord, le placement des deux sticks analogiques est asymétrique, calqué sur celui des manettes Xbox. Ce n’est pas une révolution (ahah) en soi, le modèle de 2014 que nous avions testé le proposant déjà, mais pour l’habitué de la DualShock 4, il ne s’agit pas d’un choix anodin. Loin de nous l’idée de trancher entre les deux configurations, mais il est évident que cela pourrait être un argument de choix pour les joueurs qui n’adhèrent pas au design de la manette officielle de Sony. Deuxième différence majeure avec cette dernière, les mensurations du Revolution Pro Controller 3 sont nettement plus proches de celles des manettes de la gamme Xbox, même si sa forme lui est propre. Les deux sticks analogiques concaves sont légèrement plus hauts que ceux de la concurrence, avec une tige en métal qui vise à limiter les frottements en butée et, comme sur le GC 400ES, ils disposent d’une amplitude de 46 degrés supérieure à celle des manettes officielles (limitées à 38). Tout cela les rend très précis et agréables à l’usage, quel que soit le type de jeu essayé. On ira même plus loin, même si les convaincus de la DualShock 4 ne seront pas forcément du même avis, nous les trouvons un brin supérieurs à ceux du pad officiel de la PS4, d’autant qu’il est possible d’affiner leur réglage via le logiciel fourni par Nacon sur leur site. Ce dernier a beau ne pas être très facile d’utilisation, il donne néanmoins la possibilité de modifier leur sensibilité, leur précision et même leur plage de zone morte. Un atout indéniable par rapport à un pad officiel, surtout que le Revolution Pro Controller 3 permet de sauvegarder jusqu’à 4 profils sur la manette en fonction des besoins. La croix directionnelle prend la forme d’une… croix, et bien qu’un peu molle, elle nous a semblé très efficace, aussi bien pour naviguer dans les menus que pour déclencher des coups spéciaux dans les jeux de baston. D’autres confrères ont loué son efficacité, ce qui nous conforte dans nos impressions.
Plus critiquable, le choix d’opter pour une connexion filaire ne sera pas du goût de tous, surtout que le modèle au dessus (le Revolution Unlimited Pro Controller) est bien sans fil, mais la longueur du câble généreuse permet une utilisation sans réelles contraintes. Les mauvaises langues diront même que vu la faible autonomie de la DualShock 4, les joueurs PS4 sont déjà bien habitués à jouer branchés. Les boutons L1 et R1 seront probablement aussi un point de discorde, la faute au clic que leur pression cause. Information prise auprès de Nacon, il s’agit d’interrupteurs Omron (fabricant connu pour ses souris d’ordinateur par exemple), mais nous émettons quelques doutes sur leur intérêt sur de tels boutons (voire sur leur solidité sur le long terme). Les gâchettes quant à elles sont assez précises, mais leur feeling se veut assez différent de celles de la DualShock 4, à cause notamment de frottements supplémentaires qui se font sentir quand on les actionne. Rien de grave cependant, elles remplissent tout à fait leur office et ne nous ont pas posé de problèmes d’adaptation particuliers. Les touches de façade (cercle, carré, croix et triangle) sont légèrement plus grandes que sur le pad officiel, ce qui permet en théorie de gagner un peu de temps quand on veut passer de l’un à l’autre, même si nous ne l’avons pas forcément remarqué dans le feu de l’action. Leur toucher n’est pas désagréable, mais on leur préfère celui de la manette de Sony. Pad pro oblige, des boutons supplémentaires sont aussi placés à l’intérieur des deux poignées, mais leur position n’a rien de très pratique et le fait qu’ils se fondent totalement dans la manette les rend aussi difficiles à ressentir. Très clairement, le choix de palettes aurait été plus judicieux, même si celles-ci demandent un peu de pratique avant de pouvoir être utilisées naturellement. Le Revolution Pro Controller 3 dispose évidemment d’un pavé tactile, de la touche Playstation (concave par contre), mais il ne s'embarrasse ni du haut parleur (on s’en remettra tant la fonction reste gadget), ni de la barre lumineuse (pourtant parfois requise dans certains jeux).
Tous les possesseurs de manettes dites pros vous le diront, au delà de la bonne qualité des matériaux utilisés pour la confection de l’objet lui-même, c’est leur grande malléabilité qui fait leur force. Grâce à diverses options de réglages (physiques ou logiciels), ces pads offrent à l’utilisateur la possibilité de les personnaliser en fonction de ses goûts ou de ses besoins. Le Revolution Pro Controller 3 ne va malheureusement pas aussi loin que le Revolution Ultimate Pro Controller ou la version Elite de la manette Xbox One. Ainsi, il n’existe aucun moyen d’interchanger le type de sticks ou de croix directionnelle, ce qui en décevra un grand nombre. Il est néanmoins possible d’influer sur le poids du contrôleur en ajoutant du leste dans les poignées, dans les deux compartiments prévus à cet effet. De base, le Revolution Pro Controller 3 est pourtant déjà assez lourd, puisqu’il pèse environ 235 grammes (contre 218 pour la DualShock 4), mais en associant les 6 petites masses métalliques incluses (2x10, 2x14 et 2x16), on peut augmenter son poids de 32 grammes maximum. Avec un tel système, il aurait peut-être été plus judicieux de proposer un pad plus léger que l’officiel par défaut, de manière à donner une latitude plus grande à l’utilisateur, mais ceux qui aiment ressentir la lourdeur d’une manette en jouant vont être servis. De notre côté, nous avons apprécié cette option mais tout le monde ne sera pas obligatoirement d’accord avec nous.
Enfin, comme nous l’évoquions plus haut, Nacon met à disposition des acheteurs un logiciel complet permettant de faire des modifications diverses aux réglages “internes” de la manette. Nous avons déjà mentionné ce qui peut être fait pour personnaliser l’utilisation des sticks analogiques, mais il est bien évidemment aussi possible de paramétrer la course des gâchettes et leur zone morte, la fonction de chaque bouton, la puissance des vibrations (attention, elles en ont sous le capot quand on les pousse dans leurs derniers retranchements), mais aussi les effets lumineux du pad (couleur de l’anneau autour du stick droit). Il est bien évident que ce genre de réglages s’adresse avant tout aux joueurs professionnels, ou du moins assez expérimentés, car on imagine assez peu un utilisateur lambda se risquer à tout modifier. D’autant que le logiciel, bien qu’un peu plus ergonomique que les précédents, reste assez complexe à appréhender au départ. Nacon a beau permettre de tester ses réglages sans quitter le programme, difficile de s’y retrouver complètement quand on est un parfait néophyte. Quatre profils de manette sont proposés par défaut (Neutre, FPS, FPS-pro et arcade) mais il est possible d’en enregistrer autant qu’on le désire. Attention toutefois, comme nous l’avons déjà précisé, seuls 4 profils peuvent être chargés en même temps sur la manette, les 4 diodes situées en façade se chargeant de préciser lequel est actif. Notez que, comme pour les casques haut de gamme, les utilisateurs peuvent partager leurs réglages via le logiciel fourni.
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