Attendu par les fans, mais également par tous ceux qui apprécient les prouesses visuelles, Metro Exodus arrive enfin en boutique cette semaine, et c’est grâce à celle d’Epic Games que nous pouvons vous en parler aujourd’hui. L’occasion de vous préparer une jolie salve de vidéos de la version PC, et vous expliquer ce qu’il vous faut attendre de ce nouvel épisode.
Note : Tous les extraits ont été capturés avant la sortie des derniers drivers Nvidia officiels.
Après deux épisodes centrés sur les couloirs du métro moscovite, la série de 4A Games adaptée des romans éponymes de Dmitry Glukhovsky ose l'impensable. Au mépris du titre même de leur franchise, les développeurs polonais ont en effet décidé d'abandonner les souterrains de la capitale russe pour nous entraîner dans une toute autre aventure, à la découverte d'une campagne post-apocalyptique bien plus lumineuse. Un sacré risque quand on y pense. Si, une fois les chapitres d'introduction terminés, on laisse derrière nous l'architecture décrépite de Moscou pour découvrir un pan nouveau de l'univers imaginé par Glukhovsky, on y retrouve néanmoins le héros des deux épisodes précédents. Persuadé que la vie ne se limite pas aux entrailles de celle que l'on surnomme la Troisième Rome, Artyom n'a de cesse d'essayer d'établir le contact avec l'extérieur dans l'espoir de prouver à tous qu'il ne se trompe pas. Si ses tentatives se sont révélées infructueuses jusqu'à présent, au point que son beau père lui reproche de risquer sa vie sans se préoccuper de sa femme, une énième expédition à la surface va venir bousculer l'ordre établi. Après quelques péripéties au sein même de la ville blanche, Artyom et celle qui partage sa vie (Anna) vont se retrouver à bord de l'Aurora, un train emprunté à un groupe armé qui va devenir leur nouveau chez-eux. Ils ne seront évidemment pas seuls pour affronter l'épopée qui les attend, mais nous éviterons de vous en dire trop pour vous laisser découvrir les prémices de l'histoire par vous-même. Sachez seulement qu'au gré de leurs arrêts, ils auront l'occasion de rencontrer divers personnages qui se joindront parfois au voyage.
Comme dans les deux premiers opus, on prend donc part à une quête vers l’inconnu à l’issue incertaine, mais cette fois, la promesse de paysages variés et moins confinés vient bousculer quelque peu la formule établie depuis 2010. Une nouvelle recette qui ne vient cependant pas tout remettre en cause, le jeu alternant assez habilement les phases un peu plus libertaires à celles nettement plus linéaires auxquelles la série nous avait habitués. Les tunnels du métro étaient l’occasion de croiser la route de factions dangereuses aux idées souvent radicales, mais l’odyssée d’Artyom dans la Russie post-apocalyptique de Glukhovsky ne se fera pas sans son lot de personnages dérangeants, voire dérangés. Le petit groupe de survivants qui suit le héros apporte une dimension moins solitaire à l’aventure, même si Artyom devra régulièrement affronter le danger seul. Reste que l’on finit par s’attacher à ces différents protagonistes, grâce aux quelques conversations que l’on peut suivre dans les passages d’exposition plus narratifs, comme lorsque le train se rend à sa prochaine destination le temps d’un chapitre. Sam, Damir, Idiot, Stepan, Katya, Nastya, Krest, Alyodha, Tokarev, Yermak, Miller, Duke, autant de personnalités que l’on apprendra à connaître au fil des heures et qui donneront un certain corps à l’aventure. Le doublage anglais conserve la même saveur un brin kitch que celui des deux premiers volets, mais on se sent néanmoins responsable de tout ce petit monde et la construction moins linéaire de certaines portions du jeu donne l’occasion de leur rendre quelques petits services pour nous amener à tisser des liens plus étroits avec eux. Ce n’est certes pas grand chose, cela n’a rien de fondamentalement novateur en soi, mais cela fonctionne bien dans ce contexte de fin du monde.
Tout cela est bien évidemment rendu possible par la nouvelle approche de ce troisième épisode, qui ne se contente pas de faire prendre un bon bol d’air frais à ses personnages principaux, mais les met aussi en scène dans des zones nettement plus ouvertes que par le passé. Autrefois cantonné à un itinéraire bien défini, posé sur les rails du métro moscovite au sens littéral comme au figuré, le joueur va découvrir ici des espaces plus propices encore à l’exploration. Volga, Caspienne et Taiga, trois cartes plus ou moins vastes qui offriront trois ambiances radicalement différentes et des adversaires distincts. Dans chaque nouvelle zone, plusieurs tâches vous seront allouées, certaines étant nécessaires pour progresser dans l’aventure principale, tandis que d’autres resteront totalement optionnelles. Vos équipiers vous proposeront rapidement une reconnaissance de l’endroit où vous venez d’arriver en indiquant sur votre carte les points d’intérêt majeurs. Camps de bandit, vieux complexe scientifique, station service, bateau échoué servant de bétaillère pour esclaves, inutile de préciser qu’il ne s’agira pas de destinations très accueillantes. Mais au delà du plaisir que leur exploration procurera chez tout aventurier survivaliste en herbe, tous ces lieux ont toujours un petit quelque chose en plus à offrir pour récompenser la curiosité d’Artyom. Ainsi, le fringant jeune homme trouvera régulièrement de meilleures pièces d’équipement (masque à gaz plus solide, lunette de vision nocturne, gilet permettant de transporter plus de munitions, etc.) pour accroître ses chances de réussite face aux nombreux dangers qui l’attendent. Loin de la civilisation souterraine de Moscou, il ne pourra hélas plus compter sur les boutiques pour faire le plein de balles, de réserves d’oxygène ou de kits de soin (on rappelle que la vie ne se régénère pas dans les jeux Metro).
En effet, plus besoin de farfouiller en espérant dénicher quelques précieuses munitions d’avant guerre (faisant office de monnaie locale à Moscou, car plus puissantes et plus efficaces que celles confectionnées après l’Apocalypse), il n’est désormais plus question que de crafting. Comme dans Metro 2033 et Metro Last Light, on ne devra négliger aucun recoin à chaque nouveau lieu découvert, mais la récolte se concentrera cette fois sur les ressources nécessaires à la confection de votre équipement (couteaux de lancé, grenades, cocktails molotov, balles de différents calibres, filtres à air, etc.). Pour ce faire, il faudra tout d’abord trouver un établi dans l’un des nombreux abris croisés sur votre route. Il est également possible de préparer quelques items de première nécessité (comme les kits de soin par exemple) sur le terrain, en ouvrant son sac à dos pour avoir accès à tout son matériel. C’est aussi de cette manière que l’on peut modifier les deux armes que l’on transporte, à la manière de ce que proposait Crysis en son temps. Cela permet d’adapter son équipement à la situation, mais attention de le faire bien à l’abri. Le loot des cadavres ennemis et de leurs armes est bien sûr toujours au programme, puisque c’est ainsi que l’on peut obtenir diverses modifications pour l’arsenal d’Artyom (lunette de visée, silencieux, chargeur plus conséquent, etc.). Changer les pièces d’une arme affecte ses statistiques, mais il est également important de la nettoyer régulièrement, sous peine de la voir perdre en précision et en efficacité. Quand on sait l’importance de la moindre balle dans l’univers du jeu de 4A Games, on ne néglige pas son matériel. Pour autant, si l’on se retrouve parfois pris au dépourvu, à moins de vouloir se frotter à toute la faune hostile des zones plus ouvertes, le stock de munitions transporté est généralement suffisant pour s’en sortir.
N’allez cependant pas croire que Metro Exodus ne propose aucun espace confiné plus proche de l’esprit des anciens volets. Qu’il s’agisse d’endroits spécifiques auxquels on accède via l’une des trois grandes cartes que l’on traverse, ou de chapitres dédiés qui entraînent Artyom et ses amis dans des séquences bien plus dirigistes, ce qui faisait le charme de la série est bien toujours d’actualité. Quelle que soit la situation, l’approche peut tout aussi bien être furtive que frontale (le choix étant souvent laissé au joueur, même s’il peut aussi être imposé selon le cas). La descente dans une ancienne base militaire infestée d’araignées mutantes sensibles à la lumière est un exemple parmi d’autres, et devrait rappeler quelques souvenirs aux connaisseurs. Tout aussi efficaces que par le passé, les passages plus linéaires font cependant l’effort de placer les gardes ennemis de telle manière à faciliter l’infiltration, sans que celle-ci ne révèle trop les failles de l’IA (qui demeurent malgré tout). En résulte une approche de la furtivité assez grand public, qui ne devrait pas poser de grande difficulté aux vétérans du genre. La partie action nous a semblé plus maîtrisée que par le passé, à condition de bien désactiver l’aide à la visée dans les options (celle-ci ressemblant plus à un autolock qu’autre chose). On regrette juste de ne pas pouvoir pousser plus la sensibilité du stick droit à la manette, les mouvements de la caméra s’avérant un peu trop lents à notre goût. La grande variété de l’arsenal est une excellente chose en revanche, et la construction des lieux plus ouverts permet d’utiliser l’environnement à son avantage dans les zones plus étendues. Notons toutefois le manque de peps de certaines séquences qui se veulent pourtant dynamiques, mais qui peinent à convaincre, tant par leur mise en scène que par les sensations qu’elles procurent.
La narration n’est heureusement pas oubliée, puisque des passages uniquement contemplatifs sont régulièrement insérés lors des longs trajets en train. On peut y prendre son temps, écouter ses compagnons de route, interagir avec eux, et s’imprégner de l’ambiance de camaraderie qui règne dans le groupe. Une bonne idée qui vient renforcer la cohésion de l’ensemble, même si, comme nous l’évoquions déjà plus haut, le doublage anglais de nos amis Rangers n’est pas aussi percutant qu’il le devrait pour rendre certains événements clefs plus marquants (il existe une VF mais nous n’avons pu l’essayer). Pour ce qui est du scénario lui-même, on n’évite pas certains poncifs du genre, et il sera difficile d’être très surpris par le déroulement de l’intrigue, qui laisse entrevoir ses retournements de situation d’un peu trop loin. Pour autant, le jeu de 4A Games soigne ses ambiances, empruntant parfois à des grands classiques du film post-apocalyptique comme Mad Max, le temps d’un arrêt en bord de mer Caspienne dans des étendues désertiques où l’on se déplacera en petite camionnette rafistolée de tous les côtés. Il faudra également faire travailler vos bras sur la Volga, si vous avez le courage de braver les eaux à bord des petites barques mises à disposition des aventuriers qui ne craignent pas les créatures aquatiques locales. Il faudra même jouer les aiguilleurs de train pour ramener une petite locomotive et ses wagons jusqu’à l’Aurora dans l’une des missions principales de la première zone de jeu étendue. On sent donc tout le travail qu’a dû mener le studio polonais pour proposer une plus grande variété de lieux et de situations, sans pour autant tomber dans le piège des mondes ouverts qui submergent le joueur d’un nombre effarant d’activités superflues. Le jeu est donc plus à appréhender comme un titre hybride né de la fusion de deux recettes distinctes que comme une volonté du studio de prendre le train des expériences en monde ouvert en marche.
Dévoilée en juin 2017 pendant l’E3, la première séquence jouable de Metro Exodus avait fait sensation à l’époque. Il faut dire que le jeu affichait des ambitions assez incroyables visuellement, ce qui, quand on sait combien les joueurs attendent au tournant les développeurs à ce niveau, avait laissé tout le monde aussi enthousiastes que dubitatif. Pourtant, le studio polonais avait déjà prouvé ce dont il était capable dans Metro 2033 et sa suite qui, aujourd’hui encore, n’ont rien perdu de leur superbe. Les passages en extérieur de Last Light étaient déjà sublimes, il restait donc à savoir si l’ouverture des zones de jeu n’allait pas avoir un impact négatif sur le rendu visuel. Presque deux ans après, nous pouvons vous affirmer que le contrat est rempli sur PC. S’il existe bien quelques textures ou certaines parties des décors qui jurent un peu, dans l’ensemble, Metro Exodus est un titre absolument splendide, tant graphiquement qu’artistiquement. Les nombreux détails au sol, le travail sur les différentes matières, la distance d’affichage assez incroyable, tout participe à la création d’environnements particulièrement crédibles. Les effets de lumière ne sont évidemment pas en reste, avec une gestion excellente de jour comme de nuit, le jeu profitant désormais d’un cycle en temps réel et d’une météo dynamique. On peut donc tout à fait laisser le temps passer normalement, où se coucher dans un abri pour aborder une mission en mode nocturne pour être encore plus discret. Et les skyboxes, parlons-en ! Si vous aimez admirer le ciel, qu’il soit virtuel ou non, vous allez en prendre plein les yeux ! Mais plus qu’un long discours, la meilleure façon de vous le prouver est de vous inviter à jeter un œil à nos nombreuses vidéos.
Le prix à payer pour tout cela est évidemment assez conséquent. Si le document accompagnant le code PC que nous avons reçu nous conseillait de nous limiter au preset de réglages graphiques élevé pour profiter du jeu en 1440p/60fps avec une 1080 Ti, les choses ne sont pas aussi simples dans les faits. Dans les zones plus confinées ou les passages linéaires, notre configuration (GTX 1080 Ti et i9 9900K) nous a toujours permis de profiter du mode ultra en 1440p (sachant qu’il existe également une configuration extrême, encore plus exigeante). Dans le niveau de la Volga, en dehors de certains points de vue très en hauteur, où le nombre d’éléments affichés peut rapidement être important, le framerate se maintenait également à 60 images par seconde en ultra et en 1440p, avec de meilleures performances de nuit. Nous avons bien subi quelques baisses plus marquées en nous déplaçant parfois, ce que nous avons mis, soit sur le streaming de la map, soit sur l’absence de drivers dédiés au moment du test. Dans la seconde grande zone (désertique) en revanche, la configuration ultra donnait bien du mal à notre matériel, nous obligeant à choisir le preset élevé, pour un résultat convaincant, aussi bien en termes de performances que de rendu visuel. Tout juste peut-on regretter l'apparition un peu tardive de certains éléments du décor (une photo sur un mur, un corbeau posé par terre). Le dernier niveau plus étendu du jeu, la Taiga, s’est toutefois avéré bien plus gourmand encore, comme en atteste la vidéo qui dévoile l’arrivée d’Artyom dans cet environnement forestier.
C’est bien simple, même en baissant la résolution du jeu en 1080p, les baisses de framerate sont inévitables de jour à certains endroits. On espère donc très fort que les pilotes qui arriveront certainement cette semaine viendront arranger les choses, car il n’existe aucun preset custom pour choisir soi-même les éléments que l’on est prêt à sacrifier pour gagner quelques images par seconde. Il est seulement possible de désactiver la tesselation, la physique avancée et hairwork. Un peu chiche pour une version PC… Nous avons bien essayé de trouver le fichier de configuration du jeu, pour voir s’il était possible d’imposer certaines modifications, mais sans succès pour le moment. En attendant de recevoir notre GTX 2080 Ti jeudi, nous n’avons pu tester les bienfaits du ray tracing, mais notre camarade John de Digital Foundry nous a longuement vanté ses mérites, même s’il faut pour cela limiter le framerate du jeu à 30 images par seconde pour ne pas subir les aléas d’un rafraîchissement d’image fluctuant. Metro Exodus est donc clairement un jeu pensé pour l’avenir, de ces titres que l’on ressortira régulièrement pour constater les améliorations apportées par des cartes graphiques plus performantes, comme Crysis en son temps. On s’inquiète donc assez logiquement pour les versions consoles, que nous n’avons pu tester. Le fait même qu’il était interdit à quiconque d’enregistrer des extraits du jeu sur la PS4 et la Xbox One de base laisse peu de doute quant aux performances du jeu. D’après ce que nous avons compris, même sur Pro le résultat est loin d’être optimal. À priori, la X s’en sort mieux dans l’ensemble, mais nous vous invitons à vous renseigner chez nos amis de DF avant de sauter le pas.
Tous les commentaires (31)
La claque à l'air folle sur PC.
N'étant pas fan de son gameplay (contrairement à l'ambiance que j'aime beaucoup) je passe mon tour.
In conclusion, the PC is the best-looking version of Metro Exodus provided you have the hardware. However, in terms of performance, Xbox One X takes the lead over both the PC and PS4 Pro. So, overall, the Xbox One X version has a lot of good things going for it, so we recommend the Xbox One X platform for Metro Exodus for its stable frame rate, higher resolution than the PS4 Pro and an assets package that is closer to PC.
Donc du tout bon pour la x1x ;) en tous cas selon eux...
L'édition Aurora me tente fortement !
L'édition Aurora me tente fortement !
Merci pour tout le contenu en tout cas et curieux de voir les vidéos ray-tracing avec la nouvelle CG si Drift a le temps d'en faire :)
Un grand merci pour cette Review !