Un peu plus d'un an après avoir retourné les joueurs PS4, NieR: Automata atterrit enfin sur Xbox One, à point nommé pour vous faire passer un excellent été. Si vous n'aviez pas prêté attention au jeu à l'époque parce qu'il n'était pas encore annoncé sur votre machine, il est temps de réparer cette erreur et de vous plonger dans notre review complète. Pour l'illustrer sans spoiler, nous vous proposons également deux vidéos se contentant de montrer quelques extraits du tout début de l'aventure.
Avant toute chose, on tient à rassurer les joueurs n'ayant jamais posé les mains sur le premier NieR : non, vous n'avez pas forcément besoin d'avoir joué au premier épisode pour profiter de cette suite. Dans le pire des cas, vous manquerez peut-être quelques références plutôt sympathiques et autres petits easter eggs. Cependant, rien d'insurmontable et cela ne vous empêchera donc pas de découvrir cet action-RPG développé par Yoko Taro et PlatinumGames. Quel pouvait bien être le résultat d'une équipe composée du géniteur de NieR et Drakengard et de développeurs de talents ayant travaillé sur l'excellent Bayonetta ?
L'action prend place en 11945 après Jésus-Christ. L'humanité est en bien mauvaise posture et a été repoussée malgré elle hors de sa propre planète, et c'est sur la Lune qu'elle trouvera refuge. Elle va alors essayer de reprendre possession des lieux en utilisant des androïdes de combats provenant de l'organisation YoRHa. Durant l'aventure, vous serez aux commandes de YoRHa No.2 Type B et équipé de diverses armes pour vous défendre face à vos agresseurs. Cependant, les combats rapprochés ne sont pas les seules rixes auxquelles vous serez confronté, c'est effectivement plusieurs styles de jeux différents que vous pourrez au fur appréhender au fur et à mesure durant l'aventure.
Dès les premiers instants, c'est un shoot 'em up que vous avez devant les yeux, avec une vitesse de défilement élevée et de nombreuses attaques ennemies à éviter. Puis, la caméra bascule et vous voici face à un twin stick shooter dynamique à la Geometry Wars, aux commandes d'un robot de combat hyper sophistiqué. Finalement, on découvre enfin le principal composant de NieR: Automata, à savoir un jeu d'action frénétique en vue à la troisième personne, saupoudré d'une composante RPG assez prononcée et de nombreuses autres activités offrant un gameplay d'une diversité étonnante. Ce mélange des genres aurait pu être totalement indigeste si le tout n'était pas parfaitement dosé. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les développeurs ne se sont pas ratés, et le tout forme un concept particulièrement plaisant.
Plusieurs choses importantes sont à noter : le jeu n'est pas doté de sauvegardes automatiques, et cela peut surprendre aujourd'hui. Cependant, vous pourrez enregistrer votre partie assez souvent en débloquant des points d'accès disséminés sur la carte. Autre point important, la mort n'est pas une fin définitive de votre aventure, mais vous devrez cependant retrouver votre corps sur le champ de bataille pour récupérer certains de vos équipements. Enfin, le jeu est doté de fins multiples qui se déclencheront selon vos actions, mais qui vont également enrichir vos prochaines parties. En effet, vous pourrez débloquer des aptitudes spécifiques en atteignant certaines fins, et vous découvrirez également l'histoire de différentes manières. Une façon habile de booster une replay value d'un titre qui demande au joueur de parcourir plusieurs fois l'aventure pour en déceler tous les secrets.
Vous découvrirez parfois d'autres androïdes au sol, qui représentent en fait les corps d'autres joueurs décédés à cet endroit. Vous pourrez alors choisir de les récupérer pour obtenir quelques objets, ainsi qu'un peu de monnaie utilisable auprès des marchands, ou encore tenter de réparer le corps pour que ce dernier vous accompagne durant vos combats. Attention cependant, car une tentative ratée pourrait corrompre son système et l’androïde pourrait se retourner contre vous. Pendant votre exploration, vous allez apprendre au fur et à mesure les nombreuses capacités de 2B. Par exemple, une pression sur le bouton R2 vous propulsera sur quelques mètres, déclenchera le sprint, ou encore vous permettra de déclencher une esquive en plein milieu d'un combat.
Il ne faudra pas hésiter à bien observer votre environnement, des raccourcis étant accessibles sous différentes formes : échelles, ponts à descendre, il ne faut pas oublier de les activer pour vous faire gagner du temps lors de vos prochains passages dans la zone. En plus de votre quête principale, vous aurez également de nombreuses quêtes secondaires disponibles. Il convient donc de parler à un maximum de PNJ afin de les débloquer, et si toutes ne sont pas extrêmement intéressantes, on aura également affaire à des personnages parfois sympathiques, qui vous demanderont d'enquêter sur des événements particuliers, donnant un background intéressant à ces quêtes. Ajoutons à cela des récompenses parfois surprenantes, et on obtient des activités annexes intéressantes, et qui rallongent de façon intelligente la durée de vie déjà très importante du jeu.
L'une des principales interrogations à propos de Nier : Automata restait son côté RPG. Un système de niveaux est en place, vous récolterez donc de l'expérience en terminant des quêtes secondaires ou en tuant des ennemis. Cela va vous permettre de débloquer de nouvelles aptitudes de combat, mais également de vous frotter à des ennemis beaucoup plus puissants. Vous trouverez également de nouvelles armes modifiant considérablement votre façon d'aborder les affrontements. Un élément important de gameplay sera de switcher entre deux sets d'armes choisies au préalable en appuyant sur le bouton haut du d-pad. Vous pourrez ainsi changer d'arme en plein combo pour déclencher de nouvelles attaques, ou bien encore vous mettre dans une configuration plus défensive pour parer à une éventuelle contre-attaque.
En plus de vos armes de corps à corps, vous serez également soutenu par un Pod qui pourra attaquer à longue portée. Il ne faudra donc pas hésiter à accompagner vos coups d'épées des dégâts que vont occasionner le Pod, ou bien lui attribuer de nouvelles compétences offensives ou de soutien très efficaces. Vous pourrez aussi équiper 2B de différentes puces pour améliorer ses capacités. Ces puces sont classées en 4 catégories bien distinctes : Système, Support, Attaque et Défense. Libre à vous de construire un build plus offensif selon votre équipement, de vous concentrer sur la résistance, ou bien encore de customiser complètement le HUD en activant/désactivant ce que vous voulez. Vos armes pourront aussi être améliorées par certains marchands, en utilisant monnaie et matériaux de craft récoltés durant votre exploration.
Abordons maintenant la partie technique du jeu, sujet à discorde pour de nombreux joueurs très attachés à la plastique. Graphiquement, le jeu est dans les standards actuels, sans pour autant être une claque de tous les instants. On imagine que le choix de proposer un jeu en 60 fps a nécessité quelques ajustements au niveau du rendu global, mais le tout est plutôt agréable. Cependant, quelques textures dépareillent parfois au milieu des environnements, et le phénomène de pop-in se fait remarquer ponctuellement. La direction artistique rattrape généralement le coup de manière assez brillante, ainsi que l'excellent character design des différents protagonistes. Le 60 fps justement, est généralement constant, sauf en de quelques rares endroits ou quelques baisses se font parfois sentir, sans véritables explications sur PS4 Pro, et encore moins sur Xbox One X. Cela est tout de même assez rare et finalement très peu préjudiciable au final.
Dans sa preview, guts_o avait déjà souligné le travail remarquable de Keiichi Okabe sur l'OST du premier épisode, tout en insistant sur la qualité des quelques mélodies qu'il avait pu entendre. Force est de constater que la puissance musicale dégagée par les mélodies du compositeur ne faiblit pas, même après plusieurs heures de jeu. Le mélange des genres, la présence de chœurs envoûtants, tout est fait pour nous en mettre plein les oreilles, et on ne devrait choquer personne en vous disant que nous tenons la l'une des meilleures OST de l'année, sans aucun doute possible. Pour finir, quelques mots sur les contrôles de 2B. Les possibilités étant nombreuses, le risque de perdre le joueur dans des manipulations complexes était présent. Fort heureusement, le gameplay made in PlatinumGames n'a pas souffert de la collaboration avec Square-Enix, et vos combats vont vite ressembler à de véritables ballets orchestrés avec brio. On n'oublie évidemment pas les affrontements épiques contre des boss très différents, et dotés de patterns surprenants. Point de frustration à l'horizon pour les joueurs, quel que soit leur niveau, la présence de 4 modes de difficulté étant la bienvenue.