Comme une journée à la plage passée en plein soleil suivie d'un bain vivifiant dans l'océan, la faute à une différence de température trop élevée, le mois de mars nous accueille avec un jeu qui va mettre vos nerfs à rude épreuve après la farniente prolongée des deux premiers mois de l'année. Nioh 2 arrive cette semaine en exclusivité sur Playstation 4 (en attendant un probable portage PC d'ici quelque temps) et il n'est pas content. Tellement pas content qu'il n'a absolument pas voulu qu'on le termine dans les temps pour vous en parler. Mais comme nous ne sommes pas du genre à nous laisser intimider pour si peu, nous avons décidé de partager notre avis sur cette suite, parce que des choses, il y en a à dire vous pouvez nous croire !
Notre histoire avec Nioh est assez particulière, enfin mon histoire si vous me permettez de faire une entorse à nos habitudes et de troquer le "nous" pour le "je" le temps de quelques lignes. Quand nous avons reçu notre exemplaire du premier épisode il y a trois ans, davton devait s'en occuper, car plus à même de gérer la difficulté propre à ce genre impitoyable. Mais voilà, les plans qui se déroulent sans accrocs, il n'y a bien que dans l'Agence Tous Risques que cela fonctionne vraiment. Une grippe carabinée et des problèmes de lenteur du PSN plus tard, mon fidèle camarade avait dû s'avouer vaincu, m'obligeant à prendre le relais à la dernière minute. N'ayant qu'une expérience limitée des Souls à cette époque (je n'avais terminé que le troisième, plus abordable que les titres précédents de From Software), je n'avais évidemment pas eu le temps d'avancer énormément avant de vous le présenter en live, le 2 février 2017 très exactement. Trois ans plus tard, alors qu'un nouveau virus grippal s'est invité à la fête un peu partout dans le monde, j'ai repris mon courage à deux mains pour terminer le jeu original en 60 heures juste avant l'arrivée de la version review de Nioh 2, 60 heures qui m'auront tout de même fait débuter cette suite avec un peu de retard par rapport à la réception du code gentiment envoyé par Sony. Mais qu'à cela ne tienne, me disais-je, l'expérience fraîchement acquise dans le premier épisode allait me permettre de traverser l'aventure sans trop de peine. Comme je me trompais...
Dans Nioh 2, exit William Adams, la Team Ninja nous emmène bien des années plus tôt, au seizième siècle, et nous place dans la peau du "protagoniste", un héros anonyme que vous allez devoir construire de A à Z (via le sympathique et très complet éditeur de personnage du jeu) et qui a la particularité d'être un être hybride, mi-humain mi-démon. Une liberté de création et de personnalisation bienvenue qui permet même de choisir le sexe de son avatar, qui restera en revanche muet comme une carpe pendant les divers échanges narratifs du jeu. Une décision un peu étrange, comme dans la plupart des jeux qui ont recours à cet artifice pour ne pas dissocier le joueur de son personnage, d'autant que Nioh 2 s'appuie régulièrement sur des cinématiques pour dérouler le fil de son récit. Le scénario n'est malheureusement pas franchement mémorable, avec un coup de théâtre que l'on voit d'autant plus venir qu'il est maladroitement dévoilé dans l'introduction vidéo qui se lance juste avant la page d'accueil (et que l'on vous conseille de passer). Une mauvaise habitude que l'on retrouve trop souvent dans les jeux japonais... Pour le reste, si l'on apprécie toujours l'ambiance du Japon féodal qui se dégage de l'intrigue, avec la présence de figures historiques de la période comme Oda Nobunaga (que l'on découvre ici de son vivant et non comme un revenant), il est difficile de se passionner pour ce qu'elle nous raconte. Le premier volet souffrant lui aussi de cette même lacune, on s'en accommode assez facilement, le cœur de l'expérience se situant bien plus au niveau des mécaniques de jeu que de son scénario. Reste que Nioh 2 propose néanmoins une certaine richesse du côté de son lore, qui mêle habilement mythes, légendes et vérité historique, mais qu'il vous faudra passer par la case lecture pour en apprendre plus via la hutte du protagoniste où sont répertoriées toutes les informations concernant les personnages, les Yokai et autres esprits gardiens.
Nioh 2 a beau vous permettre de façonner votre héros à votre guise (et il est d'ailleurs même possible de le faire en cours de partie, via sa hutte), il n'entend toujours pas vous contraindre à suivre un chemin prédéfini en vous demandant d'opter pour une classe. Ainsi, même si vous serez obligé de prendre quelques décisions au tout début de l'aventure, comme par exemple de sélectionner les deux armes avec lesquelles vous débuterez, vous serez ensuite libre d'utiliser le matériel que vous trouverez comme bon vous semblera, et de privilégier certains styles de combat à d'autres. Tout n'est ici question que de temps et d'investissement, car s'il existe des compétences transversales qui pourront avoir un impact sur plusieurs armes, les possibilités offensives propres à chacune d'entre elles devront se débloquer en les utilisant. En plus de faire monter votre niveau de familiarité avec celle-ci, l'utilisation d'un équipement vous octroiera donc des points de compétence qui devront être dépensés dans l'arbre lui correspondant. Tout ceci n'est pas nouveau évidemment, mais la présentation des menus a tout de même fait l'objet d'un joli ravalement de façade qui, nous semble-t-il du moins, donne l'impression de proposer bien plus de richesse dans chacun de ces arbres. Si vous avez déjà pratiqué Nioh 1, vous n'êtes pas sans savoir que le jeu de la Team Ninja s'avère particulièrement généreux en termes de systèmes et de mécaniques, au point que l'on peut rapidement s'y perdre quand on n'est pas encore suffisamment rodé. On retrouve dans cette suite peu ou prou les mêmes choses, mais elles ne seront pas forcément plus digestes pour les nouveaux venus. Pour comprendre un peu mieux les différentes statistiques affichées pour les équipements, il est toujours conseillé d'utiliser la touche d'aide, qui permet de naviguer dans toutes les catégories tout en ayant droit à un petit descriptif écrit pour bien comprendre de quoi il retourne. Mais comme dans le premier épisode, on se retrouve immanquablement obligé de passer un peu de temps dans les menus, pour faire le tri dans son équipement (le vendre ou le transformer à la forge, l'offrir aux Kodama, etc.), pour associer son esprit gardien à des noyaux d'âme (nous y reviendrons), choisir comment dépenser ses points de prestige (comme dans le premier volet, faire des actions spécifiques un certain nombre de fois permet d'obtenir des points que l'on peut dépenser pour améliorer ses statistiques). Bref, vous l'aurez compris, il y en a des raisons de passer du temps en dehors des missions du jeu.
Sans surprise, la progression de Nioh 2 suit le même schéma que celle du premier volet. Contrairement aux jeux estampillés From Software, on n'évolue pas dans un monde interconnecté mais au sein de missions indépendantes qui vont nous amener à visiter divers endroits du Japon. Quand il s'agit d'une quête secondaire, on revient régulièrement dans des lieux déjà traversés, souvent modifiés pour l'occasion, avec des accès bloqués ou des conditions météo différentes par exemple, ce qui fait que l'on y a déjà plus ou moins ses marques. Pour chaque mission est indiqué le niveau conseillé pour y jouer, un chiffre qui peut d'ailleurs être sujet à caution dans notre expérience, mais aussi la supposée difficulté à laquelle vous allez devoir faire face (comme dans Nioh, elle est représentée par un nombre de tombes rouges qui peut monter jusqu'à cinq). Les missions crépuscule sont évidemment toujours de la partie, offrant un challenge accru mais également des possibilités de loot rare plus grandes, mais elles ne sont en aucun cas obligatoires pour avancer dans l'histoire. Précisons également que Nioh 2 intègre la coopération de manière plus crédible, chaque joueur possédant un avatar unique, mais qu'il faut au préalable lancer la mission dans ce mode si vous voulez pouvoir être rejoint - ou s'il vous prend l'envie d'inviter jusqu'à deux amis. Inspiré par les Souls, l'obtention d'âmes (l'Amrita dans Nioh) fait évidemment partie des points névralgiques de la série de la Team Ninja, et vous serez donc régulièrement amené à passer par l'autel des Kodama pour faire monter les aptitudes de votre personnage. Par rapport au premier jeu, quelques modifications sont à noter, comme par exemple la disparition de la statistique liée à l'entente entre le héros et son esprit gardien remplacée par celle du courage, qui améliore la vitesse de restauration du ki et la résistance à la foudre. Pour le reste, on y retrouve essentiellement les mêmes catégories, mais attention pour les nouveaux, l'endurance ne gère toujours que la charge maximale que le personnage peut porter là où dans un Souls elle correspond à la jauge verte présente sous la barre de vie. Dans Nioh, c'est le ki qu'il faut augmenter si vous voulez pouvoir attaquer et esquiver plus souvent, même si le pourcentage d'encombrement du joueur a évidemment aussi un rôle à jouer dans tout cela.
Parler statistiques, menus et habillage, tout cela est bien joli mais il est temps de nous intéresser à ce qui fait que l'on revient ou que l'on abandonne Nioh 2 dans des larmes de rage. Depuis l'avènement des Dark Souls, difficile de nier le retour en grâce de la difficulté dans le médium jeu vidéo, même si certains projets se voulant de cette école n'ont pas toujours compris ce qui fait la réussite des jeux From Software - où le joueur apprend de ses échecs, ce qui le laisse généralement dans une dynamique bien plus positive que l'on pourrait le croire. En 2017, Nioh proposait une expérience assez différente de par sa philosophie, la gestion du challenge étant plus géré à l'ancienne, avec des boss capables de dégâts conséquents, mais surtout aptes à s'acharner sur le joueur au sol sans lui laisser la moindre chance de s'en sortir. Certaines capacités permettaient de se rendre la vie bien plus facile (la magie et des sorts comme le ralentissement des mouvements des ennemis par exemple), mais il restait possible de terminer l'aventure avec un personnage qui n'en faisait pas usage. Dans cette suite, la brutalité des trois premières missions du jeu donne le ton très rapidement, il va falloir user de tous les moyens pour s'en sortir, et la magie est assurément l'un d'entre eux. Rien que le niveau qui fait office d'introduction au jeu met la barre bien plus haute que le prologue de l'opus précédent. Heureusement assez rares dans ce premier niveau, les Yokai à la carrure imposante sont non seulement d'une rapidité à faire peur (vous allez apprendre à détester les singes), mais ils causent des dégâts si importants que vos chances de survie ne devraient pas excéder les quelques secondes. Les rencontres brutales de ce type sont cependant l'occasion de se familiariser avec la gestion de l'esprit gardien du protagoniste, qui fonctionne à la manière des armes vivantes du premier volet, à savoir que l'on peut la déclencher une fois la jauge circulaire correspondante totalement remplie. La ressemblance s'arrête là puisque cette transformation ne se limite plus à ces quelques secondes passées dans un pseudo mode furie. En effet, Nioh 2 intègre deux nouvelles mécaniques dans le but de proposer encore plus de possibilités offensives et défensives.
Tout d'abord, la combinaison des touches R2 et rond déclenche un contre brutal qui doit être "timé" précisément au moment où un adversaire lance une attaque explosive (symbolisée à l'écran par un halo rouge autour de lui). Si vous êtes dans le bon timing, il est non seulement possible de stopper la charge, mais aussi d'éviter de perdre de la vie. En vous y prenant un peu moins bien, soit vous mettrez fin à son coup en subissant quelques dégâts, soit il ne vous restera plus qu'à croiser les doigts pour ne pas vous faire crucifier sur place. Et attention, même les ennemis de base peuvent lancer ce type d'attaque furieuse, on n'est donc jamais totalement à l'abri. Autre nouveauté liée à l'esprit gardien du protagoniste, l'implémentation d'un système de noyaux d'âme que l'on récolte sur les cadavres chauds des monstres (voire parfois des humains plus costauds). En les associant à votre gardien, vous pourrez non seulement lancer des attaques spécifiques, mais aussi profiter de certains bonus (permanents sur le personnage ou plus ponctuels quand il est dans sa forme Yokai uniquement). Un peu comme dans la forge du jeu, il est possible de démanteler les noyaux pour récupérer des ressources qui peuvent potentiellement servir à améliorer ceux que vous conservez. Chaque gardien ayant un nombre limité de points d'accord et chaque noyau "coûtant" un chiffre plus ou moins grand, on ne peut faire n'importe quelle association sous prétexte qu'elle pourrait s'avérer très avantageuse. Heureusement, comme dans la deuxième moitié du premier volet, on obtient "rapidement" la possibilité d'utiliser un esprit gardien secondaire, auquel on peut attribuer d'autres types de noyaux. Il ne reste alors plus qu'à passer de l'un à l'autre en fonction des éventuels besoins du moment. Le second gardien ne peut toutefois pas être utilisé au maximum de ses capacités, une façon d'obliger le joueur à réfléchir à celui qui lui convient le mieux comme soutien principal. Très clairement, ce nouveau système, qui n'est pas sans rappeler ce que l'on a déjà vu dans Castlevania, ajoute une dimension intéressante aux mécaniques de base, même si nous avons trouvé que la puissance de certains noyaux était tout de même un brin exagérée. Ces invocations ont beau être courtes dans leur temps d'utilisation, elles ont le potentiel de faire tourner les choses en votre faveur. Attention cependant, pour lancer ces attaques spéciales, il vous faudra posséder suffisamment d'Anima (une nouvelle jauge violette placée juste en dessous de celles de vie et de ki), la condition pour en obtenir étant de frapper ses adversaires. Une philosophie de jeu très tournée vers l'attaque donc, même si garder ses distances sera obligatoire face à certains ennemis.
Pour ne pas renier sa filiation avec le genre hack 'n' slash, Nioh 2 n'a pas freiné les ardeurs de son loot, qui reste toujours aussi aussi prédominant au sein des missions. Entre l'équipement que les ennemis laissent tomber derrière eux et les divers coffres que l'on peut dénicher sur son chemin, on en ramasse des armes et armures, et il y en a vraiment pour tous les goûts. On y retrouve certes une bonne partie de l'arsenal du premier jeu, mais les quelques ajouts nous ont particulièrement plu. Ainsi, le glaive, qui ressemble plus à une sorte de faucille, propose une vraie polyvalence en fonction de la posture choisie pour l'utiliser. En position haute, l'arme s'allonge, elle est plus lourde à manier et donc plus lente, mais sa portée est meilleure et elle provoque de gros dégâts. En moyenne, plus courte, elle évite de gâcher trop de ki pour lancer ses coups tout en gardant un bon potentiel offensif, ce qui permet d'enchaîner un adversaire sans lui laisser trop le temps de respirer. Enfin, lorsque vous optez pour la position basse, sa vitesse d'utilisation se voit décuplée ouvrant la voie à bien plus de combos, moins puissants, tout cela moyennant une dépense bien plus dérisoire de ki. Tout comme dans Nioh 1, appuyer sur la touche R1 au bon moment vous permettra d'accélérer la régénération de votre ki et de continuer votre attaque plus longtemps sans craindre de vous retrouver totalement essoufflé, et donc à la merci de votre adversaire. Pour corser une formule qui ne faisait pas déjà dans la dentelle, la Team Ninja s'est dit qu'il serait intéressant de proposer des zones entières corrompues à purifier (en tuant l'ennemi qui les génère) en plus de celles que les démons créent parfois autour d'eux pendant les combats. Problème, quand on se retrouve dans le royaume Yokai, le ki ne se régénère plus aussi rapidement qu'en dehors, obligeant à revoir ses habitudes offensives pour ne pas se retrouver au tapis en deux temps trois mouvements. Certaines compétences (ou items) permettent de diminuer les effets négatifs du royaume Yokai, mais vous devrez tout de même subir un malus et vous adapter. Les boss ayant la fâcheuse tendance à faire passer leurs arènes dans le royaume Yokai à chaque fois que leur jauge de Ki est un peu basse, vous allez vite apprendre à pester contre cette contrainte supplémentaire.
Et les boss parlons-en justement ! Dès la seconde mission, nous avons dû batailler plus férocement que dans tout le premier opus, au point d'en être complètement découragés après de (trop) nombreuses vaines tentatives. Dans la seconde partie de la vidéo que vous pourrez découvrir ci-dessous, nous sommes finalement sortis vainqueurs, revigorés par cette victoire et gonflés à bloc pour la suite. Las, dès le duel contre le boss de la mission principale suivante, nous avons encore dû ravaler notre fierté pendant un bon nombre d'essais. À ce rythme, on pensait ne pouvoir découvrir que les prémices du jeu avant la levée de l'embargo, mais bizarrement, le niveau de difficulté est ensuite retombé de deux ou trois crans, le noyau d'âme obtenu grâce au troisième boss ayant largement contribué à ce retournement de situation (un conseil, équipez-le vite et abusez-en). En milieu d'aventure, un nouveau pic de difficulté nous a fait comprendre qu'une montée de notre endurance semblait inévitable pour être en mesure de porter des pièces d'armure plus lourdes et être mieux protégés. Tout cela pour vous démontrer que Nioh 2 souffre d'un équilibre assez douteux de sa difficulté et qu'il en résulte régulièrement des moments de pure frustration comme nous n'en avions pas vécu depuis longtemps. Quatre options s'offrent alors à vous quand vous en êtes déjà à votre troisième manette envoyée en orbite : la pause bienvenue (la nuit porte conseil comme on dit) pour évacuer le trop-plein de stress accumulé, une meilleure préparation en amont (le choix de l'équipement est vraiment vital), le recours à l'aide d'une IA grâce aux tombes bleues qui permettent d'invoquer des avatars d'autres joueurs (préférez ceux qui ont bien cinq tombes sur cinq en niveau de maîtrise, même s'ils demandent d'utiliser plus de pots d'invocation que les autres), ou enfin revenir à la carte du monde pour relancer la mission en coopération avec d'autres joueurs. Jouable jusqu'à trois, cette manière d'aborder Nioh 2 va très certainement permettre de préserver la santé mentale des plus fragiles, même s'il faudra faire attention pour pouvoir mener à bien votre mission. Pour ne pas rendre le mode coop trop simple (ou trop bourrin, bien qu'il le reste nettement plus que l'expérience en solo), une jauge supplémentaire apparaît à l'écran et il ne faut pas qu'elle se vide entièrement sous peine de devoir tout recommencer à zéro. À chaque mort de l'un des joueurs qui n'a pas pu être relevé par l'un de ses partenaires, cette barre diminue. La purification des zones soumises au royaume Yokai donne cependant l'opportunité de la faire remonter pour vous donner une chance supplémentaire d'atteindre le boss. Une fois que l'on parvient à le rejoindre, les règles changent puisqu'il faut simplement que l'un des deux joueurs reste debout pour que la partie continue. Comme dans la plupart des jeux proposant de partager l'expérience à plusieurs, il suffit donc de bien prendre garde à relever ses petits camarades quand ils viennent à mordre la poussière. Une implémentation plutôt maline de la coopération donc, tout le loot étant de plus partagé pour ne pas risquer de semer la zizanie au sein de l'équipe.
Techniquement, le premier Nioh avait largement déçu à sa sortie, même si les nombreux déboires concernant son très long développement pouvaient très clairement expliquer ses lacunes. Le jeu avait cependant la bonne idée d'inclure plusieurs modes graphiques pour permettre à chacun de mettre l'accent sur ce qui comptait le plus à ses yeux. Trois ans plus tard, rebelote, on prend les mêmes et on recommence. Plus travaillé au niveau de ses éclairages et des visages de certains personnages, le jeu de la Team Ninja a dû concéder à quelques sacrifices pour lui permettre d'afficher un 60 images par seconde quasi infaillible dans le mode Action. En résulte une qualité d'image assez relative, avec un affichage très tardif de certains éléments, comme les ombres ou même les ennemis par exemple. On notera en effet parfois le pop-up surprenant de l'ombre d'une échelle en s'en rapprochant, ou l'apparition soudaine d'un adversaire un peu éloigné que l'on n'apercevait pas quelques pas plus tôt. Dans les niveaux qui affichent un peu d'herbe haute, nous avons également constaté les mêmes problèmes sur la végétation, ce qui a pour effet de distraire quelque peu le joueur, peu habitué à ce que cela soit aussi visible dans les jeux actuels (même dans les mondes ouverts). Opter pour le mode Cinématique qui privilégie la résolution et les détails graphiques ne règle malheureusement pas le problème du pop-up agressif, mais nous trouvons de toute façon qu'il est nettement plus agréable de jouer à Nioh 2 en 60 fps plutôt qu'en 30. Dernier mode proposé, celui qui débloque le framerate demeure celui que l'on conseillera d'éviter, les fluctuations du nombre d'images par seconde ayant eu tôt fait de nous donner mal au crâne. Visuellement, cette suite ne tranche donc pas avec son prédécesseur autant que nous l'aurions souhaité, mais le jeu n'en réserve pas moins quelques jolis tableaux, la direction artistique réussie étant grandement soutenue par l'inclusion du HDR. Ce dernier, en plus de rendre l'image plus douce de manière générale, permet de profiter de couleurs nettement plus éclatantes qui font ressortir toutes les zones lumineuses comme il se doit. En comparaison, le rendu SDR est bien plus terne, même si l'on s'y habitue rapidement bien sûr. Un mot rapide sur le level design qui, s'il n'entre pas tout à fait dans l'aspect technique du titre, nous a encore plutôt déçu. Contrairement à un Souls qui ne cesse de surprendre le joueur quand il réalise qu'il a découvert un raccourci, ici les environnements sont toujours bien trop petits pour ne pas être parfaitement lisibles. On aura donc tendance à savoir exactement par où passer pour rejoindre une échelle à faire tomber ou une porte à ouvrir et faciliter le retour à l'autel. Enfin, côté bande son, on a le plaisir d'avoir le choix entre les voix japonaises originales et le doublage anglais. La bande originale est plutôt réussie dans l'ensemble, avec certains thèmes du premier volet que l'on retrouve, mais nous la trouvons tout de même un peu inégale et largement moins marquante que celle des jeux From Software.
Tous les commentaires (5)
Certains boss vont vous rendre fous
Claqué 60 balles pour rager comme un fou....trop vieux pour ses conneries
J'ai retourné les Ninja Gaiden dans les plus hauts niveaux mais je n'ai plus le courage maintenant (ni le temps ni l'envie^^), donc c'est frustrant de ne pas pouvoir profiter d'un jeu qui me plait sur le papier (comme Sekiro également) car il ne laisse pas le choix (Ninja le propose bien).
Ghost of Tsushima sera peut être le bon...
J'ai enfin pris le temps de boucler Nioh 2 et je maintiens tout ce que j'en ai dit dans l’article, et confirme que les deux boss les plus durs du jeu sont bel et bien le second et le troisième. Tous les autres, on les passe souvent du premier coup, même si certains demandent de s'y essayer plusieurs fois de suite. :)
Cette suite tombe un peu dans les travers du premier quand elle recycle les boss (déjà pourtant largement assez nombreux à la base) pour les mettre dans les missions secondaires (bon à la rigueur pourquoi pas) mais aussi dans certains passages de la quête principale vers la fin où, comme dans Nioh 1, on en recroise sur son chemin. Bon par contre, ces derniers affrontements contre eux tournent rapidement à l'avantage du joueur vu comment on leur roule dessus.
Un vrai bon jeu dans la droite lignée du premier si certains cherchent à s'occuper pendant ces longues journées de confinement. Je me tiens d'ailleurs à la dispo des courageux pour les aider dans leur progression si un topic du jeu voit le jour. ;)