On vous prévient d’avance, le début de semaine s’annonce particulièrement tourné vers les indés (ou assimilés) sur Gamersyde. On ouvre le bal avec un titre attendu depuis assez longtemps puisque c’est Planet of Lana qui est à l'honneur en ce début de soirée. Le jeu étant assez court, évitez tant que faire se peut les vidéos, y compris les trailers, qui en montrent un peu trop à notre goût.
Que vous ayez suivi ou non la communication autour de Planet of Lana, un rapide coup d’œil à quelques images suffit pour comprendre que l’on a affaire à un nouveau cinematic platformer, ces jeux qui se veulent de l’héritage de précurseurs comme Another World ou Flashback, et que des titres plus récents comme Inside ont largement remis sur le devant de la scène ces dernières années. Sauf que voilà, le genre est devenu tellement encombré qu’il est souvent difficile de sortir du lot. Dernière déception en date, Somerville, pourtant produit par l’un des fondateurs de Playdead (Limbo et Inside). Si nous commençons cet article en l’évoquant, ce n’est évidemment pas par hasard. D’une part, ils partagent tous les deux un lien de parenté évident de par leur scénario et au moins une source d’inspiration. Mais aussi, ce sont deux titres qui font partie de l’offre Game Pass de Microsoft, sur consoles Xbox comme sur PC. En revanche, là où Somerville n’avait essentiellement pour lui que sa direction artistique, son sens de la mise en scène et sa plastique, Planet of Lana ne se prend pas les pieds dans le tapis au dernier moment. Contrairement à son homologue donc, il propose une expérience agréable de bout en bout, dénuée des passages frustrants ou opaques qui ont pu agacer les joueurs de la création de Chris Olsen, sans contrariété technique, et enfin, sans déroulement scénaristique incohérent et nébuleux sous prétexte de se la jouer “projet artsy”.
Pourtant, comme nous l’évoquions à l’instant, certaines influences sont à l’évidence les mêmes. Planet of Lana raconte en effet l’histoire d’une invasion extraterrestre qui n’est pas sans rappeler celle de “La Guerre des Mondes”, avec des machines fortement inspirées des Tripods du célèbre H.G. Wells par exemple. On pense aussi à Steven Spielberg et son “Rencontre du Troisième Type”, dont l’ombre planait déjà sur la séquence finale de Somerville. Pour être honnête, c’est d’ailleurs peut-être uniquement là que le bât blesse un peu, dans ce grand classicisme que l’on retrouve d’ailleurs même jusque dans les mécaniques et le déroulement du jeu. Car en effet, Planet of Lana n’invente absolument rien, aussi, dans l’éventualité où ce que vous recherchez avant tout est l’absolue originalité, vous pourriez bien être un peu déçu. On ne vous cache pas que c’était d’ailleurs un peu notre ressenti à l’issue de l’essai de la démo il y a de cela quelques semaines, mais force est de constater que l’expérience s’avère si plaisante et les personnages si attachants que l’on n’a absolument pas boudé notre plaisir pendant les six heures qu’il nous aura fallu pour boucler l’aventure. Une durée de vie dans la moyenne des autres jeux du genre, sachant tout de même que nous n'avons découvert que trois des dix sanctuaires qui font office de collectibles, mais que nous avons toutefois pris notre temps pour bien profiter du voyage.
Alors que la jeune Lana coule des jours aussi paisibles qu'heureux dans son village, le voilà assailli par une menace inconnue. Pris par surprise, les habitants n'ont pas le temps d'organiser leur défense ils se retrouvent rapidement tous prisonniers, emportés par des machines dont le but semble de les capturer vivants. Lana se retrouve donc seule face à ces mystérieux ennemis, mais la petite fille est bien décidée à sauver sa sœur des griffes de ces envahisseurs d'un autre monde. Elle entreprend alors de traverser sa belle planète pour atteindre le lieu où son peuple est retenu prisonnier, mais elle ne restera pas seule très longtemps. Elle ne tardera en effet pas à croiser la route d'une mignonne petite créature très agile qu'elle finira par appeler Mui, et avec qui elle devra coopérer tout au long de l'aventure. Et c'est justement dans cette dépendance de ses deux personnages que Planet of Lana tient sans doute sa plus grande singularité. Si vous avez déjà pu vous essayer à la démo, vous savez déjà comment fonctionne le binôme, mais pour les autres, sachez pour commencer que la gestion des deux héros ne pose absolument pas le moindre problème. Le système de contrôle est parfaitement bien pensé, et une fois que l'on a assimilé les commandes, tout semble parfaitement naturel. Pour commencer, on ne dirige pas directement Mui, et c'est plutôt une bonne chose à notre avis. Une simple pression sur le bouton A vous permet de lui demander de vous suivre, tandis qu'un appui prolongé lui sommera de ne pas bouger. Il est également possible de lui indiquer une zone à atteindre pour interagir avec un élément du décor. Cela se fait très simplement à l'aide du stick droit, le bouton Y apparaissant alors près de l'objet que Mui doit actionner. Tout le jeu consiste alors à comprendre comment utiliser les deux personnages pour triompher de chaque tableau.
Même si Planet of Lana recycle certaines de ses mécaniques à plusieurs reprises, comme lorsqu'il faut demander à Mui de rester immobile sur une plante locale afin de faire surgir une plateforme devant nous, le jeu parvient à se renouveler suffisamment pour que l'aventure ne perde pas en fraîcheur au fil des heures. On découvre également de nouvelles possibilités au fur et à mesure de la progression, Mui étant par exemple capable de contrôler quelques-unes des créatures croisées pour les utiliser à l'avantage du duo. Nous n'en dévoilerons pas plus à ce sujet pour vous laisser le plaisir de la surprise, mais comme nous le disions, le titre des Suédois de Wishfully ne tombe jamais vraiment dans le piège pourtant facile de la redondance. Bien sûr, il y est souvent question de passer en toute discrétion au nez et à la barbe des machines qui nous traquent, ou de faire preuve d'un minimum d'agilité, mais les situations varient suffisamment pour maintenir l'intérêt jusqu'au bout. Même lorsque le jeu ose nous imposer une séquence entière (mais courte) en QTE, on ne peut lui en vouloir tellement la mise en scène dynamique donne le sourire.
Les petits clins d'œil que l'on peut trouver sur son chemin se chargent, eux, de rendre l'expérience encore plus sympathique, qu'il s'agisse de moments ponctuels (une séquence très Death Stranding dans l'intention, le point commun entre Mui et Ellie, une forêt très proche de la jungle du premier niveau de Flashback) ou de la relation entre les deux personnages. Impossible en effet de ne pas penser à Trico et l'enfant en entendant Lana appeler Mui ou lui parler dans une langue inconnue, bien que Mui soit nettement plus docile et obéissant que la créature de The Last Guardian. Et puis quelle bande originale magistrale ! La musique symphonique est parfaitement digne d'un véritable long métrage et nous sommes totalement tombés sous le charme du travail incroyable de Takeshi Furukawa. Et si ce nom vous est familier, c'est normal, car il s'agit justement du compositeur qui était à l'œuvre dans le jeu de Fumito Ueda sorti en 2016 sur PlayStation 4. Comme le visuel n'a absolument pas à rougir de l'habillage sonore, la proposition de Planet of Lana devrait trouver écho chez de nombreux joueurs, particulièrement grâce au Game Pass, d'autant que le jeu tourne de manière quasi irréprochable sur PC (à peine a-t-on pu noter de micro-accroches qui devaient être la conséquence de brefs chargements) et que l'on ne voit vraiment pas pourquoi il n'en serait pas de même sur Series X et S.
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Les preview de FF XVI aussi semblent unanimes.