Resident Evil: Revelations 2 touche à sa fin avec ce quatrième et dernier volet qui se voit accompagné de deux épisodes à part faisant office de bonus, du moins pour ceux ayant acquis la saison entière ou la version boîte du jeu. Une petite baisse de régime est à prévoir même si quelques surprises permettent de maintenir l'ensemble à un niveau satisfaisant. Voici notre verdict et ses vidéos d'accompagnement. Attention, la seconde est à éviter si vous ne souhaitez pas voir de spoiler concernant l'aventure principale.
Si nous nous garderons bien de vous révéler quoi que ce soit sur la trame scénaristique de cet épisode, sachez que ce final se distingue déjà par une répartition du temps de jeu entre les binômes particulièrement inégale. Côté Claire et Moira, une petite vingtaine de minutes suffisent à voir le bout ; certes cela est voulu, mais plus d'un joueur devrait se sentir bien frustré de devoir laisser le duo si rapidement. C'est un peu comme donner une sucrerie à un enfant pour la lui arracher des mains aussitôt. En revanche et fort heureusement, la partie avec Barry et Natalia rééquilibre l'ensemble avec une durée approchant les deux heures. Elle n'est pas non plus avare en surprises et saura même prendre les inconditionnels de la série par les sentiments à plus d’une reprise. Hormis cela, on continue gentiment notre expédition et nous vous invitons à vous référez à nos reviews des précédents épisodes pour plus de détails sur les bases de ce Revelations 2.
Cet épisode final offre ainsi de rares nouvelles mécaniques, comme des passages emplis de gaz devant être traversés à la hâte ou un puzzle reposant sur l'activation d'une passerelle munie de divers interrupteurs. On réalise vite que le principal danger ne vient plus des quelques ennemis présents (moins nombreux et coriaces que dans l'épisode précédent), mais simplement de l'environnement. On meurt ici plus souvent en tombant dans le vide ou en s'asphyxiant en respirant des vapeurs dangereuses que d'une vilaine morsure. Il ne s'agit nullement d'un reproche car cela permet de varier les plaisirs, mais il faut reconnaître que la tension a baissé d'un cran, et ce malgré les révélations scénaristiques, les divers lieux traversés - aux mécaniques toujours plaisantes - ainsi que les clins d’œil qui ne passeront pas inaperçus auprès des fans. De ce point de vue nous sommes relativement gâtés, avec par exemple un passage dans une étrange demeure contenant des portes argentées nécessitant une clé emblème pour être ouvertes. Nostalgie, quand tu nous tiens…
L'histoire dispose de deux fins distinctes, qui dépendront de votre choix au moment d'achever le boss de l'épisode 3 avec Claire ou Moira. Si la mauvaise a la brillante idée de finir sur une note autrement moins niaise qu’un certain RE4, elle à tendance à couper court et à être un peu prévisible paradoxalement. La bonne fin quant à elle est digne du happy ending d'un mauvais film d'action, mais a le mérite de prolonger le combat final, même s'il faut avouer que les réactions des personnages sont assez incohérentes. Quoi qu'il en soit, dans les deux cas la conclusion se veut assez classique et nous laisse franchement sur notre faim. On aurait espéré quelque chose de moins en retenue et sans cette désagréable sensation que Capcom en garde sous le coude pour une éventuelle suite. En parlant de fin, concluons sur la globalité de ce Revelations 2. Avec sa campagne pas si originale mais appréciable à parcourir et s'étalant sur 8 à 10 heures, son mode Commando amélioré à la durée de vie colossale si on accroche au concept et les nombreux bonus à débloquer, le bon rapport qualité/prix est sincèrement indéniable.
Deux épisodes bonus sont également au programme. Sans entrer dans les détails afin d'éviter tout spoiler, le premier épisode nous met entre autres aux commandes du vieux Russe au bonnet déjà croisé dans la campagne principale et armé de son fidèle sniper. Si l'on retrouve des environnements déjà visités, le style de jeu proposé est sensiblement différent. En effet, nous faisons face à un pseudo mode arène parfois chronométré et accompagné d'une originalité introduisant un aspect survie. En chassant diverses proies (gibiers, rats, serpents...), on remplit de petits sacs affichés en haut à gauche sur le HUD. À chaque mort ou quand le chronomètre atteint zéro, on perd un sac en échange d'un continue. Quand on se retrouve à court, un game over définitif nous renvoie à la case départ. Cela incite donc à faire preuve de vigilance pour débusquer d'éventuelles bestioles, à ajouter aux groupes d'ennemis à abbattre. Certains passages ne pardonnent d'ailleurs pas, notamment le retour au village du début de l'épisode 2 qui demande de l'atteindre en moins de 15 minutes pour se refaire en munitions. Avec ses quelques monstres à l'affût qu'il va falloir éviter dans la plus grande discrétion, la tâche se révèle plus ardue que prévue. Le moindre contact visuel et c'est le drame, en plus de se faire prendre en chasse par ces créatures impitoyables, le chronomètre passe subitement à 30 secondes. Vous avez donc plutôt intérêt à vous rendre fissa à l'endroit voulu sous peine de perdre un précieux continu, et tant pis pour les munitions.
Le deuxième extra nous narre une partie de la période solitaire de Natalia avant qu'elle ne croise le chemin de Barry. On y retrouve la petite à la recherche de sa peluche fétiche dont elle trouve plusieurs cartes postales pour la mener sur la piste. Cela nous amène donc encore une fois à revisiter des zones déjà connues, même si cette fois, les décors se verront affublés d'une étrange atmosphère rosée. Contrairement à la campagne principale, Natalia est dénuée de tout pouvoir et capacité, ne pouvant plus que s'accroupir et jeter les rares fumigènes ramassés sur son chemin. Le gameplay s'oriente donc exclusivement sur de l'infiltration, la présence d'un second personnage invisible aux yeux de l'ennemi permettant de l'envoyer en éclaireur sans courir le moindre risque de se faire repérer. Inutile de vous cacher que le plaisir frôle le néant faute à une difficulté inexistante, aux ennemis quasi aveugles et aux morts qui n'ont plus vraiment rien de punitif, avec des points de passage très abondants. Au final, si on ne peut pas condamner ces deux épisodes pour leur trame scénaristique, certes légère mais pas totalement dénuée d'intérêt (encore que pour le second, on se pose encore légitimement la question...), et leur volonté de proposer quelque chose de légèrement différent, on regrette qu'ils ne soient pas plus fignolés, car cela les cantonne à un rôle de petit bonus dispensable. Rien qui puisse justifier les euros supplémentaires investis pour les découvrir si vous optez pour la version boîte - que l'on peut trouver autour de 40€ sur consoles et 30€ sur PC -, ou si vous n'aviez pas acquis la saison entière dès le départ.
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