Lorsque The Legend of Zelda: Breath Of The Wild pointa le bout de son nez il y a maintenant 6 ans, nous avions été totalement envoûtés par cette aventure assez incroyable. Nous redoutions un peu l’attente avant un prochain épisode de la licence, sans savoir à l’époque que nous aurions droit à une suite se déroulant dans le même univers. The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom est maintenant une réalité que vous pourrez découvrir dès demain en exclusivité sur Nintendo Switch, et après avoir longuement découvert cette nouvelle aventure de Link, nous vous délivrons notre avis sur l’un des jeux les plus attendus de l’année.
Initialement prévue pour 2022, la sortie de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom avait été repoussée au 12 mai 2023 afin de peaufiner au maximum l’expérience de jeu. Après quelques vidéos pour attiser notre curiosité, une présentation de gameplay un peu plus longue mettant en avant les mécaniques Rétrospective, Amalgame, Emprise et Infiltration (que nous détaillerons évidemment un peu plus loin), puis un dernier trailer assez épique, on peut dire que Nintendo aura réussi à faire monter la hype sans trop en dévoiler. Voilà d’ailleurs un point important sur lequel nous souhaitons insister avant de vous laisser poursuivre votre lecture : même si nous vous dévoilerons forcément certaines parties de Tears of the Kingdom, comme certaines mécaniques de jeu ou d’autres points liés à la progression, nous avons pris la décision d’omettre certains "détails" de l’expérience dans notre review, le plus gros d’entre eux n’étant pas uniquement lié à l’histoire et au scénario, mais plutôt à la map. Nous ne le faisons pas par fainéantise ou par malhonnêteté afin de vous cacher certaines choses, mais plutôt pour vous donner une chance de découvrir cela par vous-même, comme cela a été le cas pour nous.
Tout ce que nous vous dirons sur le sujet dans cette review se résumera en ces quelques mots : une nouvelle zone inédite fait tout simplement la taille d’Hyrule, et nous ne parlons pas ici des îles célestes que nous avons déjà pu voir dans les vidéos de l’éditeur, ni d’un simple copier/coller modifiant légèrement le paysage. On ne doute pas une seconde que le sujet sera abordé en long en large et en travers dans d’autres reviews, dans des vidéos diverses que vous pourrez certainement voir abonder sur YouTube, voire même sur Gamersyde dans les commentaires de cette review pour ceux dont sa lecture attentive aura demandé trop d’efforts. En effet, cette partie du jeu représente tout de même l'une des différences majeures par rapport à Breath of the Wild, avec des ajouts significatifs relatifs à l’expérience de jeu. En tout cas, si l’on peut se permettre de vous donner un seul conseil, afin de découvrir le jeu dans les meilleures conditions, essayez de ne pas trop vous plonger dans la lecture de multiples critiques ou dans le visionnage de vidéos. Notre découverte de cette zone mais aussi de certains passages particuliers de Tears of the Kingdom auront été de nombreux points forts de l’aventure, et sans avoir l’intention de vous survendre les choses, on espère que certains d’entre vous pourront garder la surprise de la découverte intacte, et peut-être vivre cette même impression d’étonnement absolu que nous pendant cette période pré-launch.
Les premiers instants de l’aventure vous placent évidemment dans la peau de Link, accompagné par Zelda dans ce qui représente les profondeurs du monde, sous le château d’Hyrule. Après avoir passé du temps à reconstruire le royaume, la princesse cherche des détails sur les Soneau, une ancienne civilisation vivant autrefois sur cette terre, mais qui fera malheureusement la rencontre du roi démon, Ganondorf. Ce dernier, qui était scellé jusqu’à maintenant, revient à la vie et attaque directement nos deux pauvres héros en utilisant ses miasmes destructeurs. Ganondorf va alors provoquer des événements maléfiques et autres catastrophes un peu partout sur Hyrule, mais aussi précipiter la disparition de Zelda dans un précipice et blesser assez fortement Link, sans oublier de rendre sa fameuse Master Sword complètement inutilisable. Après quelques instants, on retrouve donc un Link très affaibli dans un lieu totalement inconnu, mais il sera très rapidement guidé par Rauru, un personnage appartenant à cette fameuse civilisation Sauneau.
On ne vous détaillera rien de plus au niveau de l’histoire, mais sachez tout de même que la narration nous a semblé plus efficace que dans Breath of the Wild, qui restait assez limité sur ce point. Cela n’était pas un problème pour nous, mais c’est l'un des reproches qui a pu ressortir assez régulièrement suite à la sortie du jeu. Dans Tears of the Kingdom, même sans avoir fait le calcul chronomètre en main, on s’aperçoit assez rapidement que les cutscenes s’étendent sur une durée bien plus longue, mais aussi que les scènes doublées sont plus nombreuses. Ce n’est évidemment pas le cas pour la totalité des dialogues, mais c’est tout de même assez important pour être souligné. La durabilité des armes/boucliers était aussi un point de discorde auprès des joueurs, et là encore si cela ne nous avait pas dérangés dans Breath of the Wild, l’Amalgame qui vous permet de fusionner deux objets pour créer une arme plus puissante permet désormais de contourner quelque peu le problème.
Alors certes, vos armes se briseront toujours, mais comme vous pourrez créer à peu près n’importe quoi en utilisant des matériaux que vous trouverez très régulièrement sur votre chemin, l’éventuelle frustration de ne pas pouvoir se servir très longtemps de nos armes les plus puissantes n’a plus vraiment lieu d’être. Il en va de même si vous préférez un style d’arme par rapport à un autre : vous préférez les épées ? Vous pouvez en créer à l'envie avec un simple bâton et un autre objet. Vous avez besoin d’un marteau ? Il suffit encore une fois de le créer avec les nombreux éléments mis à votre disposition. Si certaines associations peuvent donner des résultats assez étranges, d’autres seront beaucoup plus impressionnantes visuellement tout en apportant une variété gigantesque puisque chaque association possèdera ses forces et faiblesses, mais aussi d’éventuels effets supplémentaires qui seront appliqués lors de vos attaques. On apprécie aussi l’explication scénaristique qui explique cette fragilité, puisque ce sont les miasmes répandus par Ganondorf sur tout Hyrule qui vont corroder toutes les armes du royaume.
Même chose pour l’escalade sur les parois glissantes lorsque la pluie s’invite : vous n’aurez certes pas d’autre choix que de le supporter durant un certain temps, mais un équipement particulier va très fortement atténuer ce souci lorsque vous l’aurez découvert. Les Créatures Divines ont aussi cristallisé certaines critiques quant à leur level design et le déroulement de ces séquences : trop éloignées des donjons classiques d’un Zelda, pas assez intéressantes à parcourir… Encore une fois, des changements ont été opérés et même si le feeling des donjons à l’ancienne n’est pas encore atteint, on en est toutefois plus proche. Mais surtout, le design de chacun de ces donjons est foncièrement différent des autres, ce qui n'est pas rien. Comme vous pouvez le voir, les développeurs n’ont clairement pas fait la sourde oreille par rapport aux retours des joueurs et même si ces solutions ne vont peut-être pas convenir aux plus sévères détracteurs du précédent volet, ces changements nous semblent vraiment bénéfiques pour tous.
Nous vous avons un peu parlé de l’Amalgame et de l’Emprise, mais la Rétrospective et l’Infiltration sont aussi très efficaces selon les situations. La Rétrospective va vous permettre de faire remonter le temps à un objet. Vous pourrez ainsi monter très haut en l’utilisant sur un rocher tombant du ciel et peut-être vous rapprocher d’une île céleste, mais il ne s'agit là que d'un simple exemple. L’infiltration pourra, elle, vous autoriser l’accès à des zones surélevées, puisque Link sera capable de traverser certaines surfaces pour ressortir un peu plus haut : si vous vous trouvez dans une grotte, vous pourrez donc directement sortir de celle-ci en utilisant l’Infiltration pour apparaître au-dessus, plutôt que de perdre du temps à refaire le chemin inverse. Ce ne sont que quelques exemples vraiment très basiques que vous avez déjà pu voir dans la vidéo de présentation de Eiji Aonuma, mais les possibilités sont assez incroyables si vous avez l’esprit suffisamment ouvert pour tenter des choses un peu folles. En ce qui nous concerne, il nous est parfois arrivé de ressentir une satisfaction assez étonnante, et c'est avec le sourire aux lèvres que nous avons réussi à terminer bien des sanctuaires d’une manière complètement grotesque, ou parfois particulièrement ingénieuse.
Loin de nous l’idée de nous considérer comme des ingénieurs en physique quantique, mais cette petite satisfaction d’avoir l’impression de progresser en contournant la solution initiale procure une petite sensation très agréable. Au final, on se rend compte que cette fameuse solution "logique" n’aura pas forcément la même valeur selon le type de joueur, et c’est aussi l'une des grandes forces du jeu : celle de savoir vous donner des outils dont vous ferez absolument ce que vous voudrez. Vous n’aimez pas franchement la construction et n’avez pas envie d’y passer des heures ? Même si certaines bases seront tout de mêmes parfois nécessaires à la progression selon les situations, vous pourrez très certainement trouver une autre solution en jonglant avec vos différents pouvoirs. Si, au contraire, votre âme de constructeur en herbe est toujours bien ancrée au fond de votre tête, et que les épisodes de Bob le Bricoleur tournent en boucle sur l'un de vos écrans au cours de vos réunions en télétravail… Qu’à cela ne tienne, vous pourrez laisser libre cours à votre imagination et mettre en place des édifices et autres machines complètement dingues et/ou extrêmement utiles pour vous aider à progresser grâce à l’Emprise.
Le jeu laisse clairement au joueur le choix sur sa façon de franchir un précipice, escalader une montagne, traverser une grande étendue d’eau, progresser dans une grotte, ou même simplement se promener dans les plaines d’Hyrule. Le cheval est certes un très sympathique moyen de locomotion, mais pourquoi ne pas construire l’équivalent d’une voiture propulsée par des batteries et des roues tout-terrain ? La paravoile est incontournable pour traverser de longues distances dans les airs, mais est-ce qu’une embarcation volante digne d’un planeur et basée sur des propulseurs ne serait pas plus efficace ? Cet avant-poste bien gardé pourrait clairement être rayé de la carte avec une attaque frontale à coups d’épée, mais est-ce qu’arriver dans une sorte de véhicule blindé recouvert de pointes et crachant des flammes ou des lasers destructeurs ne ferait pas un peu plus d’effet ? En dehors du fil rouge que représente la quête principale, The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom est votre épopée, et vous pourrez la vivre de n’importe quelle façon, que cela soit en rushant l’histoire ou en passant votre temps à crapahuter partout, en vous laissant guider par votre instinct ou par vos envies.
L’une des principales craintes concernant The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom était certainement la peur de revoir la même map d’Hyrule et de perdre l'un des attraits principaux de l'épisode précédent : le plaisir de la découverte et de l'exploration. Les vidéos de présentation du jeu nous auront certes fait découvrir les îles célestes, mais est-ce que cela était suffisant pour proposer une expérience suffisamment novatrice pour ne pas ressentir un sentiment de déjà-vu ? La réponse est un oui catégorique. La surface d’Hyrule est certes plus ou moins la même d’un point de vue topographique, mais elle comporte aussi des changements judicieux ainsi que des ajouts de contenu bien placés. Le monde nous a étonnamment semblé assez différent, et il faut donc y ajouter les îles célestes et cette fameuse zone dont nous vous parlions un peu plus haut. Les ennemis rencontrés sont également un peu plus variés et les combats nous ont d’ailleurs paru un peu plus corsés. Heureusement, la possibilité de vous soigner en utilisant le menu mettra le jeu en pause, ce qui devrait vous permettre de survivre dans la majorité des affrontements contre des adversaires un peu revêches. Attention cependant, car certaines rencontres avec des créatures très puissantes vont vous demander plus de préparation et de maîtrise pour en venir à bout, mais les récompenses seront généralement à la hauteur.
Comme vous pouvez le voir, nous avons beaucoup de choses positives à dire à propos du jeu, et nous pourrions certainement en trouver bien d’autres tant nous avons apprécié nos nombreuses séances de jeu. Mais "heureusement", nul n’est parfait en ce monde et c’est sur le plan technique que Tears of the Kingdom souffre quelque peu. Nous n’avons pas grand-chose à dire sur l’esthétique même du jeu, la direction artistique étant toujours aussi agréable, et les différents lieux que vous traverserez seront globalement de grande qualité, et nous avons aussi parfois été assez surpris par la distance d’affichage lorsque nous regardions Hyrule des hauteurs, depuis une île céleste. Même chose pour le moteur physique, toujours aussi intéressant et impressionnant. Nous avons d’ailleurs hâte de découvrir les futurs clips de génie qui vont l’utiliser au maximum pour des résultats complètement fous. Par contre, sans surprise, quelques ralentissements seront perceptibles à certains moments de l'expérience, surtout lors de l’utilisation du pouvoir d’Emprise dans des zones pluvieuses ou fortement boisées. Rien qui ne rende l’expérience injouable on vous rassure, mais nous n’attendions pas de miracle de la part de la Nintendo Switch, qui a sûrement été exploitée à son maximum pour nous donner ce type de rendu. Il serait cependant dommage de s'arrêter à cela si vous voulez notre avis, d'autant que l'on sait déjà plus ou moins à quoi s'en tenir avec la machine.
Pour finir, vous nous permettrez on l’espère un écart un peu plus personnel qui n’a pas grand-chose à voir avec les qualités techniques ou scénaristiques du jeu, ni même avec son gameplay ou les nombreuses possibilités qu'il offre pour aborder différentes situations. Je voudrais pour une fois simplement vous donner mon ressenti en tant que simple joueur, pas seulement dans le cadre toujours un peu restreint d’une review, mais en vous détaillant quelques sensations éprouvées pendant la découverte de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom. Après avoir passé la quarantaine depuis peu et en ayant découvert le jeu vidéo durant les années 80, on peut dire que j’aurais été un joueur toute ma vie. J’ai évidemment découvert de nombreux grands jeux, mais rares sont ceux qui m’auront vraiment marqué au point d’en devenir une obsession. Et c’est ce qui vient de me tomber dessus avec Tears of the Kingdom. Ce jeu a littéralement pris le contrôle d’une partie de ma vie, et j’ai perdu de nombreuses heures de sommeil pour en découvrir toujours plus. J’ai vécu certains passages de façon assez intense, complètement absorbé par ce que j’étais en train de découvrir. J’y ai pensé jour et nuit depuis que je l'ai commencé, et aujourd’hui encore, même après avoir pu voir le dénouement de l’histoire après plus de 80 heures de jeu, je sais que le contenu restant va m’offrir d’incroyables découvertes durant au moins le double de temps, si ce n’est le triple. The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom est peut-être ma meilleure expérience en tant que joueur car il m’a profondément marqué à plusieurs reprises, et j’espère sincèrement que certains d’entre vous pourront vivre ce voyage dans Hyrule comme j’ai pu le faire moi-même.
Tous les commentaires (26)
J'aime bien ton dernier paragraphe et j'espère ressentir la même chose que toi (comme à l'époque de OOT pour moi).
Je ne suis pas spécialement fan du premier, je l'ai bien aimé mais je n'ai pas ressenti ce bouleversement que la plupart des gens semblent avoir vécu. Je lui ai préféré Horizon à l'époque à vrai dire.
Je ne pensais pas me plonger dans cette suite mais ce test commence à me titiller et je suis à 2 doigts (et à 2 semaines de disette alimentaire pour payer le jeu) de craquer !
Donc je ne vous remercie pas, d'autant que le temps me manque et l'idée d'y passer plus de 80h me refroidi un peu...
Mais oui je trouve dommage aussi qu ils le sortent sur switch. Le visuel est trop rédhibitoire pour moi je crois...
Alors qu'un jeu exclusif nextgen ça vendait du rêve pour les yeux.
Super review sinon, avec un très beau dernier paragraphe.
J’avais peur d’un simple botw 1.5 et n’avais pas suivi les News. Ce que je lis maintenant depuis aujourd’hui ici ou la me donne envie d’y jouer comme aucun autre jeu depuis longtemps.
Seul regret la partie technique même si c’était évident depuis le début mais je sais que le génie de Nintendo va faire encore mouche.
Comme quoi sans maîtrise la puissance n’est rien.
Il y a de la concurrence cette année, mais TotK se pose déjà quasiment en GOTY.
C'est un très gros morceau pour moi, néanmoins je suis très tenté d'y goûter.
Ces impressions ne vont faire que m’inciter à ne pas relâcher BOTW que je viens de reprendre (et sur lequel je m’amuse) pour pouvoir faire ce TOTK.
Comme d’hab, merci pour la review, les intertitres et les précautions sur les « spoilers ».
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Donc je ne vous remercie pas, d'autant que le temps me manque et l'idée d'y passer plus de 80h me refroidi un peu...
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Comme Breath of the Wild, cette suite ne pourra bien entendu pas plaire à tout le monde mais j'avais besoin d'exprimer de façon un peu plus personnelle la raison pour laquelle je suis devenu complètement accroc au jeu.
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Merci pour les retours sur la review en tout cas, ça fait plaisir.
Vivement 18h quand même en espérant qu'ils ont reçu le jeu pour la sortie, le magasin est tellement pourri que parfois les nouveautés arrivent une a deux semaine apres ^^