Après un premier épisode loin d’être parfait, mais qui aura tout de même posé de bonnes bases pour la suite de la série, Watch_Dogs 2 espère pouvoir prendre contrôle de votre plateforme de jeu favorite en cette fin d’année, pourtant déjà plutôt chargée en titres "triple A". Aiden Pearce et Chicago n’étant plus au programme, c’est maintenant Marcus Holloway et la ville de San Francisco qui vont vous accompagner pendant l’aventure. Cette review a été réalisée sur PS4 Pro, en 1080p de mon côté et en 4k pour l’ami Driftwood.
Le premier Watch_Dogs est sans doute l'un des jeux ayant le plus fait parlé de lui ces dernières années. Suite à son annonce durant l’E3 2012, et fort d’une vidéo de gameplay exceptionnelle sur le plan technique, le jeu va alors bénéficier d’une hype particulièrement élevée de la part des joueurs. Après de nouvelles présentations officielles, bien moins spectaculaires, c’est finalement en mai 2014 que le titre arrive en boutique, soutenu par une campagne publicitaire imposante. Toutes les plateformes y ont droit à l'époque, le PC, la PS3, la PS4, la Xbox 360, la Xbox One, et même la Wii U. On peut dire qu’Ubisoft voulait absolument imposer sa nouvelle licence, et l'éditeur s'était clairement donné les moyens d’y arriver. Mais là, c’est le drame : le jeu est techniquement bien en deçà de ce que l’on avait pu voir durant la toute première vidéo de présentation, le mot downgrade, déjà sur tous les forums de l’internet depuis des semaines, devient irrémédiablement associé à Ubisoft. Même si l’expression était déjà souvent utilisée, c'est bel et bien l'éditeur français qui lui a - malheureusement - donné ses lettres de noblesse. Cocorico. Aujourd’hui encore, la jurisprudence Watch_Dogs est présente dans bien des discussions, et si quelques développeurs semblent encore exempts de critiques lorsqu’un de leur jeu n’atteint pas les objectifs techniques, Ubisoft est devenu le vilain petit canard, et rien ne lui est jamais épargné.
Le web étant ce qu’il est aujourd’hui, l’effet boule de neige est très difficile à endiguer, et si la firme démontre année après année son savoir-faire avec des licences récurrentes comme Assassin’s Creed ou Far Cry, on ne pourra pas reprocher à l’éditeur d’essayer de lancer de nouvelles licences comme The Division, The Crew, ou encore Watch_Dogs donc. Cependant, même sans être l’incroyable open world promis, le premier épisode n'était pas dénué de réelles qualités ludiques. Certaines mécaniques de jeu étaient en effet très plaisantes, et si la ville de Chicago s'avérait parfois un peu terne, on arpentait sans déplaisir les rues de la ville, en quête d’informations et de gunfights plutôt inspirés dans l'ensemble. Malheureusement, son histoire pas très emballante, son héros très peu charismatique, ou encore sa conduite peu convaincante resteront des défauts impardonnables aux yeux de certains joueurs. Pourtant, les bases pour un bon jeu sont bien là : le moteur est performant, les activités très nombreuses, et le gameplay réussi globalement. Pour toutes ces bonnes raisons, on était donc en droit d'espérer un deuxième épisode plus abouti, capable de se reposer sur les fondations solides de son prédécesseur.
Watch_Dogs 2 est donc né d’un constat assez simple : mis à part les débats stériles du downgrade sur la partie technique, le premier épisode n’était pas très attrayant. Exit donc les ruelles sombres et mornes de Chicago, et bonjour San Francisco, sa baie, sa verdure et ses couleurs éclatantes. Au revoir Aiden Pearce, personnage froid et si peu démonstratif, bonjour Marcus Holloway, jeune hacker bien décidé à refaire le monde avec sa bande de potes, tous plus déjantés les uns que les autres. Le choix n’est sûrement pas anodin, et les développeurs ont clairement décidé de rendre l’expérience de jeu plus fun, plus mémorable, et peut-être tout simplement, plus "jeu vidéo". Quelques minutes de jeux suffisent à s’en convaincre. L’ambiance est plus détendue, moins austère, et si les motivations de Blume Corporation, l’entreprise ayant mis en place le ctOS ou Central Operating System, sont toujours assez sombres, on sent tout de même un peu plus d’enthousiasme dans la narration, lors des cutscenes par exemple.
Comme à Chicago, le ctOS contrôle San Francisco de A à Z, mais récupère également tout un tas de données personnelles sur les habitants. C’est sur ce postulat de départ qu'un collectif de hacker nommé Dedsec tente de protéger la vie privée des honnêtes citoyens, en attaquant le système de diverses façons. L’aventure débute avec notre héros, Marcus, qui tente de prouver son utilité au groupe afin de faire déjouer les plans de collectes de données derrière le ctOS. Comme nous vous le disions un peu plus haut, le choix de la ville influence énormément l’ambiance du jeu, et les couleurs chatoyantes remplacent ici le gris un peu déprimant de la ville de Chicago. Même chose au niveau des environnements, la carte étant en effet bien plus variée au niveau des lieux qu'il est possible de visiter. Si cette dernière ne semble pas très grande lorsqu’on la regarde la première fois, la diversité des zones visitées permet d'éviter toute impression de déjà-vu, problème que l'on rencontre pourtant souvent dans bien des jeux open-world.
Pas d’inquiétude à avoir à propos du scénario et d’éventuels spoilers, nous n’aborderons que très peu le sujet pendant cette review. En revanche, l’intrigue nous semble globalement plus intéressante que dans le premier opus, et l’ambiance générale y est un peu plus chaleureuse également. Marcus n’est certes pas un héros ultra-charismatique, mais son côté jeune hacker un peu foufou le rend plus attachant que le glacial Aiden Pearce. Si l’atmosphère générale plus "jeune" pourrait ne pas plaire à certains, cela a le mérite d’opérer une coupure assez nette avec le premier volet, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Autre côté assez plaisant, les situations rencontrées durant les missions sont parfois plutôt drôles, et si certaines sont assez linéaires, les possibilités offertes dans d’autres sont très intéressantes puisque, peu importe votre approche, que cela soit la force brute ou l’infiltration, vous aurez plusieurs moyens d’arriver à vos fins.
À propos des activités annexes, le premier épisode était déjà assez bien rempli, même si la qualité globale de ces missions restait très inégale. Watch_Dogs 2 suit donc les traces de son prédécesseur en proposant une multitude de side-quests, ou autres activités online. Si le hacking d’un autre joueur est toujours présent, donnant lieu à un jeu du chat et de la souris pour trouver où se trouve l'intrus, le multi est directement ancré dans la partie solo, et vous pourrez ainsi croiser des joueurs pendant votre progression. Libre à vous de rejoindre ces personnes pour les accompagner un moment, mais vous pourrez également décider de participer à des événements multi assez régulièrement. Vous pourrez également déclencher des "Dedsec Event", des missions en co-op assez variées vous demandant de hacker le téléphone d’une personne, ou d’uploader un virus quelque part par exemple. Si vous rencontrez des personnes sympathiques, vous pourrez continuer à jouer ensemble et participer à des "Cooperative Operations", des missions générées aléatoirement dans 21 lieux différents de la ville.
Un des ajouts intéressants de ce deuxième opus est le mode "Bounty Hunter". En commettant divers crimes, vous pourrez entrer dans une poursuite avec la police, mais cette poursuite a cependant des chances de déclencher un événement PvP durant lequel d’autres joueurs vont alors tenter de vous abattre pour obtenir une prime. Dans les faits, cela se traduit par un jeu du 3 contre 1. En tant que cible, vous devrez vous échapper et pourrez obtenir des bonus si vous éliminez les chasseurs qui sont à vos trousses. Vous pourrez également être aidé par un ami, qui sera présent en tant que protecteur. Le rôle des chasseurs sera de neutraliser la cible par tous les moyens, en passant par le hacking et les armes à feux. Bien entendu, vous pouvez vous trouver d’un côté comme de l’autre, sauf si vous êtes du genre sage. Dans ce cas, vous aurez évidemment peu de chance de déclencher cette poursuite en tant que cible. Par contre, vous pourrez basculer en mode chasseur de temps en temps si vous le souhaitez.
Ces activités se déclenchent ponctuellement de façon aléatoire, mais il est également permis de les lancer manuellement en utilisant une application disponible sur le téléphone de Marcus. Si certains de vos amis jouent en même temps que vous et participent à des événements particuliers, vous pourrez même les rejoindre simplement dans leur session. Si la partie online n’est pas ce que vous recherchez dans Watch_Dogs 2, l'aspect solo est évidemment omniprésent. Avec 15 missions principales et 22 missions secondaires, vous aurez bien des choses à faire avant d'avoir fait le tour de l’histoire. En ajoutant les à-côtés disponibles dans la ville, la durée de vie est donc plutôt conséquente. Durant votre progression, vous gagnerez des followers à chaque coup d'éclat - ou selfie - mais également des points de recherche, que vous pourrez dépenser pour débloquer des aptitudes particulières.
Découpé en plusieurs catégories, l'arbre de compétences vous permettra d'améliorer vos aptitudes au combat et à l’arme à feu, ajouter des possibilités de hacking (comme prendre le contrôle total d’un véhicule ou utiliser le RC Jumper et le Quadcopter), ou encore vous permettre de voler un véhicule sans déclencher son alarme par exemple. Le titre offre beaucoup de possibilités de gameplay au final, et selon votre style de jeu, vous ne serez pas forcément obligé d’utiliser telle ou telle méthode pour terminer une mission. Il est en effet possible de progresser sans tuer personne, et si cela va forcément vous compliquer la tâche dans certains cas, il sera parfois plus aisé de passer discrètement en utilisant tous les atouts dont vous disposez. En appuyant sur R3, vous déclencherez une vue spéciale appelée "Nethack", une vue très utile pour voir rapidement quels sont les éléments que vous pouvez hacker aux alentours. Cela s'avère particulièrement pratique lorsque vous cherchez une échappatoire dans une situation mal embarquée.
En ce qui concerne le gameplay plus classique du jeu, à savoir les gunfights, le running version parkour et la conduite, le jeu d’Ubisoft Montréal souffle le chaud et le froid. Les combats à l’arme à feu sont plaisants, ainsi que les affrontements rapprochés, au cours desquels vous utiliserez la Thunder Ball, une arme un peu particulière composée d’une boule accrochée à un fil. Durant vos déplacements à pied, il suffira de maintenir la touche R2 pour que le héros franchisse les obstacles, en montant sur un mur, ou encore en glissant sur le capot d’une voiture. Les animations étant très réussies, les actions s’enchaînent avec fluidité, et c’est un plaisir de se balader de cette façon. Pour la conduite, le résultat est beaucoup moins probant, la faute à une direction vraiment trop réactive et des freins d’une efficacité redoutable. Une conduite arcade est certainement le meilleur choix dans ce type de jeu, mais le résultat ici nous laisse un peu sur notre faim, sans toutefois être complètement raté - à condition de tomber sur le bon véhicule, et d'éviter d'utiliser les freins trop souvent...
Sur le plan technique, nous aborderons ici la version PS4 Pro qui, comme vous pouvez le voir sur les 2 screens présentant la quasi même scène sur PS4 et PS4 Pro, s’avère être bien plus nette. Si l’on oublie les petits soucis de pop-up et les quelques ralentissements - heureusement très rares - survenant de temps à autre, le rendu de la ville est vraiment excellent. De plus, la distance d’affichage étant assez élevée, c’est un plaisir d’admirer les décors et d'apercevoir au loin le Golden Gate Bridge, par exemple. Un cycle jour/nuit est également de la partie, et s’il est globalement très réussi, on notera tout de même quelques teintes assez étranges lors du coucher du soleil, ce qui a tendance à brûler les façades des maisons. Rien de foncièrement choquant, mais cela peut parfois surprendre selon les situations et les lieux dans lesquels on se trouve. Des situations auxquelles il sera possible de faire face sans le moindre problème, grâce aux contrôles très réactifs. Très efficaces à pied, il faudra néanmoins un bon temps d’adaptation pour les maîtriser quand il s'agira de dompter les véhicules du jeu.
Les effets sonores sont de très bonne facture également, les explosions se faisant ressentir de façon violente, mais il faut aussi souligner le soin apporté à tous les bruitages environnants. Mention très bien pour les dialogues, parfois crus et pas dénués d’humour, que cela soit pendant les différentes cutscenes, ou bien en écoutant simplement les répliques des PNJ. La track list du jeu n’est pas en reste, le choix étant assez hétéroclite, allant de la musique classique au hip-hop, en passant par le rock ou encore la musique électronique. Il y en aura donc pour tous les goûts, et il sera donc assez motivant de partir en quête de nouveaux morceaux (votre téléphone vous envoyant une notification à chaque fois que vous en croisez une). Le choix se faisant assez simplement avec l’aide du pavé tactile de la manette, vous pourrez ainsi changer d'ambiance musicale selon votre humeur, voire même couper complètement la musique si le cœur vous en dit. Une version PS4 Pro assez réussie donc et nous espérons pouvoir vous fournir des vidéos PC du jeu dès que nous en aurons la possibilité à la fin du mois. Même en ayant peu joué sur la PS4 originale, nous pouvons cependant dire qu'elle reste tout à fait satisfaisante, en dépit d'une résolution plus faible.
Tous les commentaires (33)
Je pense que tu as du oublier la sortie d'unity pourrie par une finition lamentable...
Et j'ai rien contre Ubi qui est à l'origine du jeux sur lequel je me regale le plus en ce moment à savoir R6 siege et qui ont une politique éditoriale à laquelle j’adhère completement avec des jeux originaux comme le prochain Ghost, Steep ou avant cela grow home.
Bon sinon Watch dogs 2 oui, volontiers mais sur PC début 2017.
Tu peux voir ça sur ces 2 screens de drift
PS4
http://images.gamersyde.com/image_watch_dogs_2-336...
PS4 Pro
http://images.gamersyde.com/image_watch_dogs_2-336...
[EDIT] c'est (était ?) le 29 Nov normalement.
La conduite n'est vraiment pas le point fort du jeu (un peu mieux peut-être que le premier opus), mais il y a des véhicules qui sont plus sympas à conduire que d'autres, où pour ces derniers on a l'impression d'une sacré lourdeur dans les déplacements.
Le jeu est quant à lui plutôt agréable avec des situations sympathiques et parfois cocasses. L'humour et les clins d'oeil sont plus présents et c'est bien mieux que le 1er, où l'histoire et l'ambiance générale plombaient l'envie de progresser. Ce 2e opus parait bien plus sympathique, en tous les cas, je m'y amuse plus.
Graphiquement, c'est pas trop mal sans être fantastique de mon point de vue (y compris sur "pro") et le framerate parait un peu limite parfois.
Je m'interroge d'ailleurs sur la pluie et les revêtements mouillés. Dans le 1er, c'était tout de même bien foutu (du moins sur PC), ici sur PS4 pro : peu de reflets et on a pas l'impression qu'il pleuve (les rues sont quasiment sèches...). Des différences sur ce point avec la version PC par hasard ?
Enlus suis tombé dessus en version boîte ce matin dans des magasins qui d'habitude on les nouveautés avec 1 ou 2 jours de retard
D'où mon énervement ^^
Quelle aversion pour le personnage ?
De ce que je vois, j'aime bien le style décontracté, par contre la vulgarité permanente ça m'ennuie… la fille en string dans le lit, le vocabulaire parsemé de gros mots… pas très original tout ça, un peu naze.
Et y a toujours le même mode ralenti dans les fusillades ? (très cool, mais rendant les affrontements un peu faciles...)