En cette fin d'année, ce ne sont pas moins de deux jeux tirés de deux grandes licences Ubisoft qui arrivent sur consoles et PC. Avant le passage d'Assassin's Creed chez les vikings d'ici une petite dizaine de jours, c'est Watch Dogs: Legion qui ouvre le bal avec un troisième volet placé sous le signe de l'anticipation. Sur Gamersyde comme ailleurs, l'heure est au verdict, on vous invite donc à nous retrouver à l'intérieur en un petit clic de souris ou, pour être totalement raccord avec notre époque, d'une simple pression de doigt.
Ah Londres… La belle capitale nous aura fait voyager virtuellement bien des fois depuis une bonne vingtaine d'année. Metropolis Street Racer (Dreamcast) et Project Gotham Racing (Xbox et Xbox 360) évidemment, mais avant cela Nightmare Creatures, Tomb Raider 3 et GTA London nous y avaient déjà emmené à la fin des années 90, aux balbutiements de la 3D sur console. Puis plus récemment, il y aura eu ZombiU, The Order 1886 et bien sûr Assassin's Creed Syndicate. Mais finalement, pour retrouver un jeu en monde ouvert se déroulant à l'époque moderne et dans un contexte réaliste, il faut revenir à 2002, à l'époque de la Playstation 2 et de The Getaway (et de sa suite, arrivée 2 ans plus tard). Un jeu qui avait fait fantasmer tous les lecteurs de magazines de l'époque, dans lesquels les screenshots affichaient l'ambition démesurée de la Team Soho… La déception avait logiquement été de mise à sa sortie, malgré un ambiance de film de gangsters réussie et une bande son soignée. Il faut dire que la maniabilité des phases à pied était particulièrement laborieuse, avec un personnage capricieux qui devait s'appuyer contre un mur quelques longues secondes pour récupérer sa santé. À bord d'un véhicule, c'était déjà nettement meilleur, mais cela restait largement insuffisant pour faire de cette exclusivité Sony un titre majeur. Pas loin de 18 ans plus tard, Ubisoft remet le couvert dans Londres bien plus détaillé, mais qui ne réussit pas non plus à damer le pion à GTA sur tous les pans de son gameplay. Ainsi, comme si The Getaway se regardait dans un miroir, ses défauts sont presque totalement inversés par rapport à ceux de son ancêtre… À pied, les sensations sont bonnes (bien qu'imparfaites) et les possibilités nombreuses, en voiture (ou à moto), Watch_Dogs Legion est déjà moins bien loti, même si ce ne sera pas une surprise pour les habitués de la série. Mais avant de revenir sur le gameplay de ce troisième épisode, laissez-nous vous donner un peu de contexte narratif si vous le voulez bien.
Dans un futur proche, la capitale britannique est en proie au doute et à la division. Une situation que l'on pourrait presque mettre en parallèle de l'actuelle s'il n'y avait cette série d'explosions massives dont la ville est victime en tout début d'aventure. Une attaque terroriste ayant amené l'organisation paramilitaire Albion à prendre le contrôle des rues pour éviter que le pire ne se reproduise, quitte à instaurer un climat de terreur et de défiance digne du roman de George Orwell (1984 pour ne pas le nommer). Le système de surveillance ctOS fait donc son retour malgré un bilan pas forcément très reluisant dans les villes de Chicago et de San Francisco, et comme plus rien ne va, la cellule DedSec est non seulement publiquement rendue responsable des attentats perpétrés dans la capitale mais elle est aussi totalement dissoute. C'était heureusement sans compter sur les quelques sympathisants qu'il lui restait au sein des habitants de la ville, ces fameux anonymes dont Ubisoft nous a tant parlé au cours de la communication autour du jeu. Une fois le prologue terminé, on nous demande donc de faire un choix parmi une petite sélection d'habitants, de manière à relancer DedSec sur les bons rails. Chaque personnage dispose de son propre background, d'aptitudes particulières (résistance physique, accès à certaines zones ou à certains gadgets de par leur métier, capacité à faire libérer des alliés plus rapidement quand ils sont arrêtés, ou à les soigner quand ils sont blessés, etc.) et d'un équipement de base que l'on pourra faire évoluer.
Une fois son premier héros sélectionné, vous serez alors libre de poursuivre votre recrutement comme bon vous semble, en scannant les passants dans la rue pour découvrir si leurs compétences pourraient vous être utiles, même si la progression dans le scénario (et la libération des quartiers, ou boroughs, en anglais dans le texte) vous octroiera aussi automatiquement de nouveaux éléments pour consolider votre équipe. La promesse est donc tenue à ce niveau, avec des profils variés, dont certains vous feront sans doute sourire. On a beau douter de l'intérêt de recruter un homme souffrant de flatulences régulières, ces dernières pouvant le faire repérer par ses ennemis, il est toujours amusant de tomber sur de tels candidats. Si une partie des Londoniens rejoindra vos rangs sans que vous ayez trop besoin de vous montrer persuasif, il faudra en revanche vous lancer dans quelques recherches bien précises pour rallier certains d'entre eux à votre cause. Une fois que vous aurez débloqué la bonne aptitude (nous y reviendrons), il vous sera possible de fouiller dans la vie de ces recrues potentielles pour trouver un moyen de les convaincre. S'en suivra alors une série de petites missions visant par exemple à effacer le casier judiciaire d'un proche, à libérer un otage ou même à voler un véhicule pour aller ensuite le plonger dans la Tamise. Pour les habitants les plus sensibles à votre combat, il faudra tout de même vous acquitter d'un service avant de les voir rejoindre vos rangs. Si l'on pouvait craindre la mise en œuvre d'un tel système, qui autorise de transformer n'importe quel PNJ en héros potentiel, cela fonctionne plutôt bien, même si certains profils de personnages semblent un peu moins intéressants que d'autres.
DedSec étant considéré comme l'ennemi public numéro 1, l'une des activités annexes proposées sera de rallier les différents boroughs à sa cause, en réalisant plusieurs types de tâches (hacker l'affichage public pour enlever la propagande d'Albion, libérer des prisonniers, prendre des photos de documents importants, éliminer un VIP etc.). Après 3 de ces interventions, on vous demandera d'entrer en contact avec un rebelle local, qui vous assignera une mission spécifique. Par exemple, pour libérer le borough de Westminster du joug d'Albion, vous devrez atteindre l'intérieur du clocher de Big Ben grâce à un arachnobot. L'occasion d'une séquence de plateforme qui vous demandera de grimper sur des engrenages et d'éviter les roues dentées de tout le mécanisme qui active la célèbre horloge. Quand un borough est révolté, on gagne un nouvel agent (de classe expert, la meilleure), des points de technique (indispensables pour débloquer des gadgets, des capacités de piratage, des armes non létales et des améliorations de piratage), qui servent aussi de récompense à l'issue de chaque mission principale ou secondaire. Bon nombre de ces points sont également éparpillés sur la carte, parfois dans des zones publiques, parfois dans des espaces occupés par Albion. Pour les récupérer, il est nécessaire de bien observer son environnement pour découvrir un accès (aux toits par exemple) ou un drone de type livraison à même de pouvoir vous y emmener. L'arachnobot est également bien mis à profit pour se faufiler dans certains endroits autrement inaccessibles, tout comme les autres drones volants, très pratiques pour rendre inactif tout le système de protection autour d'une zone (via le fameux mini-jeu si cher à la franchise où l'on doit reconstituer un circuit électrique en faisant pivoter des connecteurs). Tous ces éléments de gameplay, on les croise bien évidemment aussi dans les missions du jeu, mais les avoir intégrés dans l'open world pour motiver l'exploration est une excellente idée. D'autant qu'il est possible de passer d'un membre de son équipe à un autre rapidement tant que l'on ne se trouve pas dans une zone interdite, ce qui permet de faire appel à un agent mieux équipé pour faciliter l'obtention de certains points de technique. Un ouvrier de chantier peut par exemple faire appel à une drone de livraison quand bon lui semble, là où un autre devra obligatoirement utiliser une plateforme de commande dédiée pour en appeler un (s'il y en a une dans les environs).
Si l'exploration est de mise dans Watch Dogs: Legion, le jeu d'Ubisoft incite très clairement le joueur à suivre sa trame narrative, en le mettant toujours sur les traces de la prochaine mission dès qu'il en termine une. Il est bien sûr possible de changer d'objectif à suivre en passant par le menu des missions ou la carte, mais d'une manière générale, en dépit de quelques activités annexes (on peut s'adonner à un mini jeu de jonglage avec un ballon de football ou jouer les livreurs), on sent bien que Legion tient avant tout à nous raconter son histoire. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne nous impose jamais son GPS disgracieux (qui s'affiche sur la route par défaut quand on sélectionne un point de repère sur la carte) à l'écran. Comme d'habitude avec les jeux Ubisoft, le HUD est entièrement personnalisable, et c'est heureux tant celui qui est proposé de base s'avère assez intrusif, prenant même un malin plaisir à nous rappeler constamment les touches utilisées pour conduire un véhicule. Ces indications finissent par disparaître au bout un moment (même si subsiste une icône bien visible pour les afficher de nouveau), mais on aurait aimé qu'Ubisoft fasse l'effort d'alléger un peu plus l'ATH par défaut. D'autant que si l'on désactive ces informations liées aux contrôles, le jeu nous prive alors des icônes des boutons de la manette qui servent pourtant à interagir avec le monde... C'est ballot. Il est aussi un peu dommage que les interactions numériques avec le monde apparaissent en permanence, au lieu de ne s’afficher que quand on sort son portable, même si, encore une fois, il est possible de les désactiver. Mais passons, il est temps de revenir au cœur du jeu : le déroulement des différentes missions. Le scénario de Legion s’articule autour de 4 axes, chacun étant lié à un adversaire précis, dont vous déciderez même du sort le moment venu en certaines occasions. La notion de choix et de conséquences est donc présente dans cet opus, et même si nous n’avons pas eu le loisir de vérifier comment l’histoire s’en trouve affectée (la faute à un système de sauvegarde unique qui ne permet pas d’enregistrer manuellement sa partie sur plusieurs emplacements), c’est une idée qui a du sens compte tenu du propos de ce nouvel épisode, plus sombre dans ses thématiques. Le contexte d’anticipation est évidemment aussi pour beaucoup dans cette impression de retrouver une ambiance moins légère que dans le second opus, l’idée d’un état policier se mariant parfaitement avec tout le concept de ctOS instauré depuis le début de la franchise. Aiden Pearce était sans doute un héros plus torturé que ceux de Legion, mais malgré les masques rigolos et les tenues excentriques, Legion se prend tout de même plus au sérieux que Watch_Dogs 2.
Très clairement, si vous avez déjà pratiqué les deux épisodes précédents, vous ne serez pas trop dépaysés. L’approche furtive est souvent préférable, quand elle n’est pas obligatoire, et le hacking joue une place prépondérante dans l’infiltration, permettant d'ailleurs souvent d’atteindre son objectif sans mettre un seul pied dans la zone ennemie. Passer d’une caméra à l’autre pour observer les lieux se fait toujours avec autant de naturel, on peut tout aussi facilement pirater un drone qui patrouille dans le complexe à partir de l’une d’entre elles, voire même récupérer un arachnobot si un “distributeur” traîne dans le coin. L’approche discrète inclut aussi la possibilité de se débarrasser de ses adversaires en les prenant par surprise, quitte à assurer le coup en les électrocutant à distance ou en faisant sonner leur téléphone pour les distraire. Une amélioration technique permet même d’appliquer un camouflage optique pour dissimuler les corps (que l’on ne peut cependant pas déplacer). Une bidouille que l’on retrouvait également dans le dernier AC, mais qui était un peu moins justifiée par le contexte. Notez qu’il est également possible d’activer ce genre de gadget pour faire disparaître son personnage quelques secondes. Mais certaines recrues peuvent aussi pénétrer dans des zones qui sont interdites aux autres sans être obligées de rester cacher, leur tenue (métier) les autorisant à y évoluer à condition de ne pas s’approcher trop des gardes. Un petit emprunt à la série Hitman qui s’avère plutôt pertinent puisque l’on peut vraiment enrôler qui on le souhaite et qu’il fallait bien proposer une bonne diversité de capacités pour justifier le recrutement d’une équipe polyvalente. Attention cependant, Legion permet toujours de se débrouiller avec les agents dont on dispose, qui profitent tous des aptitudes en piratage nécessaires au bon déroulement d’une mission. Le jeu dispose aussi régulièrement les outils dont on a besoin sur les lieux, comme les stations d'arachnobots par exemple, histoire de ne pas bloquer inutilement le joueur. Hormis certaines missions qui demandent expressément un certain type de personnage, Legion fait donc preuve de souplesse pour le laisser aborder les situations comme bon lui semble. C’est assurément une bonne chose, même si ce n’est pas encore pour cette fois que l’on pourra faire face à une IA digne de ce nom. Assez longue à la détente pour repérer un intrus et moyennement dégourdie en phase de combat, elle se situe dans la moyenne des autres productions Ubisoft, mais on aimerait que la nouvelle génération permette une gestion plus réaliste des comportements (y compris chez les badauds dans la rue, encore trop enclins à enjamber une voiture mal garée au lieu de la contourner).
Les séquences d’action où on laisse parler la poudre (ou, plus fréquemment, l’électricité, les agents de DedSec étant plus souvent équipés d’armes non létales que de bonnes vieilles pétoires à l’ancienne) sont dans la droite lignée de celles des précédents volets. On se met à couvert à l’aide d’une touche, on utilise parfois son téléphone pour faire apparaître une protection supplémentaire pour s’y abriter, ou pour enrayer l’arme d’un ennemi, on tire, on se cache, on change de position pour éviter les prises à revers (l’IA en est tout de même capable, même si elle est plus du genre à foncer dans le tas). Bref, on est un peu comme à la maison. Si des drones d’attaque traînent dans le coin, vous pouvez les retourner contre vos assaillants, ou même en prendre le contrôle directement (attention à ce qu'un adversaire ne finisse pas par vous déconnecter), mais certains agents en possèdent également dans leur équipement de base. Lors des courses poursuites en voiture, nous avons trouvé l’utilisation de l’environnement un peu moins cruciale que dans les deux premiers Watch Dogs, mais nous avons surtout été contrariés par la conduite une fois de plus très arcade, au point que l’on ne ressent jamais le moindre transfert de masse dans les virages ou les dérapages. Tous les véhicules sont très (trop) réactifs, y compris leur direction (cela surprend au départ, mais on finit par s’y habituer) et sans être désagréables, les déplacements sur deux ou quatre roues manquent clairement de sensations. Quand on sort du remake du premier Mafia, inutile de dire que l’on peut difficilement contenir sa déception, quand bien même la chose était prévisible. D’aucuns argueront que très peu de jeux du genre sont vraiment parvenus au bon compromis en dehors de GTA (et Mafia 1/2/3 donc), mais avec des équipes comme celle de Reflections (studio à l’origine de feu Driver) dans les rangs de l'éditeur, on serait tout de même en droit d’en attendre bien mieux. Surtout après 3 épisodes… Les (très) mauvaises impressions ressenties au début de l’aventure s’estompent au fur et à mesure que l’on fait son deuil de cet aspect du jeu, mais on vous mentirait en vous disant que l’on s’amuse beaucoup au volant (ou au guidon) des différents véhicules… Heureusement il y a ce soin apporté à l’agencement des missions, cet effort de variété qui donne lieu à des séquences parfois plus originales que les autres.
Visuellement, Watch Dogs: Legion souffle un peu le chaud et le froid sur la génération actuelle de consoles. La version Xbox One X semble bénéficier d'un affichage plus propre et plus net que son homologue PS4 Pro, plus aliasée, mais elle n'évite pas quelques déchirures sporadiques de l'image (le fameux tearing). Cela reste très discret, tout comme sur la machine de Sony, mais on peut néanmoins le remarquer de temps en temps. Puisque nous avons passé l'essentiel de notre temps de jeu sur PS4 Pro (en attendant de découvrir la version PC, que nous n'avons pas encore pu lancer, vacances obligent), c'est surtout de cette dernière que nous allons parler, mais certains des reproches que nous avons à lui faire seront tout aussi valables pour les autres versions. Par exemple, la modélisation des visages laisse quelque peu à désirer, la faute sans doute au choix audacieux de rendre n'importe quel PNJ jouable. Certains (ou certaines) s'en sortent mieux que d'autres, mais on ne vous cache pas que dans l'ensemble, c'est assez décevant : pilosité faciale au rendu assez médiocre, visages souvent trop génériques et d'une manière générale, une impression de personnages très figés dans leurs expressions. En revanche, il faut souligner l'effort de variété des différents modèles, qui évitent généralement les doublons (il nous est juste arrivé d'en remarquer une seule fois dans les rangs d'Albion). Les animations nous avaient plutôt impressionnés lors du reveal du jeu, mais ce sont surtout celles des finish moves au corps-à-corps qui s'en sortent avec les honneurs. Le reste demeure très proche de ce que l'on pouvait déjà voir dans Watch Dogs 2, avec cependant une relative variété qui ne se limite pas à une version masculine et une féminine. De plus, certains personnages ayant des aptitudes particulières au combat à mains nues (notre agent secret pratique le kung-fu par exemple), on arrive à être agréablement surpris après plusieurs heures de jeu. Reste que les collisions entre le personnage et le décor ne sont pas toujours très bien gérées, notamment quand le terrain est un peu accidenté (sol avec des décombres par exemple), et que l'animation pour monter les échelles est aussi ridicule que trop rapide.
Du côté de Londres, la ville grouille de détails et les amoureux de la capitale britannique retrouveront avec joie ses quartiers et ses monuments les plus connus. Le travail a été méticuleux, et bien que la carte ne soit pas assez grande pour nous permettre de pousser la balade jusqu'à Notting Hill, c'est un vrai plaisir de déambuler dans les rues et de s'y diriger le plus naturellement du monde quand on les connaît un minimum dans le monde réel. Le LOD est certes un peu trop agressif quand on est à bord d'un véhicule, les façades des bâtiments ayant trop tendance à perdre en détails quand on n'en est pas suffisamment proche, mais c'est le prix à payer pour un framerate globalement fluide (mais pas irréprochable, surtout sur PS4 Pro) sur les consoles. Ces problèmes de niveau de détail peuvent toutefois bien mettre à mal les envies artistiques des photographes virtuels que nous sommes (le téléphone des personnages peut toujours servir à prendre photos et selfies mais un mode photo plus classique - assez limité d'ailleurs - est aussi disponible). Dans le feu de l'action et en mouvement, on y prête moins attention, mais on espère que les SSD des nouvelles machines couplés à des CPU plus véloces donneront la possibilité de profiter d'une distance d'affichage accrue et mieux gérée. Le rendu de la lumière est généralement une réussite, qu'il fasse grand beau ou que le temps se couvre et qu'il se mette à pleuvoir, mais nous avons été moins convaincus par les moments de la journée où le soleil se lève (ou se couche). Les reflets par temps de pluie sont habilement reproduits grâce à l'habituelle technique du screen space reflection, en attendant de voir si les versions PS5 et Series X proposeront, comme sur PC, du ray tracing de qualité, sans trop y perdre en termes de performance. Pour l'heure, cela fait suffisamment illusion pour rendre les passages pluvieux très réussis visuellement, surtout de nuit.
N'ayant pu télécharger la version française du jeu, nous n'avons pu juger de la qualité du doublage, un regret tant la version anglaise nous a moyennement séduits. On a beau pouvoir compter sur une jolie variété d'accents britanniques, nous avons trouvé que la VO n'était pas tout à fait au niveau des autres productions du genre. L'impact dramatique de certaines séquences y perd clairement, et sans aller jusqu'à dire que le doublage n'est pas bon, il est loin d'être mémorable. On espère donc que la VF sera plus convaincante, même si l'on craint un peu que le casting vocal ne soit pas assez varié pour habiller les nombreux personnages potentiels que l'on va pouvoir incarner au cours de notre partie. La sélection musicale pour les radios du jeu est plutôt bonne en revanche, avec quelques artistes de la scène britannique très reconnus comme Lilly Allen (et son Fuck You Very Much), Blur (Song 2) ou Gorillaz (Feel Good Inc.), mais comparé à l'exhaustivité d'un GTA, on reste encore bien en dessous et on fait assez rapidement le tour des morceaux disponibles. Le reste de la bande originale est assez logiquement teintée de sonorités électroniques qui se fondent bien dans le décor urbain et futuriste de cette Londres de synthèse. La musique composée par Stephen Barton accompagne le joueur dans les missions à pied mais également lors de certaines fuites en véhicule et, à défaut de proposer des mélodies entêtantes que l'on finit par retenir, il n'y a aucune fausse note à retenir dans la partition du compositeur, lui aussi britannique. On rappelle tout de même que la carrière de ce dernier a été lancé par Harry Gregson-Williams (Ennemi d'État, Armageddon, Metal Gear Solid 2/3/4) et qu'il n'en est pas à son premier essai dans le médium puisqu'on lui doit déjà les BO des deux TitanFall et de Star Wars Jedi: Fallen Order.
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