L'année 2023 est riche en sorties du côté de la scène VS Fighting puisque Street Fighter 6 vient d'être rejoint par Mortal Kombat 1, le dernier né des développeurs de NetherRealm. Comme vous le savez sans doute, la renommée de la série tient aussi bien à son gameplay qu'au soin apporté depuis quelques années à l'expérience solo des jeux, aussi vous-a-t-on capturé le début du mode histoire de cette nouvelle itération. Pour accompagner nos vidéos de gameplay, on vous invite également à une rapide rétrospective sur les débuts de la série et on vous livre nos impressions sur ce nouveau départ pour Sub Zero, Scorpion et les autres.
Quand le tout premier Mortal Kombat est arrivé dans les salles d'arcade en 1992, il suivait de peu un certain Street Fighter II. Pour les adolescents de l'époque qui profitaient souvent d'une heure de permanence pour se précipiter au café du coin pour découvrir les dernières nouveautés, ce fut l'époque bénie de la découverte du VS Fighting dans toute sa splendeur. Mais au lieu de marcher dans les traces de Capcom et SNK, Ed Boon, le créateur de Mortal Kombat, tentait une approche visuelle plus réaliste (et un brin kitch) à base d'acteurs et actrices digitalisées, mais surtout, nous invitait à embrasser une violence nettement plus graphique que chez la concurrence. La surabondance de sang, les fatalités gores, tout cela a bien évidemment participé à la création du mythe ainsi qu'à quelques polémiques politico-journalistiques sur le danger que pouvaient représenter les jeux vidéo pour les pauvres bambins de l'époque. Le succès fut tel en arcade que des portages finirent par arriver sur les consoles du moment dès 1993. Pas de jaloux, tout le monde eut droit à son adaptation, la Super Nintendo, la Megadrive, mais aussi le Game Boy et la Game Gear ! Assez logiquement cependant, ces versions furent obligatoirement bien plus édulcorées que l'originale, bien qu'un cheat code permettait de contourner cette censure - sur la console de salon de SEGA uniquement. Un an plus tard, en septembre 1994 (soit il y a bientôt trente ans), Mortal Kombat II arrivait en Europe sur consoles pour le plus grand plaisir des fans, avec des litres d'hémoglobine bien rouge comme il fallait cette fois. En plus des désormais "kultes" Fatalités, on avait droit à quelques nouveautés rigolotes comme les Babalités, qui transformaient les adversaires en mignons petits bébés, ou les "Friendship", qui versaient plutôt dans l'humiliation bon enfant de l'adversaire. Pour avoir beaucoup pratiqué cet épisode, votre humble serviteur garde pour lui un attachement tout particulier, d'autant que c'est finalement le dernier épisode de cette longue série dans lequel je me suis vraiment investi - jusqu'à connaître et maîtriser toutes les fatalités (soigneusement rassemblées dans un cahier dédié).
Et pourtant, Mortal Kombat était loin d'avoir dit son dernier mot, et peut-être plus encore plus que Street Fighter, pourtant toujours aussi vaillant et fringuant aujourd'hui, la série sera aussi bien passée par les salles obscures que toutes les générations et les supports imaginables, avec pas moins de onze épisodes sortis sur nos machines, sans compter le dernier qui est arrivé tout juste cette semaine. Un dernier volet en date qui reprend d'ailleurs sa numérotation à zéro, dans un désir de faire table rase du passé ? Concernant l'histoire et le (toujours aussi excellent) mode Kampagne, on repart en effet de zéro en s'appuyant sur le dénouement du précédent jeu et on retrouve donc des kombattants aussi jeunes qu'inexpérimentés pour notre plus grand plaisir - avec quelques surprises, comme pour Raiden, désormais simple humain. La mise en scène est réussie, l'humour nanardesque omniprésent et les scènes cinématiques affichent vraiment un rendu splendide, jusque dans l'animation des visages hyper détaillés des personnages et la synchronisation labiale parfaite en anglais (nous n'avons pas eu le temps de nous essayer au jeu dans sa version française). Ce mode ne permet pas forcément de se familiariser complètement avec un personnage puisque l'on en change assez régulièrement, mais il donne un bon avant goût de ce que l'on peut attendre du côté du casting des héros. Autrement plus réussi que le mode scénarisé un peu maladroit de Street Fighter 6, celui de Mortal Kombat 1 ne décevra pas les amateurs des jeux NetherRealm, voire même les autres car après tout, il assume tellement bien son héritage kitch que l'on découvre avec plaisir les différentes péripéties qui ponctuent le récit. N'allez toutefois pas vous imaginer un scénario de haute volée, cela reste du MK pur jus. D'autres modes sont également proposés pour les joueurs solitaires, comme le mode Invasions, qui nous met face à des adversaires tentant d'envahir notre monde. On progresse sur une sorte de plateau de jeu qui prend la forme d'un décor et on affronte tour à tour les différents ennemis pour gagner des points d'expérience (le soupçon RPG du jeu), débloquer des objets cosmétiques, gagner de l'argent, etc. Une sorte de mélange entre le mode Krypte (qui a malheureusement disparu) et le mode Tours (toujours présent et permettant de déverrouiller toutes les fins des différents personnages, à l'ancienne).
Le reste du contenu est dédié au multijoueur, qu'il s'agisse du Versus en local et en ligne ou du mode Tournoi, et bien évidemment à l'entraînement, avec un tutoriel simple et complet pour apprendre les bases, une zone dédiée à l'apprentissage des Fatalités et bien sûr un mode Practice pour perfectionner sa technique et apprendre à maîtriser les vingt-trois personnages inclus au lancement (ou plutôt vingt-deux si vous n'avez pas précommandé le jeu, Shang Tsung étant réservé à une certaine forme d'élite d'acheteurs). Si vous êtes un habitué de la franchise, vous savez déjà qu'il est possible de débloquer de nombreux accessoires et autres costumes alternatifs, mais on regrette que le studio NetherRealm essaie tellement de pousser au crime en incitant les joueurs à mettre la main au porte-monnaie pour tout récupérer. En effet, en les obligeant à monter le niveau de tous les personnages pour obtenir ces accessoires cosmétiques gratuitement, il leur impose un investissement de temps très important dans le jeu, qui risque de rendre l'expérience redondante et potentiellement lassante. Le fait de limiter dans le temps l'utilisation de l'argent virtuel durement gagné est également pensé pour inciter les possesseurs du jeu à y rester le plus longtemps possible sous peine de perdre les récompenses (aléatoires) qu'ils peuvent s'offrir avec le pécule amassé. On comprend bien la volonté du studio de fidéliser sa communauté, mais cela ne nous semble pas la meilleure manière de procéder. Heureusement, le système de combat est toujours aussi solide, avec l'apparition des Kaméos, qui permettent de faire appel à un coéquipier pour lancer une attaque de soutien. En dehors du mode scénarisé, on est libre de choisir le partenaire de son choix pour profiter de ses spécificités offensives. Pas forcément du jamais vu dans le genre, mais l'ajout est néanmoins sympathique. Enfin, un rapide mot sur la réalisation de grande qualité, que nous avons déjà évoquée brièvement un peu plus haut. En combat, le jeu tourne parfaitement à 60 fps et, si ce n'est quelques animations toujours un peu rigides, il fait indéniablement son petit effet quand on le voit en mouvement. Et quel travail sur les environnements ! Au final, même sans pouvoir vous donner un vrai avis d'expert, nous avons trouvé ce Mortal Kombat 1 aussi prenant qu'amusant et on suppose que même les moins aguerris au genre pourront y être sensibles.
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Tous les commentaires (1)
Commentaire du 23/09/2023 à 08:22:40Je ne suis pas un grand joueur de jeux de combat, mais j'aime beaucoup l'aspect visuel du jeu et le rendu des différentes combinaisons d'attaque. C'est vraiment plaisant de voir les combattants pratiquer les arts martiaux, les animations sont très belles et assez crédibles.
En revanche je ne suis pas fan du système de Kaméo, certainement le temps de m'y adapter. Je testerai l'autre mode solo dans quelques jours histoire de débloquer quelques tenues supplémentaires. Ah, en parlant de tenue, c'est vraiment mal fichu la façon dont on sélectionne l'habit de son personnage ! On peut le modifier dans le mode kustomisation, mais d'après ce que j'ai vu ça ne fait que modifier son apparence de base dans les autres modes de jeu sans laisser la possibilité de choisir sa skin au final; en gros faut tout le temps passer dans le mode dédié pour remodifier l'apparence, pas pratique du tout ! Ca aurait été bien de prévoir deux ou trois slots histoire d'enregistrer plusieurs versions de ses personnages.