La sortie d’un nouvel Asssassin’s Creed est maintenant devenue une sorte de rituel de fin d'année. Tous les ans vers la fin du mois d'octobre, nous recevons notre exemplaire du jeu et nous nous empressons de découvrir ce que les multiples équipes d’Ubisoft ont réussi à améliorer, mais aussi à casser parfois. Cette année ne vient pas changer la règle avec le très médiatisé Assassin's Creed IV: Black Flag, que nous n’avons malheureusement pu terminer en temps et en heure pour des raisons de santé. Aussi, une fois n'est pas coutume, vous devrez uniquement vous contenter de nos premières impressions détaillées sur le début de l'aventure, après environ 8 heures passées auprès des pirates de la version Xbox 360. Les amateurs de belles images pourront eux se satisfaire amplement de nos vidéos de gameplay, du moins on l'espère.
Note : Un patch Day One prévu pour la sortie du jeu doit arranger les éventuels bugs d'affichage. Les vidéos que nous vous proposons aujourd'hui ont été capturées sans le correctif. Nous en ferons de nouvelles si nous remarquons des changements notables.
Le moins que l’on puisse dire avec le recul, c’est qu’Assassin’s Creed III n’avait pas vraiment convaincu les fans pour toute une flopée de raisons. Les soucis étaient nombreux en effet, le plus important d'entre eux restant à mes yeux l’insupportable Connor, personnage certes très travaillé, mais absolument antipathique pour de nombreux joueurs. Les autres problèmes n’étaient toutefois pas mineurs pour autant, les villes incluses n’ayant que peu d’intérêt au regard de ce que les épisodes précédents avaient proposé. En effet, l’architecture des villes américaines de l’époque n’était pas particulièrement développée, ce qui enlevait au titre une bonne partie du charme qui avait pourtant consacré la série dès le départ. Le jeu se permettait aussi de passer des heures entières sur ce qui n’était au final qu’un long tutoriel, et l’utilisation de la dernière mouture du moteur Anvil avait introduit un nombre considérable de bugs plus ou moins acceptables. Tout n’était pas négatif toutefois, l’introduction des combats navals en particulier ayant été bienvenue, sans oublier les bienfaits de la “navigation” fluide dans les arbres et sur les parois rocheuses de la Frontière.
Dire qu’Assassin’s Creed IV était attendu au tournant, avec son nouveau personnage et son monde ouvert dans les caraïbes, est assurément un doux euphémisme. Ubisoft n’avait donc pas le droit à l’erreur, et devait rectifier au mieux les défauts du volet précédent. N’y allons pas par quatre chemins, après 8 heures de jeu, il semble bel et bien que le pari soit réussi ! Commençons par le nouveau héros, Edward Kenway, natif du pays de Galles et ancêtre du très charismatique Haytham Kenway. Là où Ubisoft avait jusqu’à présent toujours pris le temps de poser ses nouveaux personnages, ici, après pourtant 8 heures de jeu, Edward reste globalement un mystère. Quelques flashbacks montrent bien quelques détails son passé proche, mais rien de plus à se mettre sous la dent pour le moment. Il n’en reste pas moins sympathique, et même s’il ne surpasse pas encore Ezio Auditore à mes yeux, il a au moins l’avantage de ne pas être une incorrigible tête à claques comme a pu l’être Connor l'année dernière…
Les environnements de ce nouvel épisode ont également fait l'objet de bien belles améliorations, avec des lieux aussi variés que la Havane, ville riche et haute en couleurs et en monuments très typés européens, ou Nassau, qui se veut une cité plus anarchique, dans son gouvernement comme dans son urbanisation naissante. Le moteur Anvil a de nouveau eu droit a des améliorations techniques notables, et gère désormais la végétation au sol d’une manière encore jamais vu dans un Assassin’s Creed. Bien sûr, version current gen oblige, il faut faire une croix sur quelques effets, comme par exemple les mouvements des branchages et des feuilles des buissons lorsqu’Edward s’y déplace à l’abri des regards. Les effets météorologiques en mer ou même le rendu de la pluie en ville sont également moins impressionnants, mais restent cependant dans la droite lignée d’Assassin’s Creed III, c’est à dire amplement suffisants pour l'immersion. La jungle quant à elle est une évolution directe des forêts du précédent volet, qui étaient déjà l'un des points forts du titre.
Le gameplay a lui aussi profité de ses propres évolutions, voire même révolutions tant les changements, relativement insignifiants sur le papier, transforment radicalement le jeu. Commençons par ce qui, ironiquement, a toujours mal fonctionné dans les Assassin’s Creed : l’infiltration. Jusqu’à présent dans la série, tenter une approche furtive nécessitait de suivre très exactement le seul et unique chemin que le designer du niveau avait prévu à cet effet, les possibilités de cachettes étant toujours extrêmement réduites. Dans ce nouvel opus, ce souci est certes toujours un peu présent, mais l’introduction des nombreuses zones d’herbes et végétations hautes permettent enfin d’improviser un minimum son approche de la furtivité. N’étant pas moi même un spécialiste de ce genre de gameplay, je ne suis pas à même de vous en dire beaucoup plus, mais ma courte expérience m’a en tout cas démontré que le jeu pouvait enfin se targuer d’encourager et de récompenser la discrétion, ce que ses prédécesseurs n’étaient jamais parvenus à faire correctement.
Le système de combat a également subi une légère refonte, avec quelques changements dont il nous faut parler. Le plus visible d’entre eux est sans nul doute la grande vulnérabilité d’Edward lorsque celui-ci est pris dans un combat de groupe. Certes, les ennemis continuent toujours bêtement d’encercler le joueur et d’attaquer un par un (ou deux, au mieux, ce qui fait peu quand on compare le jeu à la série Batman Arkham), mais le fait qu’il soit possible de perdre 80% de sa vie en quelques secondes rend le martelage inconsidéré de boutons - tactique de base d’AC III - absolument impossible. Il faut donc désormais bien parer les coups et utiliser au maximum les capacités du héros pour sortir à peu près indemne d’un combat où les ennemis sont en surnombre. L’introduction d’un mode libre pour la visée des pistolets et autres sarbacanes n’est au final pas vraiment un souci si on le compare au “lock” maladroit des précédents jeu, et il fonctionne même plutôt bien - à ce sujet, les détracteurs du Dualshock 3 de Sony seront d’ailleurs ravis d’apprendre que le feeling avec le pad PS4 est lui aussi très bon.
Ma plus grosse crainte lors de l’annonce d’AC IV était que la partie navale ne prenne beaucoup trop importante par rapport à ce que j’attends personnellement d’un Assassin’s Creed. Pour le moment, entre 40 et 50% de mon temps a dû être passé à bord du Jackdaw, mais le gameplay fonctionne tellement bien que je n’ai jamais ressenti la moindre gêne durant ces 8 premières heures de jeu. Les combats navals, déjà fort réussis dans AC III, sont ici encore plus prenants, et le fait de pouvoir aller n’importe où, sans aucune autre limitation que la taille (tout bonnement énorme) de la carte, est un véritable plus. Inutile de préciser que je ne me serais jamais imaginé penser cela il y a encore quelques mois. Les attaques de fort fonctionnent tout aussi bien, mais si l’introduction de la pêche au harpon apporte une activité annexe sympathique au demeurant, elle reste finalement assez anecdotique. Pour plus de fluidité, on peut également récupérer des items ou des naufragés sans être obligé de s’arrêter en dirigeant tout simplement le bateau sur eux. Je n’ai malheureusement pas encore pu m’essayer à la plongée, mais aux dires de l’ami Driftwood qui avait pu y goûter lors de la Gamescom, les sensations ne sont pas mauvaises et ces séquences changent un peu du train-train habituel de l'assassin. Reste à savoir si la variété des lieux et des situations seront au rendez-vous pour ces pêches au trésor.
Les habitués de la série le savent bien, tout jeu de la série des Assassin’s Creed se doit de proposer des séquences se passant dans le futur proche, et Black Flag ne déroge évidemment pas à la règle. J’ai eu l'occasion de m’essayer à deux de ces séquences, et celles ci sont pour le moment plutôt légères, ce qui explique d'ailleurs sans doute pourquoi Ubisoft n'a que très peu communiqué autour d'elles. On sent bien que les développeurs se sont un peu fait plaisir en récréant l’ambiance d’un studio de jeux vidéo (particulièrement luxueux, quand même) semi francophone, tout en s’amusant à fissurer le fameux quatrième mur. Desmond ayant tiré sa révérence, on se retrouve dans la peau d’une nouvelle recrue travaillant chez Abstergo, qui montre donc ici un tout nouveau visage. Présentées à la première personne, comme l’avaient déjà fait les passages tant décriés de Revelations, ces séquences semblent se vouloir aussi peu intrusives que possible, laissant plus ou moins le choix au joueur de fouiller à la recherche d’indices optionnels pour en apprendre plus. Pour le reste, difficile d’en dire davantage au stade où j’en suis dans l’aventure, mais disons que leur approche assez différentes des précédents opus de la série les rendent suffisamment sympathiques pour ne pas souhaiter les passer le plus rapidement possible.
Pour finir, parlons un peu technique, avec cette version Xbox 360 que nous découvrions pour la toute première fois depuis l’annonce du jeu. En effet, nous avions jusqu’à présent eu l'occasion de voir uniquement la version PC (ou PS4) à l’œuvre, celle(s)-ci disposant évidemment des assets et effets next-gen du jeu. Rien d’étonnant quand on sait à quel point les regards sont tournés vers les sorties de la Xbox One et de la PS4 depuis quelques mois déjà. Nous étions donc en droit de nous attendre à une version “old-gen” un peu délaissée techniquement parlant, mais à notre grande surprise, il n’en est rien. Dans la version Xbox 360 ici testée, le framerate est resté satisfaisant (mais pas parfait) en toutes circonstances, ce qui ne veut cependant pas dire que nous pouvons vous garantir une expérience dénuée de gros ralentissements dans le reste de l'aventure. Ceci étant dit, notre temps de jeu ayant tout de même été relativement conséquent, cela reste très encourageant. Le rendu graphique est aussi de bon niveau, même si bien sûr, il est clairement préférable d’attendre les version next-gen ou PC à sortir dans les semaines à venir si vous voulez profiter d'une plastique plus agréable encore. Au final, les plus impatients ne seront pas floués avec cette version current gen qui fait honneur à la Xbox 360 (et on l’imagine, à la PS3).
Tous les commentaires (40)
Juste une question : peut-on profiter d'une VOSTFR ?
... bahhh je sais très bien que je vais craquer :p
Merci BlimBlim pour tes impressions,je vais comme d'habitude maintenant attendre une version Goty en promo sur steam pour le faire.
Comme évoqué dans la preview, j'espère que la licence va prendre un peu de vacances...histoire qu'un épisode vraiment dingue puisse voir le jour (comme le 2 à l'époque) même si Ubi fait un excellent job pour un jeu développé en 2 ans.
Bon, et puis de toute façon la piraterie c'est me prendre par les sentiments, je viens de caler une caisse de rhum entre ma PS3 et ma 360 pour une meilleure immersion. :D
J'ai adoré l'aspect piraterie, la liberté d'exploration, la beauté des environnements et des ambiances qui tranchent avec le précédent, et c'est ce qui m'a fait aller au bout.
Par contre, le gameplay classique devient lourd. Les combats sont vraiment sans intérêt, assez bordélique sur le pont des gros bateaux, l'infiltration est mieux gérée mais toujours contextuelle et le parkour en ville est toujours imprécis.
Ah, et c'est aussi très mal écrit dans l'époque piraterie alors que l'ère moderne regorge de trucs intéressants.
Si seulement ils prenaient le temps de faire une pause pour revisiter les mécaniques de base...
2 questions :
- Les temps de chargements sont-ils pénalisant dans la fluidité du déroulement du jeu ?
- Pourrais-tu nous faire une ou deux vidéos dans le coeur de l'histoire, s'il te plait ?
Avant la lecture complète d'un test je regarde toujours ces sous titres :)
Sinon, il y a une tournure de phrase bizarre :
Ils sautent d'une période à l'autre pour coller à des évènements historiques d'importances, ce que je peux comprendre, mais ils en oublient du coup d'assurer la continuité narrative du personnage. Par exemple, ton perso se met à discuter avec un autre comme si c'était un pote alors qu'en théorie, il le voit pour la première fois. Tu as des personnages dont tu es proche et qui d'un seul coup disparaissent complètement, comme ça, abruptement, sans que l'on sache pourquoi ou comment. Durant une scène, Machin est juste une connaissance, la suivante, c'est ton super pote (gné ?) et la troisième, tu dois être triste parce qu'il crève...
Ca me rappelle dans ACIII, la scène ou tu es en tôle et ton père vient libérer le gars avec lequel tu t'es battu. Il ne t'adresse pas une parole, pas un regard, ne te connais pas en fait (c'est normal puisque ton existence a été cachée). Et la mission d'après, tu tombes sur lui dans une église et c'est "salut fils, comment vas tu ?". Et toi joueur, tu te demandes WTF ? D'où se connaissent-ils ?
En fait, on devrait remplir les mois/années en blanc qui séparent des séquences, deviner ou accepter que des choses se passent, que des relations importantes se nouent en dehors des moments où l'on incarne notre avatar, mais pour moi, ça ne marche pas. Pas moyen d'avoir un investissement émotionnel avec une narration aussi décousue. Au moins, Connors avait le domaine, qui pour moi rattrapait les choses mais Edward n'a rien qui s'en rapproche.
... bahhh je sais très bien que je vais craquer :p
De toute façon je trouve que l'aura autour des personnages de la licence perd de plus en plus en caché. Même le credo des assassins dans le 1 ça en imposait, il y avait un côté "homme de l'ombre" qu'on ne retrouve plus depuis. J'ai l'impression que chaque opus s'émancipe un peu plus de la ligne de conduite pourtant clairement définie dans le premier jeu.
@sweeneytodd : oui, il y en a pas mal. Tu passes de 1715 à 1722 (voir 30 dans l'épilogue). Ce n'est pas un gros laps de temps mais tu as l'impression qu'entre chaque chapitre, il s'est passé plein de choses que tu as loupé. A l'arrivée, l'histoire du jeu, c'est plus le déclin de la piraterie que la vie d'Edward ou la guerre entre assassins et templiers (malgré des éléments intéressants) qui implique tellement de monde qu'on a du mal à parler de guerre secrète. Les auteurs passent vraiment à coté de la dimension humaine je trouve.
Faut dire que cela a été une année très riche en titres forts au niveau écriture (Tomb Raider - pour Lara-, Bioshock Infinite, The Last of US, GTA, Beyond... ou même The Bureau Xcom) et là, un Black Flag ou un Batman font vraiment faiblard de ce coté, pour différentes raisons.