Parce qu'il faut bien aussi parler des jeux indépendants qui arrivent sur PC, nous avons décidé de vous présenter un jeu d'apparence assez originale, puisque celui-ci permet d'entrer dans la peau d'un enfant de 6 ans qui doit assassiner tout son entourage. Avant de vous précipiter sur la hotline de Familles de France, sachez tout de même que cet enfant doit ses pulsions meurtrières au diable lui-même. Suite à un pacte entre son grand-père et le démon, Lucius devient donc fils de Satan et récolteur d'âme destiné à satisfaire les pulsions paternelles. Disponible au prix de 16.99€ jusqu'au 1er novembre (avant de passer à 19.99€), ce jeu diabolique profite de sa sortie pour faire un petit passage sur Gamersyde avec quelques vidéos de gameplay.
Premières impressions
Lucius se découpe en différents chapitres, dont chacun est entièrement dédié à l'assassinat d'un proche (domestiques, directeur de campagne de son père, tout le monde y passe). Contrairement à Hitman, le titre de Shiver Games ne vous laisse jamais le choix de la méthode à utiliser pour arriver à vos fins. Tout est donc parfaitement balisé, même si vos affaires se compliquent évidemment au fur et à mesure de l'aventure. Pour nous servir une expérience aussi variée que possible, un certain nombre de pouvoirs se débloquent au gré des chapitres, comme celui de télékinésie par exemple. Pour réussir votre (mauvais) coup, il faut évidemment s'assurer qu'aucun témoin gênant ne traîne dans les parages avant de passer à l'acte. Qu'il s'agisse d'enfermer la nounou dans la chambre froide, de brûler vif le collaborateur de son père ou bien encore de découper le boucher de la famille en tranches, Lucius rivalise sans mal avec les pires sadiques que le monde criminel a connu. Attendez-vous donc à quelques scènes assez crues, comme vous pouvez d'ailleurs le voir dans nos vidéos.
Pourtant, aussi amusantes et gores soient les mises à mort, on ne peut s'empêcher de penser qu'il manque au jeu un petit grain de folie, ou tout simplement ce minimum de liberté que l'on serait pourtant en droit d'attendre d'un titre de ce genre. Son excessive linéarité annihile donc automatiquement toute replay value, les assassinats n'étant finalement que de vulgaires puzzles à résoudre pour faire avancer une histoire qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle du film La Malédiction (1976). Autant dire qu'une fois l'aventure terminée, les chances d'y revenir sont bien minces, pour ne pas dire nulles. Avant de pouvoir terminer Lucius, il faudra cependant faire preuve d'un minimum de patience, car il n'est pas rare de se retrouver à errer dans la triste demeure sans véritablement savoir comment atteindre son objectif. Bizarrement donc, alors que l'on ne plaint de cette absence totale de liberté, on peut également reprocher au jeu son manque de guidage sur certains plans. Un paradoxe d'autant plus regrettable qu'il est source de quelques frustrations.
Lucius peut par exemple remplir certaines tâches et jouer le vrai petit ange qu'il n'est pas (ranger sa chambre, aider les habitants du manoir, se laver les dents, etc.). Problème, au sein d'un chapitre, les demandes s'enchaînent au point de vous laisser croire que toutes sont réalisables avant de passer à la suite. Nous avons perdu un temps fou à chercher un moyen de sortir la poubelle au chapitre 2, tout cela pour rester dans les bonnes grâces de notre chère maman. Portes fermées oblige, tout joueur normalement constitué se dit qu'il lui faut partir en quête d'une clef cachée qui, tel un talisman sacré lui ouvrira les portes du jardin et de la benne à ordures. Mais non, après avoir passé au peigne fin les zones accessibles de la maison, essayé tant bien que mal de ramasser une clef sur la table de chevet des parents, il nous a fallu nous rendre à l'évidence : la poubelle allait devoir rester au milieu du salon. Quelle surprise en découvrant dès le chapitre suivant que la quête était toujours active et que le manoir entier était désormais accessible. Tout ce temps perdu en valait-il la benne ? Pas sûr au regard des récompenses obtenues...
Qu'on aime ou qu'on déteste le jeu en lui-même, on ne pourra pas vraiment vanter les qualités visuelles de Lucius. Doté d'une esthétique assez tristoune, avec des personnages raides comme des balais de sorcières et des visages d'un générique à faire peur, Lucius n'est clairement pas ce que l'on a vu de mieux dans le genre, même en gardant en tête qu'il s'agit ici d'un titre indie. Le doublage en anglais, sans être exceptionnel, fonctionne globalement aussi bien que dans une "bonne" série B, mais les problèmes de synchronisation labiale donnent au jeu un coup de vieux que les modélisations ne viennent jamais contredire. Les décors, à défaut d'en mettre plein les yeux, sont plutôt corrects en dépit de textures assez pauvres. Nous serions sans doute un brin moins exigeants si le jeu n'était pas vendu 19.99€, mais compte tenu de son prix, certains en attendront peut-être un peu plus. L'ambiance musicale est plutôt réussie quant à elle, avec des mélodies qui donnent au jeu une atmosphère de film fantastique, mais il est bon de préciser que le jeu ne fait jamais peur – ce qui est pour le moins logique puisque le monstre, c'est vous.
Tous les commentaires (6)
Ca changer des adultes, tueurs en série etc, là il y aurait vraiment matière à créer une atmosphère très perturbante, dommage que comme tu l'écris la liberté ne soit pas son maître mot et que le côté hitman ne le soit pas non plus. Tampis
:brrrrr:
Et joli jeu de mots ! :D
Joué en enfant ou ado est en général bien sympa car assez rare, surtout quand on joue un méchant (Bully).
J’espère que d'autres développeurs vont s'en inspirer pour un prochain Silent Hill Like, Gta like ou Hitman like.