Comme l'année dernière, Gamersyde a répondu présent à l'invitation de la présentation du catalogue Focus de l'année. Et comme l'année dernière, la variété et la qualité étaient plus que jamais au rendez-vous. Enquêtes à l'anglaise, séance d'infiltration à l'école des gobelins et héroïc fantasy brûlante constituent le programme de ce compte-rendu à lire la bave aux lèvres et des étoiles dans les yeux !
Commençons en douceur avec Sherlock Holmes : Crimes and Punishments, toujours développé par Frogwares après l'excellent Testament de Sherlock Holmes. Composé de six affaires indépendantes les unes des autres (quatre originales, et deux tirées de nouvelles existantes), ce click'n'play entend bien donner un coup de jeune au genre, grâce à un gameplay innovant par ses interactions plus poussées qu'habituellement. Chaque scène de crime pourra ainsi être observée via la vision "spéciale" de Holmes, qui mettra les - nombreux - éléments interactifs en surbrillance. Afin d'en tirer le maximum d'informations possible, ces éléments devront à leur tour être observés minutieusement, mais nécessiteront aussi parfois d'être mis en relation entre eux, voire même de recourir à un mini-jeu dans certains cas particuliers. Mais les lieux et objets ne seront pas les seuls à subir l'œil acéré du grand détective : les témoins pourront également être "scannés" pendant leur interrogatoire, une pression au bon moment sur le bouton adéquat déclenchant l'exposition des déductions de Holmes au témoin médusé, dans la grande tradition des histoires de Conan Doyle.
Autre aspect directement repris de l'œuvre originale, Sherlock Holmes pourra revêtir moult déguisements dans son appartement de Baker Street. C'est en ce lieu que l'enquêteur de renom changera d’apparence pour les besoins de son enquête, mais c'est aussi là qu'il aura recours à son laboratoire de chimie en vue de diverses analyses. Le fameux appartement fera d'ailleurs office de quartier général d'où l'on pourra rejoindre les différents lieux nécessaires à l'enquête, de manière entièrement libre et non dirigiste. Holmes pourra aussi consulter son carnet quand il le souhaite, celui-ci regroupant toutes les preuves collectées, les documents ramassés, mais aussi tous les dialogues entendus précédemment. Un outil bien pratique à lire et relire régulièrement avant de se lancer dans la phase finale de l'enquête.
On l'a vu, les célèbres déductions du non moins célèbre détective occuperont donc une place prépondérante dans la jouabilité du titre. Accessible à tout moment, un écran rassemblant les indices collectés permettra de les connecter entre eux en une sorte de réseau de déductions, afin d'aboutir à la conclusion logique et au coupable supposé de l'affaire. "Supposé", car une totale liberté est accordée au joueur pour la résolution des enquêtes : aucun élément ne viendra l'informer que le suspect qu'il soupçonne est bel et bien le bon, et son accusation sera définitive. A noter que plusieurs cas de figure se présenteront lorsque l'on mettra l'accusé face à ses crimes. Celui-ci pourra en effet se rebeller, et il faudra jouer des poings lors d'un mini-jeu de pugilat pour ne pas que le coupable prenne la clé des champs. De même, la possibilité nous sera offerte de livrer ou non le meurtrier à la justice, et donc de l'absoudre si l'on juge ses circonstances atténuantes. Un écran récapitulatif nous livrera en fin d'enquête le bilan des indices collectés, des déductions produites et des conclusions tirées, avec l'option de voir - ou non - le vrai coupable de l'affaire. Avec sa sensation de liberté inédite dans le genre et son gameplay riche en nouveautés, ce Sherlock Holmes est bien parti pour marquer d'une pierre blanche l'évolution du click'n'play. On attend donc avec impatience de pouvoir se glisser dans la peau du détective, sur Xbox 360, Playstation 3, PC et Playstation 4, et on guette avec encore plus d'intérêt le développement du prometteur Call of Cthulhu annoncé il y a peu par Frogwares !
Changement d'ambiance radical avec Styx : Master of Shadows, dont le héros n'est autre que le charmant gobelin du jeu Of Orcs and Men. Cette fois, c'est l'infiltration qui sera à l'honneur dans cette préquelle, Styx devant dérober le cœur d'un arbre-monde en se frayant un chemin dans une gigantesque citadelle aux dédales labyrinthiques. Amateurs d'infiltration "light" à la Metal Gear, passez votre chemin, Styx demande la discrétion la plus absolue, le combat direct avec les gardes entraînant à coup sûr la mort la mort du personnage. Pour éviter ce funeste sort, il faudra utiliser à bon escient les ombres et cachettes de la cité et se fier au tatouage de Styx, dont la visibilité variera selon le degré d'ombre dans lequel il est plongé. Mais Styx ne sera pas complètement à l'abri même une fois dans le noir total, les gardes ayant l'oreille fine et la caractéristique de patrouiller selon des patterns complexes et aléatoires. De plus, leur attention augmentera et leurs itinéraires se modifieront lorsqu'ils seront en état d'alerte, état qui ne reviendra pas à la normale même si Styx parvient à se cacher de nouveau après avoir été repéré.
Heureusement, notre gobelin disposera de nombreuses compétences aptes à lui faire remplir sa mission. Outre les possibilités classiques d'éteindre les torches ou de cacher les corps des gardes assassinés furtivement, Styx pourra également créer un clone de lui-même au prix d'une petite partie de sa jauge d'ambre (la magie locale). Pièce centrale du gameplay, ce clone aura moult utilisations pratiques, comme faire diversion auprès des gardes, attraper un ennemi pour l'immobiliser, se glisser dans d'étroits passages et ce double se montrera même indispensable pour résoudre certaines énigmes. La vision d'ambre sera quant à elle bien utile pour repérer les éléments interactifs du décor ou les différents pièges, tandis que l'invisibilité ne pourra être utilisée que très occasionnellement, l'effet étant très court et la quantité d'ambre nécessaire très importante. La jauge de magie pourra d'ailleurs être rechargée grâce aux fioles adéquates trouvables uniquement en faisant les poches des adversaires vivants, les flacons se brisant lorsqu'un garde s'écroule en passant de vie à trépas.
Dans le même ordre d'idées, les armes secondaires de Styx ne seront disponibles qu'en quantités très limitées, et si un couteau de lancer pourra exécuter une sentinelle du premier coup, il sera totalement inefficace face à un garde casqué. La variété des ennemis sera aussi de mise au fur et à mesure de la progression, et les humains cèderont leur place aux orques, aux insectes aveugles mais à l'ouïe surhumaine, ainsi qu'aux elfes qui ne pourront pas être attaqués furtivement. Autant dire que le choix de plusieurs chemins possibles pour se faciliter (ou se compliquer !) la tâche ne sera pas du luxe, de même que l'arbre de talents à augmenter promis par les développeurs. Avec une douzaine d'heures de jeu annoncée et huit missions aux multiples objectifs, Styx : Master of Shadows s'annonce donc sous les meilleurs auspices, et réjouira les amateurs d'infiltration pure et dure avides de challenge. Le gobelin sortira de l'ombre au deuxième trimestre 2014, pour des aventures hélas réservées uniquement au PC.
Nous continuerons dans l'heroïc-fantasy avec Bound by Flame, développé par Spiders, déjà auteurs du très sympathique Mars : War Logs. Situé cette fois-ci dans un univers d'heroïc-fantasy, l'intrigue de cet action-RPG tournera autour de l'attaque du monde de Vertiel par sept mages du froid. Fins stratèges, ceux-ci ressuscitent des armées mortes-vivantes qui occuperont les forces de défense vertielennes pendant que les mages dévoreront goulûment l'énergie mondiale. Face à cette menace, les érudits rouges auront l'idée fort logique d'invoquer un démon de feu pour défaire les mages glacés, mais la séance tournera mal, et c'est un mercenaire au nom prédestiné de Volcan qui se retrouvera possédé par l'entité enflammée. C'est donc à lui qu'incombera la lourde tâche de sauver Vertiel... ou pas !
Ce mercenaire, c'est évidemment le joueur qui le contrôlera. On pourra d'ailleurs légèrement customiser l'apparence de Volcan ainsi que décider du choix de son sexe, une option bienvenue qui fera particulièrement plaisir à certains joueurs. Pour faire passer les ennemis de vie à trépas, le joueur pourra switcher librement entre deux styles de combats. Le premier fait la part belle aux armes lourdes à deux mains, telles les haches, masses d'armes et autres épées bâtardes. Il permettra de martyriser plusieurs ennemis en même temps grâce à des attaques à large portée, de contrer l'adversaire en parant au bon moment et même de démolir les boucliers des ennemis qui en sont équipés. Le combat à double dagues, quant à lui, dotera Volcan d'une agilité accrue synonyme d'attaques rapides mais aussi d'esquives bien utiles, ainsi que de la possibilité d'exécutions furtives. Chacun de ces deux styles de combat disposera de son propre arbre de compétences, à alimenter grâce aux points de capacité gagnés à chaque gain de niveau. Enfin, un troisième arbre poussera avec l'arrivée du démon brûlant dans l'intimité de Volcan, celui de pyromancien, autorisant des talents tels que le jet de boules de feu et autres sorts d'épées enflammées.
Loin de se contenter de nous permettre de jouer avec le feu, le démon qui possède Volcan pourra radicalement changer le déroulement du scénario. En effet, celui-ci sera doté d'une personnalité et d'une volonté propres, et il nous appartiendra de prendre ou non son parti, entraînant ainsi des modifications de quêtes voire même du dénouement de l'aventure. De plus, suivre les désirs du démon aura une influence sur l'aspect de notre personnage que ne renierait pas Lionhead. Aura de feu, voix de basse, paire de cornes de plus en plus proéminentes, ces changements pèseront autant sur l'esthétique que sur la jouabilité ; Volcan fera ainsi fondre en partie ses pièces d'armure (abaissant leurs statistiques au passage) et ne pourra plus porter de casque (les cornes, ça gêne un peu) une fois sa transformation arrivée à un certain stade. Une idée originale et intéressante, limitant la tentation habituelle de jouer en mode Mal Absolu pour les joueurs les plus démoniaques.
Bound by Flame reprendra également nombre d'éléments de gameplay de Mars : War Logs. Outre le système de pause active, on retrouvera le crafting poussé du précédent titre de Spiders, qui permettra de fabriquer des pièges ou d'améliorer ses armes de la tête au pommeau. Autre mécanique martienne présente, la présence d'un compagnon au combat, romançable si affinités. Enfin, de nombreux détails tels qu'un cycle jour-nuit avec une ambiance nocturne particulièrement oppressante et hostile, la gestion du poids de l'équipement ou encore la présence d'impressionnants boss témoignent du soin apporté par Spiders à son dernier rejeton. Nanti de combats ardus et plus dynamiques que ceux de Mars, Bound by Flame s'annonce comme un RPG particulièrement enthousiasmant, et on a hâte de faire corps avec son démon de feu qui viendra posséder la Xbox 360, la Playstation 3, le PC, mais aussi la Playstation 4 dès le 28 février !
Terminons le petit tour d'horizon de cet alléchant line-up avec quelques mots sur Etherium, Blood Bowl 2 et Space Hulk : Deathwing. Proposé au prix modique de vingt euros en exclusivité sur Steam, Etherium de Tindalos Interactive tentera de renouveler le genre RTS avec quelques innovations bienvenues. Micro gestion des troupes moins lourde pour plus d'accessibilité, accent mis sur la tactique au détriment de la dextérité, événements météorologiques aléatoires s'invitant sur le champ de bataille, enrôlement de factions non jouables : Etherium proposera une vision différente du RTS, et s'adressera autant aux vieux briscards du genre qu'aux novices en la matière. Pourvu d'un solide background, d'une campagne solo dynamique qui fera la part belle à l'imprévu, et bien sûr de modes multijoueur, le titre de Tindalos semble bien parti pour injecter un peu de sang neuf à un genre toujours efficace mais pas forcément riche en nouveautés.
Fort du succès du précédent opus, Blood Bowl 2, quant à lui, misera entre autres sur son nouveau moteur et une direction artistique légèrement revue pour séduire une fois de plus les fans de la licence. Outre un enrobage télévisuel amusant et bien senti, le jeu de Cyanide proposera une gestion des équipes bien plus poussée qu'auparavant, comprenant mercato, sponsoring et amélioration des stades. Le mode solo scénarisé placera le joueur dans la peau du président d'une équipe humaine en pleine crise, qu'il faudra redresser afin de tenter de lui faire à nouveau tutoyer les sommets. Le mode multijoueur ne sera pas en reste, un gros accent ayant été mis sur la création - totalement - libre de ligues. Enfin, l'intelligence artificielle sera entièrement revue, bien différente selon la race de l'équipe adverse et s'adaptant à son adversaire. Autant dire qu'attendre la fin de l'année risque d'être difficile pour les joueurs PC friands de football américain Warhammerien !
Et de Warhammer, il sera également question dans Space Hulk : Deathwing, FPS développé sur Unreal Engine 4 par Streum On-Studio, à l'origine du très intéressant E.Y.E Divine Cybermancy. Dans l'armure d'un Space Marine Archiviste, le joueur devra explorer un Space Hulk, gigantesque assemblage de carcasse de vaisseaux, roches et parfois même astéroïdes flottant dans l'espace. Armes à feu, épée et pouvoirs psychiques, escouade de Terminators à diriger, l'Archiviste sera bien armé face aux redoutables Genestealers, qui ont investi en masse l'amalgame géant. Unique ennemi du jeu, le Genestealer sera en revanche décliné en de multiples variations bien distinctes : hybrides, dotés de pouvoirs psychiques, "tanks" à l'énorme résistance, il y en aura pour tous les goûts et tous les dangers. D'autant que l'environnement, labyrinthique et immense, jouera également un rôle dans la progression, notamment grâce aux choix cornéliens auxquels sera confronté le joueur face aux portes. Les refermer derrière soi pour plus de sécurité mais se couper toute option de retraite, ou les démolir pour plus de mobilité mais prendre le risque de se faire surprendre à revers. Un clin d'œil sympathique au jeu de plateau original, qui témoigne du respect de Streum On-Studio envers la licence originale. Un mode multijoueur en coopération prometteur (sans Archiviste, avec uniquement des Terminators) sera également de la partie. L'unique point noir restera la date de sortie fort lointaine du soft, Space Hulk : Deathwing n'étant pas prévu avant 2015, uniquement sur PC. Mais au vu des quelques artworks dévoilés de notre session, si le jeu parvient à tenir ses promesses, il vaudra largement le temps qu'on patiente l'arme à la main !
Tous les commentaires (11)
Edit : *Spiders et Bound by Flame.
Edit: grillé... Rage edited :p
Il y a aussi Murdered Soul Suspect qui ne devrait pas tarder dans le genre.
Je garderais un oeil intéressé sur Styx et Bound Fy Flame. Drift a raison, chez Focus et ses dév la qualité monte, monte ^^.