Entre nos mains depuis vendredi soir, Tom Clancy's Ghost Recon: Wildlands est encore bien loin d'avoir livré tous ses secrets. Impossible donc de vous proposer une review en bonne et due forme, même si nous pouvons d'ores et déjà deviner ce qui fera partie des points forts et faibles du jeu d'Ubisoft. En complément de nos impressions, vous trouverez bien évidemment quelques vidéos du jeu sur PS4 Pro et sur PC (capturé en 1080p, avec les réglages graphiques qui apparaissent dans la première vidéo et un effet sharpen nettement diminué). Cette dernière ne profite pas encore des futurs pilotes Nvidia qui devraient arriver pour la sortie du jeu, ce qui nous a obligés à faire quelques concessions (sans que cela n'empêche les ralentissements pour autant). Pour rappel, voici notre configuration PC : i7 6700K @ 4.5 GHz, 16 Go RAM (DDR4), Windows 10, Nvidia GTX 1080 Founder's Edition MSI. Pour les curieux, nous serons en direct sur cette version dès ce soir 21h45.
Fort d'un terrain de jeu impressionnant de par sa taille et sa relative variété, Wildlands semble déjà s'adresser aux amateurs d'exploration avant tout. Le soin apporté à la construction du monde est indéniable, avec un réseau routier (incluant de nombreux chemins de terre) fourni et globalement intéressant, grâce notamment aux importants changements de dénivelé. Visuellement, malgré un ensemble parfois inégal quand on s'attarde sur certains détails, la promenade a un charme certain, d'autant que le rendu de la lumière et celui des effets météo sont une véritable réussite. La Bolivie virtuelle des studios parisiens d'Ubisoft sera donc une destination très attirante pour tout joueur sensible à l'aspect graphique d'un titre, mais elle le sera encore plus pour ceux qui pourront le découvrir à plusieurs. L'aspect coopératif de Wildlands lui donne en effet une dimension stratégique plus intéressante, même s'il est néanmoins possible d'aborder le jeu furtivement accompagné de l'IA. Reste que la présence de compagnons d'armes de chair et d'os ajoute grandement au plaisir de jeu, comme l'avaient déjà démontré les deux bêtas. Autre atout, et non des moindres, la possibilité d'aborder les situations comme bon vous semble, et même de partir à la conquête des provinces dans l'ordre que vous souhaitez. Ces dernières ont beau proposer un niveau de difficulté préétabli, rien ne vous empêche de tenter de vous mesurez aux plus exigeantes dès le départ, à vos risques et périls.
S'il trouvera son public (en atteste la queue d'acheteurs venus dès vendredi soir acheter le jeu dans les boutiques spécialisées et grandes surfaces près de chez nous), Wildlands n'en demeure pas moins perfectible à de nombreux égards. Pour commencer, le moteur physique est particulièrement décevant, un handicap lourd dans un monde aussi vaste. Conséquence logique, la navigation, à pied comme en véhicule, n'est pas au niveau des 2 derniers GTA. Certains se consoleront donc en soulignant que les sensations restent meilleures que dans les Just Cause, Sleeping (et Watch) Dogs, et autres Saints Row ; tant que l'on respecte un minimum le cadre réaliste du jeu (donc que l'on reste sur les routes/chemins et que l'on évite le hors piste sauvage façon Davton), il y a matière à s'amuser en abusant du frein à main. Hélas, dès que l'on réalise que tout type de véhicule peut monter n'importe quelle pente ou surface, on comprend vite l'ampleur du désastre. À vouloir trop simplifier la vie du joueur, les développeurs en sont arrivés à saboter l'une des mécaniques principales de leur titre. Notons également que le jeu souffre de problèmes de clipping entre les pieds des personnages (ou les roues des voitures/motos) et le sol. Toujours au rang des bémols techniques, l'optimisation est encore assez discutable sur PC (même en tenant compte des options graphiques logiquement gourmandes), et on remarque des soucis de pop-up (le mode ultra n'y change rien), plus marqués sur console il est vrai. La version PS4 Pro nous a paru stable toutefois, mais pas fondamentalement différente des 2 bêtas du point de vue technique.
Au delà de tous les petits défauts que nous avons déjà pu évoquer, ce qui nous préoccupe le plus tient finalement aux travers habituels des jeux de l'éditeur français. La construction même de l'open world de Wildlands semble une fois encore se reposer sur une forte redondance des situations et des activités proposées. Entre les documents à ramasser, qui vous envoient généralement vers des points de collecte supplémentaires, les hommes à interroger (tous doublés par la même personne...), et les zones à investir, la variété semble plus tenir aux environnements et à la configuration des lieux qu'autre chose. Prenons un exemple simple. Parmi les missions secondaires, on vous demandera de voler un véhicule, ou bien encore d'en stopper un sur la route pour tirer les vers du nez de son conducteur. Nous avons été déçus de constater que les quelques missions principales que nous avons choisies au hasard de la carte reposaient aussi sur ces mêmes boucles de gameplay. Certes, les zones dans lesquelles se déroulent ces missions sont souvent originales, et tout le plaisir consiste à comprendre comment approcher sa cible sans se faire repérer, mais ce qui a été montré maintes et maintes fois en vidéo (infiltration dans un camp pour interroger un gradé et fuite de ce dernier qui mène à une poursuite) risque de revenir assez (trop ?) régulièrement. Nous avons bien vu quelques variations, comme ce sous-marin qu'il nous fallait détruire dans un camp, mais nous craignons que la redondance des objectifs soit amplifiée par leur nombre. Là où Horizon: Zero Dawn a su limiter certaines activités pour éviter de lasser le joueur, l'approche habituelle d'Ubisoft ne semble pas avoir bougé d'un iota pour Wildlands.
Pour autant, les quelques heures que nous avons passées sur les bêtas et cette version finale ne nous ont pas déplu. Que ce soit à plusieurs ou en solo, nous avons même pris beaucoup de plaisir à utiliser à notre avantage les divers gadgets mis à notre disposition. La balistique est plutôt bien gérée, même si elle demeure encore perfectible à l'heure actuelle, et la réussite (ou l'échec) d'une approche furtive est toujours un grand moment, tant les imprévus peuvent venir contrecarrer des plans soigneusement préparés. On en arrive même à ne plus faire cas du manque de charisme des protagonistes, génériques au possible, et du manque d'intérêt du scénario. Il faut dire que la mise en scène est assez limitée, la présentation des divers lieutenants (un par province) pouvant même être totalement occultée. En effet, pour en apprendre plus sur eux, il faut maintenir le bouton A (ou croix) pour lancer une vidéo de présentation. La voix féminine qui nous accompagne en anglais à de forts accents Hitman, au point que l'on soupçonne Ubisoft d'avoir débauché l'actrice responsable des briefings du dernier jeu d'Io Interactive. On avait beau ne pas s'attendre à retrouver des équivalents à Lambert et Grímsdóttir, on espérait un peu mieux de ce côté. D'autant que les membres de l'escouade ne font pas grand chose pour remonter le niveau, avec leur humour bas du front et leurs interventions agaçantes. Il ne faudra donc pas attendre de Widlands une approche de la narration très différente de The Division, ce qui est à la fois un reproche mineur et une relative déception.
Tous les commentaires (29)
Hâte de mettre les mains dessus
Le jeu a un rendu vraiment fabuleux et une map immense mais au final à cause du moteur physique médiocre je ne me verrais pas explorer ce monde en dehors des routes tracées par le jeu. Son gameplay est relativement sympa mais tellement redondant qu'y jouer en solo est inenvisageable...
Au final c'est un jeu taillé pour les Youtubers que l'on verra s'éclater en coop lors de "vidéo-détente" sur Youtube et autres joueurs qui s'empresseront de partager de beaux screenshot sur les forums ou Twitter... malheureusement ça ne suffit pas à faire un bon jeu dans lequel on s'amuse.
Dommage.
certains arrivent à passer outre (c'est mon cas^^) mais je peux comprendre que pour d'autres, surtout dans un open-world ambitieux, c'est juste rédhibitoire à l'achat !
et avec pléthores de 4x4, quads, motocross et autre engins exotiques à dispo, c'est frustrant d'avoir aucune sensation ni envie d'arpenter cette magnifique map. La conduite (sol ou air) est moyenne, voir limite mauvaise, avec la plus grande map jamais créée par UbiSoft, c'est tout de même dommage tu ne trouves pas ?
après c'est pas pour basher le jeu juste histoire de le basher, car il a aussi beaucoup de qualités en parallèle, mais on dit juste que le résultat aurait pu être bien meilleur, et ça explique pas mal de déception chez certains ;)
Mieux que :
- Just Cause
- Watch Dogs
- Sleeping Dogs
- Saint's Row
- Arma
- Squad
- Crysis
Idem à :
- Far Cry
Moins bien que :
- GTA
:fou: :D
Quant à la mécanique répétée à outrance, c'est pareil pour tous les jeux du genre, sauf que là en coop ça annonce de très nombreuses séances de jeux. Par exemple ce que je reprocherais le plus à Steep en dehors de ses quelques défauts principaux, c'est qu'on en n'a fait le tour avec la fine équipe de coop et du coup aucun intérêt à le relancer (d'ailleurs je suis le seul à l'avoir gardé). Même chose pour Battlefield (en attendant que Captain le lance ^^), Titanfall, etc, ... Seul R6S avec son gameplay et ses DLC gratuits motive à y rejouer.
Clairement Ghost Recon c'est un sand-box coop, gigantesque et magnifique, dans lequel tu te fais ton propre jeu avec les copains : Bourrin, infiltration ou même shooter tactique sans le HUD.
En solo finalement ça fait penser à MGS V, dont les missions secondaires n'avaient pas de fin (ou presque ^^).
GRAW je n'avais pas du tout aimé, pas sûr de les avoir finis, justement parce que à jouer c'était inintéressant (scripts/gadgets/"couloirs").
Après ce que je veux dire c'est que Ghost Recon c'est intéressant en multi surtout pour moi, là tu t'amuses même si c'est redondant, puisque t'es avec tes copains en vadrouille. En solo la démesure du jeu va vite décourager. Le comparer avec des jeux solos scénarisés et sans coop ou avec une coop limitée, c'est pas forcément le plus judicieux.
C'est sûr que quand je lis ça :
ATTENDEZ MOI J'ARRIIIIIIIIIIIVEEEEEE
C'était surtout une remarque sur l'impact des réseaux sociaux et de Youtube sur les jeux en général. Je n'en pense rien des joueurs qui s'éclatent sur le jeu, tant mieux pour eux. Par exemple et dans un autre genre, ça m'étonnerait que ce soit par amour de la photographie que les modes photos pullulent dans nos jeux actuellement. Je ne pense pas être le seul à voir l'intérêt pour un éditeur de voir les joueurs partager massivement des photos de leur jeu sur les réseaux sociales où se trouvent des milliards de personnes.
Et là, ce que je dis, c'est qu'Ubi commence à développer ses jeux avec YouTube en tête en plus des réseaux sociaux. C'est pas pour rien que Steep avait un mode d'édition vidéo plutôt poussé et qu'il était - lui aussi - jouable en coop. Sachant que 80% des vidéos Youtube c'est de la vidéo détente entre les youtubers.
Et dans la mesure où tout seul, j'ai fini par m'ennuyer, oui à mes yeux c'est un jeu pour Youtuber. Mais c'est aussi un jeu à faire en coop, ce que je ne dénigre absolument pas.
Personnellement je trouve le jeu vraiment chiant quand on y joue pas sérieusement, il perd toutes ces qualités si l'on y joue comme à un GTA plutôt qu'à un jeu militaire stratégique. Même l'exploration est différente puisque la map est tellement variée qu'on risque de rater un truc dès qu'on se met à courir. J'y joue seul parfois simplement pour marcher ou me balader en jeep sur les petits chemins. C'est vraiment un jeu extraordinaire si l'ont prend la peine de le prendre au sérieux.
The bigger the map, the slower the pace.
Bravo Ubisoft, après the Division, encore un open world énorme taillé dans une magnifique carte, encore un jeu sans âme, répétitif, générique...
Un jeu sans âme à la technique super maitrisée, voilà qui me rappelle New York, et d'autres open world du genre. Overdose, surtout après le brillant Zelda... Si vous n'etes jamais allé en Bolivie, n'espérez pas le dépaysement.. Une fois les grands espaces domptés et les graphismes digérés on comprend que c'est grand et beau, mais que c'est pauvre et générique.
Car chez Ubi on continue de se consacrer avant tout à l'emballage... et après on fait un trailer qui essaye de nous faire croire que tuer des dealer c'est coool, et que ça suffit à faire un fond et une intrigue....
Pourtant la carte est géniale, et rappelle les bons souvenir de Ghost1... Mais rien à faire, ce ghost n'est qu'une belle coquille vide, comme l' IA, resortie des placard. J'en ai ma dose, de collecter, de faire des collectionites d'arme et de screen dans des cartes postales animées.
[le jeu grouille de bonnes idées, mais avec une IA aussi bancale, il faut vraiment fermer les yeux pour apprécier le coté infiltration, sniper, tactique, et ne pas tomber sur l'évidence que non je ne suis pas TROP fort, mais que je joue contre des plots].