Quatre ans après Dakar 18, sa suite intitulée Dakar Desert Rally arrive enfin avec de nouveaux arguments pour conquérir un maximum de joueurs. Voici quelques jours que nous y jouons, sur PC essentiellement, mais également sur Playstation 5, et nous vous proposons notre verdict après quasi vingt heures de jeu. En complément, vous pouvez évidemment compter sur quelques vidéos des deux versions testées, ainsi que sur un GSY Offline en français qui s'intéresse au mode Professionnel.
Chaque épreuve du mode Sport peut être pratiquée à bord de l'une des cinq classes de véhicules (voitures, camions, motos, quads et "light véhicules" - des sortes de buggies) et elles sont différentes de celles des autres modes. Terminer ces séries de courses avec les cinq classes permet de débloquer des voitures, camions et motos de légende, le reste de la sélection (des éditions 2020, 2021 et 2022) pouvant être acquis avec l'argent récolté au fil des victoires. Les différentes épreuves sont composées de plus ou moins de spéciales (trois minimum mais cela peut dépasser six ou sept) et il est possible de les reprendre/poursuivre quand on le souhaite, le jeu sauvegardant la progression de chacun des véhicules utilisés. Il est même possible de reprendre une course au dernier checkpoint passé ! La victoire se solde par une roulette des gains (Forza Horizon n'est jamais très loin) qui vous permet de choisir entre des crédits ou un nouveau sponsor (et le véhicule qui va avec). Pour valider ce nouveau partenariat, vous devrez vous acquitter d'une ou plusieurs courses, mais n'allez pas chercher de réalisme dans la progression car vous pourrez posséder des véhicules de différentes écuries sans le moindre problème. Il n'y a d'ailleurs pas de véritable mode carrière comme dans un WRC, on "incarne" tout simplement les pilotes officiels des voitures, camions et autres motos que l'on acquiert et on se contente d'engranger des points d'expérience dans le but de débloquer de nouvelles épreuves, des véhicules plus puissants et le mode Simulation (qui n'est pas disponible avant d'obtenir le rang 25). Malgré cette absence de gestion réaliste de la carrière, la progression est plutôt agréable, avec des épreuves qui se débloquent petit à petit avec le temps, comme dans tout bon jeu d'arcade. Il est juste un peu étonnant de voir l'essentiel des courses se concentrer sur une petite partie de la carte, qui semble pourtant très étendue. On ne sait pas s'il s'agit d'une décision du studio pour garder du contenu sous le coude pour les mois à venir ou si nous n'avons juste pas joué suffisamment (environ 18 heures d'après Steam) pour pouvoir nous aventurer dans les contrées les plus à l'est et au sud. Pour autant, la variété est plutôt au rendez-vous, sans recyclage trop évident des tracés, tous très sympathiques d'ailleurs, même si l'on pourra assez logiquement reconnaître certains passages d'un mode de jeu à l'autre. On en profite pour préciser que Dakar Desert Rally arbore des graphismes plutôt soignés pour un jeu de ce calibre, même s'il se situe sans doute plus au niveau d'un The Crew 2 que d'un Forza Horizon 5. L'implémentation d'une météo dynamique et d'un cycle jour/nuit est clairement un plus pour rendre les courses plus vivantes et variées, ce qui ne gâche rien.
La grande originalité qui distingue le jeu de Saber Porto de la concurrence, c'est le fait qu'il permet également d'aborder les spéciales de manière plus réaliste. Attention cependant, si les modes Professionnel et Simulation s'avèrent bien plus exigeants que le mode Sport, le moteur physique reste résolument le même, à savoir arcade dans l'âme. La conduite ne change donc absolument pas d'un mode à l'autre, et contrairement à ce que l'on aurait peut-être pu espérer, il n'y a aucun risque de finir embourbé ou ensablé et de devoir sortir le treuil pour se dégager. D'ailleurs, contrairement à Dakar 18, on ne peut désormais plus sortir du véhicule et évoluer à pied. En dehors du niveau des adversaires, qui augmente en fonction du mode choisi, c'est surtout la navigation qui devient de plus en plus exigeante. Dès le mode Professionnel, il faut oublier les balises de checkpoints et les indications précises à l'écran. En voiture ou en camion, il faudra donc écouter attentivement le copilote (qui a enfin décidé de ne plus nous hurler dans les oreilles depuis l'édition 18) pour suivre le bon cap, du moins au début. Des notes précises (et fidèles à ce que les véritables pilotes du Dakar utilisent) sont aussi proposées, mais elles vous demanderont certainement un bon temps d'apprentissage pour les maîtriser correctement. C'est pour cette raison que l'on vous déconseille de tenter le mode Professionnel en moto ou en quad trop tôt. D'autant que le rythme des courses, même si on débute bien seul sur la ligne de départ dans les modes Professionnel et Simulation, est nettement plus appuyé que dans Dakar 18. À la vitesse où l'on se déplace, il n'est pas toujours évident de bien se repérer. Aussi, la moindre perte de temps peut s'avérer fatale pour le classement final, ce qui implique potentiellement quelques échecs avant de réussir à terminer une spéciale sur le podium. Il s'agit d'une approche très différente de celle du mode Sport, mais cela ajoute beaucoup de piment aux courses, qui peuvent parfois dépasser les 15/20 minutes ! On regrette juste que le copilote soit si confus/perdu dès que l'on se trompe de cap, car cela peut rendre certains passages un peu frustrants, à force de tourner en rond sans savoir exactement où se situe la prochaine balise à activer (comme dans la réalité, elles ne sont pas visibles à l'écran). Le mode Simulation ôte quant à lui les dernières petites aides visuelles à la navigation, désactive les sauvegardes aux checkpoints (qui permettent normalement de revenir "instantanément" au dernier point de contrôle après un écran de chargement), et l'option de repositionnement. Les compétences de l'IA montent aussi d'un cran supplémentaire, ce qui explique qu'il faille d'abord atteindre le niveau 25, et donc un certain niveau d'expérience, pour y accéder.
Nous l'avons déjà évoqué, Dakar Desert Rally opte pour une prise en main arcade, même s'il vous faudra sans doute un peu de temps à vous y habituer. Sans être aussi abordable que celle de The Crew 2, elle s'en rapproche tout de même plus que de celle d'un Forza Horizon. Le poids de certains modèles de véhicules ajouté au jeu des suspensions peut surprendre quelque peu au départ, surtout dans le sable, mais d'une manière générale, même si chaque classe propose une maniabilité propre, on reste loin des standards d'une simulation. Malgré tout, le tout fonctionne plutôt bien il faut l'avouer, bien que certaines pertes de contrôle nous semblent un peu étranges et que le feedback à la manette soit un peu trop léger (sur PC du moins). Ceci étant dit, nous avons aussi trouvé la version PS5 un peu plus délicate à appréhender, comme si l'inertie des véhicules y était un peu plus prononcée. Cela vient cependant peut-être des premiers modèles que l'on pilote au tout début, un peu moins maniables, à moins que ce soit dû au problème d'input lag inhérent aux versions PS5 des jeux tournant sous Unreal Engine. Le plus décevant tient finalement plus au manque de différences ressenties entre les surfaces, le revêtement n'ayant pas un impact assez important sur la conduite à notre goût. Même la neige et la pluie n'affectent pas vraiment la maniabilité des véhicules, qui ne semblent pas glisser plus, y compris dans la boue. De même, les distances de freinage ne sont à priori pas beaucoup affectées. C'est évidemment un point très regrettable dans un jeu de off-road, mais cela s'explique sans doute par l'approche plus grand public de cet épisode. On espère néanmoins que les retours des joueurs sauront faire évoluer cet aspect du jeu et que les développeurs sauront trouver un plus juste milieu. À noter que Dakar Desert Rally dispose d'un mode multijoueur qui permet de s'essayer aux différents modes (Sport, Professionnel et Simulation) avec des amis ou des inconnus. Plutôt sympathique dans l'idée, d'autant qu'on nous a promis un éditeur de course (s'il est déjà inclus, nous ne l'avons pas encore trouvé). Enfin, impossible de ne pas aborder l'aspect qui fera probablement grincer le plus de dents : l'optimisation du jeu et ses performances. Sur PC comme sur PS5, le framerate ne parvient jamais à être totalement parfait malgré la présence du DLSS (PC) et d'un mode Performance (PS5 - un mode Résolution moins agréable est aussi disponible). Pire, ayant passé l'essentiel de notre test sur la version PC, les changements de résolution ou d'options graphiques ne nous ont jamais permis de ressortir totalement satisfaits de nos sessions de jeu. Ainsi, le nombre d'image par seconde peut baisser brutalement pour quelques secondes (50 fps, 40, voire même moins) en fonction des conditions (pluie, nuit) ou du nombre d'adversaires autour de nous. Le bilan est meilleur quand on ne joue pas dans le mode Sport, mais il n'est pas parfait. Sur PS5, c'est un peu la même chose, même si la première impression est globalement meilleure. Si des ralentissements peuvent survenir quand l'écran est un peu chargé en effets, on remarque surtout des micro-saccades plus marquées à chaque checkpoint (quand le jeu sauvegarde très probablement). Le jeu reste jouable quelle que soit la machine, mais il est dommage de ne pas pouvoir profiter d'une expérience parfaitement fluide dans un jeu de course. On comprendrait donc que cela freine certaines ardeurs du côté des acheteurs potentiels.
Au final, nous voyons un très bon potentiel dans ce Dakar Desert Rally, mais le jeu de Saber Porto ne l'exploite pas encore suffisamment pour devenir un incontournable dès sa sortie. Les problèmes de performances sont par exemple regrettables, mais les soucis concernant l'IA ne le sont pas moins en mode Sport. Il est aussi bien dommage que la chasse aux trésors de Dakar 18 n'ait pas été reconduite, car cela aurait permis de se lancer dans des courses d'orientation plus posées pour s'entraîner avant de passer aux choses sérieuses avec la compétition elle-même. Cela pourrait aussi permettre de proposer une activité d'exploration sur la carte totalement ouverte en complément des épreuves plus balisées. On pense également que le studio devrait implémenter un mode entraînement/repérage sur les spéciales des modes Professionnel et Simulation pour laisser le temps aux joueurs d'assimiler les règles de navigation réalistes. On émet aussi quelques réserves sur l'exploitation de la carte, qui semble gigantesque quand on y navigue dans le menu de sélection des épreuves, mais qui les regroupe à priori toutes dans une seule zone (nord ouest, mid-ouest). Peut-être n'avons-nous pas joué suffisamment longtemps, mais cela nous paraît étonnant. On ne serait donc pas surpris de voir le jeu s'étoffer de nouvelles épreuves au fil des mois. Si c'est le cas, et que cela reste gratuit, il n'y aura rien à dire, mais si ces éventuels ajouts sont payants, il y aura de quoi faire grise mine. En attendant, Dakar Desert Rally surpasse très facilement son prédécesseur et son approche plus arcade le destine à un public plus large qui pourrait bien lui trouver beaucoup de charme pour les 40€ demandés. Clairement, même dans son état actuel, il y a matière à s'y amuser, et le dépaysement garanti des promenades en Arabie Saoudite est un plus indéniable.
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alta : oui c'est très arcade, et je comprends que la conduite déçoive ou ne plaise pas, mais je n'ai pas trouvé ça mauvais non plus. Il faudrait qu'ils proposent une démo pour que les gens se fassent une idée.
En revanche j'espère vraiment qu'ils vont rendre l'IA moins kamikaze, et régler les soucis de navigation. Le copilote qui te dit soudainement de faire demi tour alors que le checkpoint est 100 mètres plus loin, c'est pénible. L'immersion en prend un coup à cause de ces deux problèmes.
Mais oui clairement il faut qu'ils corrigent le copilote et l'IA (c'est déjà prévu pour le prochain patch à priori). Ce qui m'inquiète c'est qu'ils ne parlent pas des perfs (et les forums de Steam ne semblent pas non plus trop râler à ce sujet alors qu'il y a vraiment des soucis).