Seasons After Fall aura vu défiler bien des saisons avant d'être prêt à éclore, mais le jeu de Swing Swing Submarine, édité par Focus Home Interactive, sera parvenu à prendre de vitesse l'automne 2016 pour une arrivée en ce tout début septembre. Le studio montpelliérain fait donc sa rentrée des classes sur PC (aucune version console n'est prévue pour l'instant), et nous vous proposons de découvrir notre verdict sur leur troisième création personnelle après Blocks That Matter et Tetrobot and Co. Si d'aventure notre critique et nos quelques vidéos ne suffisaient pas, on vous invite à nous retrouver ce soir pour un live septembral, dès 21h50.
Tout commence par l'apparition d'un goupil, attiré par une source lumineuse dépassant la cime des arbres et montant vers le ciel. Bientôt habité par une entité mystérieuse, qui lui donnera accès au pouvoir des saisons, le mignon canidé roux va devenir, bien malgré lui, le héros d'une aventure que l'on croirait directement sortie des illustrations d'un livre pour enfant. Il lui faudra d'abord rencontrer les quatre gardiens des saisons, qui lui octroieront la possibilité de passer de l'hiver à l'automne, puis du printemps à l'été, dès qu'il en aura besoin. Une première partie du jeu qui permet à la fois de prendre connaissance des mécaniques de base, mais aussi de découvrir le monde dans lequel il va lui falloir évoluer. S'il bénéficiera des quelques conseils de la petite voix féminine qui l'accompagnera pendant les deux premières heures, notre maître renard gardera tout de même une certaine liberté de déplacement, qui prendra tout son sens dans les deux tiers restants de l'aventure. Il faudra donc pousser plus loin l'exploration des quatre zones découvertes dans la première partie du jeu, ce qui vous obligera assez logiquement à retraverser certains décors pour en découvrir de nouveaux. Il existe bien des moyens pour revenir plus rapidement dans certaines zones, ou pour rejoindre le sanctuaire de départ, mais Seasons after Fall vous demandera quoi qu'il arrive de repasser par des endroits déjà traversés – d'autant plus si vous y oubliez des choses au premier passage.
Bien que possédant des mécaniques de jeu de plate-forme, Seasons After Fall ne cherche pas à vous mettre au défi quand il s'agit de sauter d'un élément à l'autre du décor. Le titre de Swing Swing Submarine ne se veut en effet jamais difficile ou frustrant. On pourra occasionnellement manquer un saut, mais la chute ne sera que très rarement fatale, et si d'aventure il vous arrivait réellement de tomber dans un trou sans fond, vous serez immédiatement ramené sur la plate-forme précédente, sans le moindre écran de chargement. Les énigmes auxquelles vous allez devoir faire face ne sont pas particulièrement exigeantes non plus, puisqu'il s'agira essentiellement de bien manier les changements de saisons pour utiliser au mieux votre environnement. L'automne fera apparaître des champignons, ou des feuilles mortes que des courants d'air feront planer, le printemps et ses pluies torrentielles vous permettront de faire monter le niveau de l'eau, l'été de faire pousser certaines plantes, tandis que l'hiver vous assurera un sol solide à chaque fois que vous devrez traverser un étang. Les rares créatures peuplant le monde de Seasons after Fall s'ajouteront à tout cela pour offrir une variété bienvenue aux situations de jeu. Les méduses volantes activeront des plantes bien précises par exemple, ou les lucioles vous demanderont de reproduire les motifs clefs qui seront à chaque fois dissimulés dans le décor. Des principes simples, mais parfois rendus plus complexes du fait de l'absence de guidage dans la seconde partie du jeu.
Splendide, magnifique, sublime, la direction artistique de Seasons After Fall laissera pantois les plus grincheux des joueurs. Qu'il s'agisse de son esthétique ou de sa bande son, impossible de reprocher quoi que ce soit au jeu de Swing Swing Submarine, qui allie un visuel enchanteur à une musique à base d'instruments à cordes pour le moins mémorable. Certains le compareront à tort au magistral Ori and The Blind Forest, mais Seasons after Fall possède une identité graphique unique qui le rapproche nettement plus du troisième art. Jamais les tableaux d'un jeu n'auront aussi bien porté leur nom, les environnements peints à la main leur conférant une touche bien particulière. Le rendu que le studio est parvenu à atteindre avec le moteur Unity force le respect, chaque parcelle de terrain proposant son lot de détails et d'animations pour rendre l'univers du jeu aussi organique que vivant. On a beau ne pas y croiser d'autres formes de vie que les gardiens, les méduses volantes, les lucioles ou les petits crabes de terre, le monde de Seasons after Fall respire la chlorophylle et la vie. Pour terminer sur l'aspect graphique du titre, comment ne pas mentionner la maestria avec laquelle sont gérés les changements de saisons, qu'il est possible de déclencher quand bon nous semble, au gré de nos envies, ou de nos besoins.
Comme nous l'évoquions plus haut, la bande son a, elle aussi, fait l'objet du plus grand soin. Les cordes des instruments rythment certains passages de la plus belle des manières, puis s'effacent pour laisser la place aux bruitages environnants, tous plus envoûtants les uns que les autres. Le bruit du vent, de l'eau, des créatures de la forêt, tout participe à l'immersion dans ce conte à destination de toute la famille. Bien sûr, que serait un conte sans sa narration, que le titre édité par Focus a fort jolie également. Grâce au talent d'Adeline Chetail et de Vincent Grass, l'atmosphère du jeu prend une teinte encore plus intimiste et touchante, tant et si bien que l'on vous conseille pour une fois d'opter pour la version française. Sans atteindre le niveau de dramaturgie du regretté Marc Cassot dans Soldats Inconnus - sur un sujet bien plus grave il est vrai -, la justesse de leur performance leur vaut largement de figurer au rang des meilleurs doublages de ces dernières années. Dommage de ce fait de devoir subir un mixage mal équilibré qui a tendance à effacer les voix au profit de la musique, ce que l'absence de réglages indépendants des pistes sonores ne permet pas de corriger.
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Ca fait longtemps que je n'ai pas acheté une "exclue" pc.
Je me laisserai bien tenter lorsque j'aurais rattrapé mon retard rien que pour la DA, la VF et la musique =)