Gamersyde Review :
The Uncharted Collection

• Driftwood
• Mercredi 30 septembre 2015 | 16:00
• 43 Commentaires

GSY Review PS4

Après cinq jours passés sur Uncharted: The Nathan Drake Collection, nous sommes en mesure de vous dire si oui ou non cette compilation des trois volets de la série de Naughty Dog vaut la peine d'être jouée/rejouée. Notre verdict, quelques images tirées du mode photo et une série de nouvelles vidéos n'attendent plus que votre clic.

Éditions Nathan

Trois jeux pour le prix d'un seul, voilà une affaire qui pourra sembler très alléchante pour certains, mais qui en laissera d'autres complètement de marbre. Les grognons ne manqueront en effet pas de critiquer le tarif plein affiché pour des jeux de la génération précédente, ce à quoi nous rétorquerons qu'il ne s'agit tout de même pas de n'importe quels titres. Là où Microsoft vend actuellement le premier Gears of War à 30€ sur Xbox One et sa compilation Halo à 45€ environ (des prix Amazon), Sony opte pour une soixantaine d'euros (62.99€ très exactement), ce qui nous semble plus que correct pour le contenu proposé et la qualité globale du portage. Bien sûr, nous aurions préféré que cette compilation soit proposée à un prix encore plus doux, mais après tout, rien ne vous empêche d'attendre quelques semaines pour profiter d'une bonne affaire (baisse de prix ou occasion) avant de céder à la tentation. Pour justifier la somme demandée, Sony a cependant mis les petits plats dans les grands en confiant le portage de ses précieux titres à BluePoint Games (The Ico and Shadow of the Colossus Collection, God of War Collection, MGS Collection et bientôt Gravity Rush Remastered). À une époque où remastérisation rime plus avec rentabilité facile et portages fainéants, quel plaisir de se retrouver face à trois jeux parfaitement adaptés à leur nouveau support.

Si notre version test ne profitait pas encore du patch Day One, notre expérience de jeu a été très satisfaisante, avec un framerate quasi imperturbable à 60 images par seconde et un rendu visuel amélioré depuis l'ère PS3. Ainsi, les effets de lumière, les textures, les détails de l'environnement et des personnages, tout profite du passage sur PS4 pour afficher des graphismes très souvent somptueux. Le premier épisode est évidemment celui qui a le plus vieilli, mais c'est finalement aussi lui qui jouit du plus grand bond qualitatif en avant. L'arrivée de l'occlusion ambiante dans Drake's Fortune est un plus indéniable, mais cela ne l'empêche d'accuser son âge à cause d'éclairages très en dessous des deux autres opus. Le passage à Uncharted 2 ne manquera donc pas de vous laisser bouche bée devant sa maîtrise visuelle, le fossé entre les deux titres prenant des allures de saut générationnel. Les passages iconiques de cette suite sont de plus sublimés par le passage en 1080p, et pour peu que vous les découvriez seulement aujourd'hui, les séquences du train et du village népalais resteront gravées dans vos mémoires pour un bon moment. Assez logiquement, Uncharted 3 pousse encore plus loin le niveau de détails, certains passages n'ayant vraiment pas à rougir face aux productions actuelles. Naughty Dog maîtrisait comme personne le hardware de la PS3 et aujourd'hui encore, leur travail impressionne.

Le Drake Art

La formule Uncharted n'a pas fondamentalement changé depuis le premier épisode en 2007. Mélange assez équilibré entre plateforme, énigmes simples et combat à l'arme à feu (même si ce pan là du gameplay prédomine tout de même assez nettement), la série a su adapter l'esprit Indiana Jones en ne conservant que les moments forts. Le deuxième volet est à ce titre le plus réussi des trois, puisqu'il parvient à garder un rythme parfait pendant la dizaine d'heures nécessaires pour en voir le bout. Les séquences mémorables se succèdent, et les nouveaux personnages ne manquent pas de charme. L'antagoniste moins réussi du dernier opus en date associé à sa structure très proche du précédent lui ont valu une moins bonne réputation auprès de certains fans, mais il demeure néanmoins un jeu d'une efficacité rare. Qu'il s'agisse de visiter un château en ruine en France ou de s'échapper d'un bateau en plein naufrage, Uncharted 3 ne lésine pas sur les moyens pour en mettre plein la vue, jusqu'à cette incroyable séquence dans le désert ou sa cité oubliée à la fin de l'aventure. On regrette en revanche toujours autant le parti pris de Naughty Dog sur les phases de plateforme, très automatisées et exagérément scriptées. Bien que cela soit devenu une norme aujourd'hui (après tout, le reboot de Tomb Raider a suivi la même voie), on souhaiterait que la série se montre un peu plus exigeante à ce niveau, à l'instar de l'ancienne Lara du très bon Underworld.

Moins viscéral et moins percutant que son concurrent direct (Gears of War pour ne pas le nommer), Uncharted se veut TPS avant tout. Grâce au travail de Bluepoint Games, à l'apport du 60 fps et du DualShock 4, les sensations de tir sont bien plus agréables qu'auparavant, et ce sur les trois épisodes. Alors que le premier volet est aujourd'hui très pénible à jouer sur PS3, son passage sur PS4 lui fait le plus grand bien. Les errements de la visée du troisième épisode sont également un bien lointain souvenir, et le gameplay fonctionne désormais parfaitement. Il subsiste cependant encore quelques imprécisions dans le système de couverture, Drake ne se collant pas toujours comme il faut là où il faut, mais dans l'ensemble, tout fonctionne très bien. Les déplacements flottants et glissants du héros sont certes toujours un peu surprenants, car manquant de réalisme par rapport à ceux de Joel dans The Last of Us. C'est d'ailleurs ce manque de sensation de poids de Drake qui nous avait déçus à l'époque de la sortie du tout premier jeu. Un détail diront certains, mais nous espérons tout de même que Naughty reverra légèrement sa copie pour la sortie d'Uncharted 4 au printemps prochain. On ne pouvait évidemment pas attendre de Bluepoint qu'ils modifient quoi que ce soit à ce niveau, mais les joueurs habitués à la lourdeur d'un Marcus Fenix auront peut-être un peu de mal à s'y habituer - même si, en contrepartie, ils profiteront d'un personnage bien plus souple et malléable.

Qui dit aventurier porté sur l'archéologie et les trésors oubliés dit bien évidemment énigmes et mécanismes à actionner. Curieusement, Drake's Fotune avait laissé de côté cet aspect pourtant inhérent aux aventures d'Indiana Jones (toutes proportions gardées, il s'agit de films après tout). Il s'agissait essentiellement d'accéder à certaines zones pour actionner des interrupteurs, mais on y trouvait tout de même quelques "vraies" énigmes où le fidèle calepin de Drake fournissait tous les indices nécessaires à leur résolution. Ce n'est véritablement qu'avec Among Thieves que ces séquences ont vraiment été intégrées de manière régulière pour venir rompre quelque peu le rythme effréné des péripéties du héros bondissant. Ces dernières n'ont cependant jamais eu pour but de mettre vos méninges à rude épreuve, et servent avant tout à vous permettre de souffler un peu tout en contemplant les majestueux décors qui leur servent de cadre. Même en l'absence d'un challenge véritable, ces passages sont aujourd'hui encore une indéniable réussite, de par leur atmosphère et leur mise en scène. En y ajoutant parfois des phases de plateforme vertigineuses avant de permettre au rythme endiablé de reprendre de plus belle avec l'arrivée de nouveaux ennemis, l'équilibre général et l'enchaînement entre chaque couche de gameplay sont parfaitement dosés dans Uncharted 2 et sa suite.

Verdict

Lien utile

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