On ne va pas vous mentir, malgré tout le temps consacré à Far Cry 6, nous ne sommes pas parvenus à en voir le bout. Pas que la campagne solo soit aussi longue à terminer en ligne droite que celle d'un Assassin's Creed, mais en voulant passer le plus de temps possible sur plusieurs versions du jeu (PS5, Xbox Series X et PC), il était difficile d'avancer aussi vite que nos confrères sans pouvoir transférer nos sauvegardes de l'une à l'autre. Pour autant, après avoir passé un nombre conséquent d'heures sur Yara, nous pensons être largement en mesure de vous donner un avis éclairé sur le sujet, d'autant que nous avons tout de même eu le temps d'aller au bout de l'une des trois grandes zones de la carte tout en jouant un certain nombre de missions dans les autres. Il nous reste sans doute encore beaucoup d'endroits à découvrir, mais en termes de mécaniques et de situations de jeu, nous avons une vision suffisamment globale pour vous aider à faire votre choix. On vous rappelle aussi que nous avons mis en ligne deux GSY Offline (dont un en anglais) pour vous guider un peu plus. Allez, trêve de bavardages inutiles, on vous invite à découvrir enfin ce que vaut ce nouvel épisode dans les quelques lignes qui suivent.
Si Far Cry 5 avait tenté de rendre la progression un peu plus organique en ne forçant plus le joueur à se rendre jusqu’à un point A pour discuter avec un donneur de quête, ce sixième épisode reprend une structure plus classique à cet égard. Chaque région va donc vous demander de vous acquitter d’une série de missions principales pour faire avancer l’histoire, sans vous obliger à suivre un ordre précis ou à vous concentrer sur une seule zone à la fois. Après avoir terminé l’introduction et le prologue, on va certes vous inciter à commencer par la partie sud ouest de l’île principale, mais rien ne vous empêche de tenter de vous aventurer plus loin. Un système de niveaux similaire à ce que l’on trouve dans Assassin’s Creed oblige cependant à se tenir éloigné de certains endroits au tout départ, sous peine de tomber sous le feu adverse très rapidement. Mais après quelques quêtes principales et secondaires terminées, on se trouve nettement moins muselé que dans un Assassin's Creed heureusement. La conquête du territoire peut passer par la destruction de canons antiaériens, ce qui facilitera vos déplacements une fois que vous aurez débloqué des hélicoptères et des avions, mais aussi par la récupération des différents points de contrôle routiers (qui ajoutent des zones de voyage rapide supplémentaires). Notez cependant que le niveau de résistance militaire augmentera régulièrement au cours de l’histoire pour éviter de rendre les premiers secteurs du jeu trop faciles. Comme pour les nombreuses chasses au trésor, aux animaux sauvages, la libération de zones précises (une plateforme pétrolière par exemple) ou les courses (voiture, quad, jet-ski, etc.), rien de tout cela n’est obligatoire (ou très nouveau), mais cela permet de se sentir un minimum impliqué dans le monde qui nous entoure. Far Cry 6 permet toujours de faire le choix entre une approche furtive ou plus brutale, avec le panel d’armes qu’on lui connaît déjà (fusils et pistolets, arcs, lance-flammes, etc.) que l’on peut customiser à sa guise en leur ajoutant des silencieux, des lunettes de visée, ou même un type de munitions défini. Celles-ci sont d'ailleurs annoncées comme étant plus ou moins efficaces selon la cible, mais dans les faits, un tir à la tête avec des balles perforantes mettra vite tout le monde d’accord. Si l’arsenal est riche en quantité, rien ne vous oblige donc à en changer, les premières armes pouvant largement vous servir tout au long du jeu. Malgré tout, les collectionneurs seront ravis, avec des skins parfois bien tape-à-l’oeil qui se marient bien avec l'ambiance générale du jeu.
Là où ce sixième volet fait un peu peau neuve, c’est dans la présence d’armes un peu plus originales. Grâce à Juan Cortez, vous allez en effet pouvoir compter sur ce qu’il appelle des Supremos, des sortes de sacs à dos bricolés capables à la fois de transporter des gadgets (balles de baseball pour attirer l’attention de vos adversaires, grenades, cocktails molotov, seringues de santé, explosifs divers et variés), mais également de lancer un “coup spécial”. Le premier que l’on obtient permet par exemple de tirer des missiles à courte portée pour se débarrasser d’un hélicoptère un peu trop collant ou d’un canon antiaérien. Après, libre à vous de l’utiliser contre de simples soldats évidemment, comme disait l'autre, c'est vous qui voyez. Jeu vidéo oblige, il faudra patienter un temps donné avant de pouvoir le réutiliser, même si la jauge correspondante pourra être remplie plus rapidement en améliorant ledit supremo (en tuant un ennemi d’une balle dans la tête par exemple). Il en existe d’autres, dont certains sont plus pensés pour le jeu en coopération, mais on vous laisse la surprise de les découvrir par vous-même. De notre côté, on doit dire que nous avons finalement jeté notre dévolu sur le premier que l’on nous a confié, ce qui veut dire que rien ne vous oblige à en changer. En plus du supremo, Juan Cortez vous fournira des armes spéciales au design plutôt réussi. Pistolet à clou, lance-harpons, fusil d’assaut électrique, lance-feux-d’artifice, lance-poison, il y a de quoi faire. Les sensations de shoot étant toujours aussi satisfaisantes dans ce Far Cry 6, on s’amuse vraiment à nettoyer les rangs de Castillo, d’autant que les animations lors des impacts reçus sont généralement réussies. Dommage en revanche que l’IA soit toujours aussi idiote et lente à réagir, surtout qu’aucun niveau de difficulté ne permet de modifier son comportement (il n’en existe que deux, l’un porté sur l’action et l’autre sur l’histoire). On n’aurait pourtant pas dit non au système de personnalisation du dernier Assassin’s Creed.
Il existe toutefois plusieurs mécaniques que Far Cry 6 emprunte à ce dernier, dans la gestion des camps par exemple, qui permet, moyennant une certaine quantité de ressources, d’ajouter des échoppes supplémentaires pour profiter de nouveaux équipements (offerts ou à acheter), d’un plus grand nombre de planques ou même de recettes capables de vous octroyer des bonus temporaires. Il en existe 6 sortes : la caserne des banditos, la boutique de pêche, le pavillon de chasse, le réseau de planques, la garnison des guérilleros et la cantina. Cela ne vient clairement pas bouleverser la manière dont on appréhende le jeu mais justifie la récupération régulière de ressources. C’est dans ces boutiques que vous pourrez dépenser les pesos que vous aurez amassés, pour acheter des cartes (emplacements de caches d’armes, de zones de chasse, etc.), des vêtements ou même des armes. Encore une fois, rien de tout cela n’est imposé puisque l’on trouve généralement tout ce dont on a besoin dans l’open world (ou en terminant certaines missions). Far Cry 6 lorgne d’ailleurs aussi un peu du côté des derniers Assassin’s Creed en incluant une gestion de la tenue du héros. Ainsi, vous pourrez vous équiper des pieds à la tête (de façon dépareillée ou non), mais cela n’aura pas qu’un bête intérêt cosmétique puisque chaque vêtement donne droit à un bonus passif (endurance, résistance à certains types de balles, infiltration, vous voyez le tableau). Exit donc l’habituel arbre de compétences, au profit d’un système pas forcément très réaliste, mais qui a le mérite d’être assez malléable puisque l’on pourra se changer facilement en fonction des besoins. Pas sûr que ce choix plaise à tout le monde cependant : dans les précédents opus, on ressentait un vrai gain de puissance après l’obtention de nouvelles capacités et c’est ici nettement moins le cas. D'Assassin's Creed, on retrouve aussi le système de Brotherhood, qui permettait déjà d'envoyer des hommes remplir des missions via un menu dédié, tout cela dans le but de récupérer des ressources ou de la main d'œuvre.
Le jeu propose aussi des Opérations Spéciales, des missions à pratiquer seul ou en coopération dans des zones extérieures à la map principale, avec comme objectif de récupérer une arme très instable. Assez ouvertes, les deux cartes disponibles pour le moment (avec d’autres à venir plus tard) demandent d’abord d’atteindre la zone où se trouve l’objectif en évitant (ou en affrontant) les soldats de Castillo, avant de devoir ramener la fameuse arme à l’entrée du secteur. La difficulté tient au fait qu’une fois sortie de son conteneur réfrigéré, l’arme se met à chauffer dangereusement dès que vous êtes en plein soleil, obligeant à privilégier les zones d’ombre pour progresser. Pour refroidir le colis, il faut obligatoirement utiliser les points d’eau trouvés sur le chemin du retour, tout en évitant (ou en combattant) les forces ennemies. Assez logiquement, les Opérations Spéciales sont plus faciles à aborder en coopération, le joueur transportant l’arme pouvant dès lors se concentrer sur sa préservation tandis que ses camarades le défendent. Ceci étant dit, il est tout à fait possible de s’en sortir seul. Ces missions peuvent être rejouées autant de fois que vous le désirez, avec la possibilité d’augmenter le niveau de difficulté. Enfin, au rang des nouveautés de cet opus, vous pourrez vous adonner aux joies des combats de coqs, dans un mini-jeu de VS fighting amusant (mais sans plus). Un petit mot pour évoquer les Amigos, ces animaux de compagnie qui peuvent vous prêter main forte. Si vous avez déjà pratiqué Far Cry Primal ou Far Cry 5, vous savez déjà de quoi il retourne, et si ce n’est la présence de l’adorable Chorizo (accompagné du couinement régulier des roues de son chariot miniature), il n’y a pas vraiment grand chose à en dire. Pensés pour l’attaque ou la discrétion, ces coéquipiers à quatre (ou deux) pattes ne sont jamais indispensables pour progresser, mais ils pourront vous donner un coup de main à l’occasion.
Pour terminer, quelques mots sur la technique assez réussie du titre. Si l’évolution visuelle ne saute pas forcément aux yeux, on peut déjà remarquer que l’effet de construction progressive du sol vue dans Far Cry 5 a enfin disparu. Il reste bien sûr des petits soucis de pop-up plus ou moins visibles, mais rien qui ne gâche le plaisir de la balade. Comme en atteste notre vidéo HDR (et les autres d’ailleurs), les paysages du jeu sont très réussis, avec des textures détaillées (merci le pack HD) et un rendu global chatoyant qui permet d’offrir de très jolis panoramas. La nuit n’est toujours pas assez sombre à notre goût, mais elle n’en reste pas moins réussie visuellement, ce qui tombe bien puisque les journées sont assez longues et équilibrées. Ce qui sautera le plus aux yeux des joueurs console, c’est la fluidité quasi parfaite de cet épisode, qui tourne bel et bien à 60 images par seconde. Pour cela, il faut évidemment tirer un trait sur le ray tracing, mais honnêtement, même si le choix d’un mode dédié locké à 30 fps aurait été lé bienvenu, nous pensons que la décision d’Ubisoft de fournir l’expérience la plus fluide possible sur PS5 et Xbox Series était la meilleure. Le confort de jeu y gagne indéniablement si l'on compare les sensations entre ce volet et le précédent à l’époque de sa sortie sur PS4 et Xbox One. Dommage cependant que la version Playstation 5 souffre de tearing dans les passages les plus chargés. C’était déjà le cas dans Assassin’s Creed Valhalla, mais on espérait qu’Ubisoft trouve un moyen de corriger le problème. D’un autre côté, le jeu nous a semblé globalement plus fluide que sur Series X quand cette dernière n’était pas branchée sur une prise HDMI 2.1 (où la fonctionnalité VRR de notre écran faisait des merveilles). Quelle que soit la version jouée, nous avons aussi remarqué qu’il est préférable de fermer totalement le jeu une fois sa session terminée, sous peine de voir apparaître un léger stuttering en utilisant la fonction reprise des deux consoles. Côté bugs, nous avons eu plus de chance sur consoles que sur PC, alors que nous y avons passé bien plus de temps. Gageons que les développeurs sauront réagir promptement pour éviter la grogne des joueurs.
Au final, que retenir de ce dernier volet en date de la franchise ? Eh bien, il s’agit sans surprise d’un titre efficace, assez dépaysant pour la promenade touristique qu’il propose tout en restant très peu surprenant en termes de contenu et d’histoire. Nous y passons toujours un agréable moment tout en étant conscients que nombreux sont celles et ceux qui n’y verront qu’une simple redite des épisodes précédents. On aura donc plutôt tendance à le conseiller aux joueurs et joueuses qui connaissent moins la série qu’aux autres, qui en sont peut-être déjà lassés, à moins que ces derniers soient en manque de FPS solo. Mais si l’on a nous aussi un peu l’impression qu’Ubisoft a vraiment fait le tour de la formule et qu’il est grand temps de faire preuve d’un peu plus d’audace, on ne peut pas dire que le contenu de ce sixième volet n’est pas à la hauteur de celui des autres. Un titre indéniablement efficace donc, mais qui souligne paradoxalement le besoin de renouvellement d’une franchise un peu trop campée sur ses positions. Espérons donc que les équipes d’Ubisoft sauront faire table rase du passé pour que la série puisse sortir de sa zone de confort afin de nous surprendre à nouveau dans les années à venir.
Tous les commentaires (27)
Pour le cas de Far Cry je pense d'ailleurs que c'est l'espèce de "dandinement" de la caméra pour simuler la marche qui me rend malade. Hélas pas moyen de le virer dans les options. Du coup, pour ce sixième épisode, même à pas cher, je pense faire l'impasse.
Et l'annonce de leur espèce de battle royale sauce Tom Clancy...
Et l'annonce de leur espèce de battle royale sauce Tom Clancy...
J'ai l'impression de voir Far Cry 4/5 avec un filtre Amérique du Sud :s
Bref, la formule ne marche plus depuis quelques temps...
J'ai eu un mal fou à finir le dernier AC ...
La vidéo environnement est absolument magnifique en tout cas, tu perds pas la main pour ça Drift!