Annoncé une première fois en 2006, puis revenu en 2008 avec un titre, c'est véritablement en 2011 que le Aliens: Colonial Marines de Sega commence sa lente et longue marche vers nos consoles et PC. Tout d'abord prévu pour le printemps 2012 avant d'être doucettement repoussé en fin d'année, le titre de Gearbox Software s'est finalement fait attendre jusqu'en ce mois de février 2013. Aujourd'hui étant la sortie officielle du jeu, nous vous livrons nos premières impressions et les vidéos en mode difficile (version Xbox 360) qui vont avec.
Une fois n'est pas coutume, nous allons commencer cet article en abordant d'entrée de jeu l'aspect technique de Aliens : Colonial Marines. Une intention avant tout motivée par la nécessité de crever l’abcès au plus vite, car oui, le jeu de Gearbox Software fait assez peine à voir - dans sa version consoles tout du moins. À peine digne d'un titre sorti en début de génération actuelle, inutile de dire que la déception est grande, quand bien même nous ne nous attendions pas à monts et merveilles. Tout ou presque est critiquable, de l'aliasing plus agressif qu'un Xénomorphe aux textures d'un autre âge, celles-ci flirtant même avec les productions les plus moyennes de l'ère PS2. Le développeur américain a pourtant bien essayé de rajouter ces effets luisants qu'on leur donnait aux prémices de la HD, pour un rendu hélas plus proche d'un Duke Nukem Forever que d'un Halo ou un Killzone. Que dire également des effets de pluie sur la visière du joueur, loin du réalisme des larmes qui ne manqueront pas de couler des yeux des plus sensibles.
L'animation du titre de Sega accuse également le coup, Gearbox ayant décidé de tenter d'afficher un 60 images par seconde (très) fluctuant. Alors qu'il aurait sans doute été plus judicieux d'opter pour un framerate locké à 30 images par seconde, on doit donc faire avec des baisses de régime régulières qui, si elles n'affectent pas la jouabilité, n'aident pas à mettre le jeu en valeur. D'autant que le tearing s'invite lui aussi à la fête. L'animation des personnages et des Aliens ne s'en tire pas beaucoup mieux, avec un manque de liant entre les différentes étapes qui ne permet pas d'apprécier les déplacements quasi félins des Xénomorphes à leur juste valeur. Heureusement, le jeu peut compter sur quelques jeux de lumière plutôt sympathiques visuellement, même si encore une fois, ils restent techniquement très en dessous des exigences actuelles. Il n'y a par exemple aucune ombre dynamique, comme c'était le cas sur certains anciens moteurs 3D, ce qui est tout de même dommage. Malgré tout, certains lieux traversés parviennent à distiller une atmosphère efficace, tant qu'on ne commence pas à les regarder trop dans le détail.
Une atmosphère réussie tient aussi beaucoup à la qualité du sound design, ce qu'ont d'ailleurs déjà prouvé des pointures comme Dead Space ou Silent Hill pour ne citer que deux exemples. Si Aliens : Colonial Marines ne se démarque pas particulièrement à ce niveau, il n'en reste pas moins plutôt bien calibré. On retrouve bien sûr une bonne partie des sons du film, ce qui devrait ravir les fans de la série, avec les bips inquiétants du radar ou le son bien particulier du Pulse Rifle des Marines. À ce titre, on peut peut-être juste se demander si ce dernier ne finira pas par lasser les moins connaisseurs, non par son manque d'efficacité, mais à cause de ses sonorités plutôt aiguës et peu harmonieuses. La bande originale composée par Kevin Riepl (Gears of War, Hunted : The Demon's Forge, Resistance : Burning Skies) est certes relativement académique, mais elle est en accord avec le cadre, prenant aussi bien des accents militaires qu'une couleur plus symphonique qui sied bien aux origines cinématographiques du jeu. Lors des séquences les moins portées sur l'action, la musique se place en retrait pour mieux souligner la tension ambiante. Si vous optez pour les voix anglaises, sachez enfin que vous aurez droit à Michael Biehn dans l'introduction et Lance Henriksen lui-même dans le rôle de Bishop.
Lorsqu'un jeu ne possède pas la plastique aguicheuse d'un triple A, on s'attend au moins à pouvoir se rabattre sur son gameplay ou sa mise en scène, mais encore une fois, Gearbox manque le coche en nous proposant un Call of Duty maladroit et sans surprise. Maladroit parce que le feeling des différentes armes est très décevant, avec une absence quasi totale de feedback qui enlève une bonne partie du plaisir. De plus, la visée semi-assistée (et non désactivable) est tellement peu précise qu'il est plus facile de faire mouche sans passer par la vue zoomée, un comble. On veut bien accepter l'idée que le Marine que nous contrôlons se sente un peu sous pression, mais de là à ne pas pouvoir maintenir une visée iron sight stable... Contre les Aliens, on s'en accommode finalement assez vite, puisqu'ils viennent assez facilement au contact, mais contre les humains... Ah vous n'étiez pas au courant ? Aliens : Colonial Marines suit en effet les traces fraîches de Dead Space 3 en nous mettant face à des mercenaires engagés par la compagnie Weyland-Yutani. Une idée assez saugrenue qui transforme certains passages du jeu en mini calvaire sans grande personnalité.
Première raison, contrairement aux Aliens, les humains tirent et la vie de Winter (le personnage principal) fond comme neige au soleil. Le système de santé fonctionne en effet comme dans le premier et le troisième Resistance, avec 3 barres qui ne se régénèrent plus une fois vidées complètement. Une bonne idée en soi pour donner au jeu un aspect survival plus marqué, mais les affrontements contre les soldats ennemis peuvent vite devenir frustrants en mode difficile, et ce malgré une IA pas spécialement dégourdie. Lorsque les Xénomorphes sont de sortie, la sauce prend mieux, surtout lorsque ces derniers font l'effort de se faufiler dans les conduits d'aération pour échapper à nos tirs nourris, ou qu'ils grimpent aux murs et aux plafonds. Sur notre temps de jeu cependant, leur comportement tenait plus souvent du kamikaze rentre-dedans que du prédateur fourbe des films. Dommage également que l'effet de leur sang acide ne se fasse pas plus sentir. Malgré tout cela, avec une alternance assez régulière entre scènes d'action (le classique "siège contre plusieurs vagues d'ennemis" par exemple) et passages plus tournés vers le suspens, le rythme du jeu fonctionne à peu près correctement.
Il est cependant regrettable que le meilleur moment de notre temps de jeu (les 5 premières missions) reste le niveau où Winter se retrouve sans la moindre arme, coincé dans les égouts avec un nouveau type d'Alien en copain de chambrée et un Alien plus classique aux trousses. Un passage tout en discrétion qui oblige à avancer à pas feutrés, à se tenir immobile à chaque mouvement suspect, et à scruter l'obscurité envahissante en espérant ne rien voir bouger. Vous pourrez d'ailleurs en avoir un petit aperçu dans la vidéo ci-dessous, mais nous vous conseillons tout de même de l'éviter si vous comptez investir dans le jeu. Il serait en effet dommage de se priver de l'une des bonnes surprises de ce début d'aventure. Pas forcément très longue, cette séquence est la preuve formelle qu'un jeu n'a pas nécessairement besoin de faire parler la poudre pour proposer de bonnes sensations. On n'aurait sans doute pas craché sur une course-poursuite avec l'Alien un brin mieux mise en scène, avec un timing plus exigeant encore, des portes à peine closes enfoncées petit à petit, etc., mais cette balade en tant que proie sans défense amène une variété bienvenue pendant ces premières heures assez banales.
Si on ne pouvait aucunement attendre d'un jeu Alien qu'il nous propose de vastes espaces d'exploration, on aurait tout de même apprécié ne pas le voir tomber dans une certaine facilité. Ainsi, on ne s'étonnera pas de devoir subir quelques séquences entièrement scriptées où tout s'écroule autour des pauvres Marines, ce qui n'aurait finalement rien de désagréable si la partie visuelle et les effets spéciaux n'étaient pas aussi limités (mais inutile d'en rajouter une couche à ce niveau). Assez logiquement également, l'arrivée des Aliens suit un protocole tout aussi classique, ceux-ci surgissant soudainement d'un conduit après que le radar nous ait prévenu du danger imminent d'un bip menaçant. Comme nous le laissions entendre plus haut, on regrette aussi que les développeurs n'aient pas choisi de jouer plus avec nos nerfs, en rendant les Xénomorphes plus imprévisibles, et donc plus invisibles par la même occasion. C'est d'autant plus dommage que la première confrontation est pourtant pensée dans cet esprit - comme le montre la fin de notre vidéo 10 premières minutes.
Contrairement à la plupart des autres FPS du marché, Aliens : Colonial Marines et son mode solo proposent un système de montée en expérience qui n'est pas sans rappeler ce que l'on trouve dans les modes multijoueur. Les points gagnés permettent de modifier les armes débloquées dans le jeu, comme par exemple en modifiant le tir secondaire du Pulse Rifle. On gagne donc en rang en accomplissant divers challenges et en utilisant son arsenal, ce qui débloque également quelques petits goodies purement esthétiques que l'on pourra utiliser dans le mode multijoueur. Ce dernier propose d'ailleurs une campagne en coopération et des modes compétitifs dans lesquels il est même possible de jouer les Aliens. Faute de temps, nous n'avons malheureusement pas eu l'occasion de nous essayer aux joies des joutes en ligne, mais pour peu que les serveurs soient suffisamment pleins, voilà qui pourrait peut-être compenser l'IA mollassonne du mode solo. De même, l'idée de parcourir la campagne à quatre dans un mode de difficulté suffisamment élevé n'est pas forcément si mauvaise, même si on y perd automatiquement en angoisse - encore que la campagne solo ne s'annonce ni particulièrement effrayante, ni spécialement longue.
Tous les commentaires (27)
Le fanboy d'Alien a craqué ^^
Edt : j'ai meme pris la peine de revoir Aliens le retour, car l'histoire de ce jeu se place juste apres le 2eme film.
http://www.play3-live.com/news-ps3-gearbox-naurait...
Bon, Drift à tout dit.. il n'y aura pas grand chose à rajouter; la réalisation pique les yeux et c'est franchement dommage parce qu'a certains moment au début du jeu l'ambiance est vraiment excellente. (le "tac -tac" du radar dans un couloir sombre ca m'a toujours fait kiffé..)
Je pense que la franchise Alien prendrait en épaisseur si les devs sortaient du trop classique mode Fps couloir en proposant un jeu à ambiance dans l'esprit d'un dead space justement. Un rythme plus posé, basé sur la recherche.. la survie, l'angoisse et les immanquables phases de shoot face à des hordes de Xenophages. Brefs, cet Alien Colonial Marines fait flop (en plus de faire mal au yeux) et me fait presque regretter ma Jaguar de l'époque et son jeu mythique ou l'on pouvait incarner soit un marines.. soit un "Facehugger" qui pouvait se faufiler de partout (...)
http://www.play3-live.com/news-ps3-gearbox-naurait...
>>> au moins dans ACM on peut rusher sans problème !!!
Mais bon certains l'ont apprécié (pas moi, mais des amis ont surkiffé pour l'humour)
bon à priori ça commence à dénoncer côté développeur, ça sent le rififi à plein nez !!!
D'ailleurs, il me semble même que c'est le seul FPS que j'ai fait sur cette console !
A l'époque, je n'étais pas encore adepte de ce genre de jeu. Pour tout dire, sur Jaguar je n'ai fait qu'un FPS (qu'un seul jeu en fait ^^), je vous laisse deviner lequel ! Et celui-là c'était mon tout premier. Alien trilogy étant mon second !
C'est pour ça que je suis comme Elgouken, ça me démange terriblement ! Mais pas au prix fort ! Faut pas déconner non plus.
Ca avec la qualité des jeux gearbox (sérieux c'est vraiment eux Borderland?Ils doivent sous traité c'est pas possible) et t'a un gros navet dans les mains,j'ai regardé les 10 premières minutes on a l'impression de faire un retour 10 ans en arrière et encore je parle des bouses qu'on pouvait avoir il y a 10 ans.
Quel courage Driftwood de faire une review sur un truc pareille.oO
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